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opiniâtrement de s'y conformer, comme vous AN. 682. verrez par les actes. Lui & fes complices nous ont prié de les renvoyer à vous, ce que nous avons fait, & nous laiffons tout ce qui les regarde à vôtre jugement paternel. A la fin il pric le Pape de lui envoyer au plûtôt un legat.

Enfin après que le faint fiege eut vaqué dix mois, le pape Leon II. fut ordonné le dimanche 19. Octobre 682. par trois évêques, André d'Oftie, Jean de Porto un des legats au concile, & Placentin de Velitre, parce que le fiege d'Albane étoit vacant. L'année fuivante il envoya à C.P. Conftantin foudiacre regionaire du faint fiege, qui avoit affifté au concile; chargé d'une lettre pour l'empereur, du feptiéme de Mai, indiction onziéme 683. où il dit, parlant des actes du concile: Les ayant foigneufement examinez, nous les avons trouvez conformes à ce que les legats nous avoient rapporté; & nous avons vu que ce fixiéme concile a fuivi exactement les cinq precedens. Nous avons eu auffi très agreable l'édit de vôtre pieté, qui avec la décision du concile, fait comme un glaive à deux tranchans pour exterminer les herefies. C'eft pourquoi p. 116. Be nous confentons à la définition du faint concile fixiéme, & la confirmons par l'autorité de faint Pierre; le recevant comme les cinq autres conciles. Nous anathematifons les inventeurs de la 117. nouvelle erreur, fçavoir Theodore de Pharan, Cyrus d'Alexandrie, Sergius, Pyrrhus, Paul & Pierre de C P. & encore Honorius, qui au lieu de purifier cette églife apoftolique par la do ctrine des apôtres, a penfé renverser la foi par une trahison profane. Nous anathematifons auffi Macaire jadis évêque d'Antioche, Etienne fon difciple ou plutôt fon maître, l'impofteur Polychrone & tous leurs femblables. Nous avons fait tous nos efforts, comme vous nous y exhortez,

p.112.

Aroft. in

XXIX.

Tolede.

Simpl p.

1260. C.

luc. Tul

lib.3.

par vôtre lettre, pour les inftruire & les ramener à la vraie foi; mais ils font demeurez opiniâ

tres.

Macaire & les autres condamnez par le concile, & releguez à Rome y furent enfermez en divers monafteres. Il y en eut deux à qui le pape rendit la communion; fçavoir, Anaftafe prêtre, & Leonce diacre de l'églife de C. P. qui avoient été envoyez avec les autres, quoique le concile. neles eût pas anathématifez. Le pape les reçut à la communion le jour de l'Epiphanie 683. après qu'ils eurent donné leur confeffion de foi par écrit, & anathématifé les heretiques.

Le pape Leon ayant reçu les actes du fixiéme Douziéme concile, fe hâta d'en faire part aux évêques concile de d'Efpagne; où il étoit arrivé un grand change. ment depuis deux ans. Le roi Vamba étant tomEp. 4. ad bé malade, enforte qu'il avoit perdu la memoire, l'archevêque de Tolede lui donna la penitence, & le revêtit de l'habit monaftique. Etant revenu à lui, il fe crut obligé à demeurer en cet état, & renonça au royaume,déclarant fon fucceffeur Ervige parent du roi Chindafuinte. Cette déclaration fe fit en prefence des Seigneurs par un acte folemnel, où ils foufcrivirent, le dimanche quatorziéme d'Octobre, Ere 718, c'està-dire, l'an 680. & le dimanche fuivant Ervige fut couronné roi des Vifigots. Mais on dit qu'il avoit fait donner à Vamba un breuvage empoifonné, pour s'attirer la couronne par cet artifice.

Chr. reg. Vifig.

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Incontinent après il affembla un concile à Tolede, que l'on compte pour le douzième, où fe trouverent trente-cinq évêques, & à leur tête Julien de Tolede, avec trois autres métropolitains, fçavoir ceux de Seville, de Brague & de Merida. On y voit auffi quatre abbez & quinze feigneurs. Le concile commença le neuviéme de Janvier, & finit le vingt-cinquième,

la premiere année du regne d'Ervige, Ere 719. c'est-à-dire, l'an 681. Le roi y prefenta un écrit par lequel il prioit les évêques de lui affurer le royaume, qu'il tenoit de leurs fuffrages. Il demandoit la confirmation des loix faites contre les Juifs, & l'abrogation de celle qui condamnoit à perdre leur dignité ceux qui avoient deferté, ou manqué de fe trouver à l'armée.

Le concile fit treize canons, dans le premier defquels il dit: Nous voyons évidemment & par écrit comment nôtre fereniffime prince eft venu à la couronne, Nous avons vu la notice foufcrite par les feigneurs du palais devant lefquels Vamba a reçu l'habit de religion & la tonfure; fon decret où il defire qu'Ervige lui fuccede; & une inftruction à nôtre venerable frere Julien évêque de Tolede, où il lui marque avec quel foin on doit celebrer l'onction d'Ervige; & cet écrit eft foufcrit de la main de Vamba. Ayant lû toutes ces pieces, nous avons crû y devoir donner nôtre confirmation. C'est pourquoi nous déclarons, que la main du peuple eft délivrée de toute obligation du ferment, par lequel il étoit engagé à Vamba : & qu'il doit reconnoître pour feul maître le fereniffime prince Ervige que Dieu a choifi, que fon predeceffeur a inftitué, & ce qui eft plus, que tout le peuple a defiré. Quiconque s'éleverá contre lui fera frappé d'anathême.

Le fecond canon dit en substance: Souvent ceux qui étant en fanté ont defiré la penitence, fe trouvent hors d'état de la demander dans la maladie, ayant perdu la parole & la connoiffance. On ne laiffe pas toutefois de leur donner le dernier viatique, & on ne croit pas leur penitence infructueufe. Par le viatique, j'entens ici Pabfolution, comme en d'autres canons. concile continuë: Il y en a qui étant revenus en

Le

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fanté, prétendent quitter la tonfure & l'habit de religion; affurant impudemment qu'ils ne font point tenus de ce vou, parce qu'ils n'ont point demandé la penitence. Mais comme le baptême que les enfans ont reçu fans connoiffance ne laiffe pas de les engager; ainfi ceux qui ont reçu la penitence fans le fçavoir, l'obferveront inviolablement; & nous leur interdifons le retour à toute fonction militaire. Nous n'approuvons pas toutefois, que les évêques donnent legerement la penitence à ceux qui ne la demandent pas ; & nous le leur défendons, fous peine d'un an d'excommunication. On voit bien que ce canon eft fait exprès pour exclure Vamba de toute efperance de remonter fur le trône. Auffi il ne paroît pas qu'il y ait pensé ; il demeura dans le monaftere, & y mourut au bout de fept ans. Au refte, c'est le premier exemple d'une pareille entreprife des évêques; de difpenfer les fujets du ferment de fidelité fait à leur prince; & d'interdire l'exercice de la puiffance temporelle, fous prétexte de peni

tence.

On ordonne encore en ce concile que les évêques rendront la communion ecclefiaftique à ceux que le prince aura reçus en grace; & que ceux qui auront manqué de fe trouver à l'armée, ne perdront point le droit de porter témoignage; nonobftant la loi du Roi Vamba qui eft abrogée. Il femble que le nouveau Roi Ervige cherchoit à décrier le gouvernement paflé. Car dans ce même concile, Etienne évêque de Merida fe plaignit que Vamba l'avoit contraint par violence à établir un évêque de nouveau dans un village. On lut plufieurs canons contre ks érections d'évêchez dans les lieux trop petits; & on cafla l'érection, fans toutefois déposer le nouvel évêque; mais on lui deftina le premier

c. 6.

évêque vacant. Au reíte on défendit fous peine d'anathême de mettre un évêque dans le lieu AN. 683. qui n'en a jamais eu; comme s'il ne pouvoit pas y avoir des caufes d'en ériger de nouveau. Il eft dit que l'évêque de Tolede aura le pouvoir d'ordonner tous les évêques d'Espagne, fuivant le choix du prince, pourvu que luimême les juge dignes; mais le nouvel évêque après fon ordination fera tenu dans trois mois de fe prefenter à fon metropolitain pour recevoir fes inftructions. Ainfi on ôte aux comprovinciaux le droit d'élire les évêques, & au metropolitains le droit de les facrer, pour attribuer tout au roi & à l'évêque de Tolede On condamne l'ufage de quelques évêques, qui of frant plufieurs fois le facrifice en un jour, ne communioient qu'au dernier; & on declare qu'ils doivent communier à chaque facrifice. Ón renouvelle les loix contre les Juifs. Le roi Ervige donna un édit en confirmation de ce con

cile.

c. S.

C. 9.

XXX.

Treiziéme concile de

Environ trois ans après, c'eft-à-dire, l'an 683, le quatriéme de Novembre, la quatrième année du regne d'Ervige, Ere 721. on tint en- Tolede. core un concile qui fur le treiziéme de Tolede. p. 6. 1253. Il commença à l'ordinaire par la confeffion de foi, c'est-à-dire, le fymbole de Nicée; que dès lors on chantoit à la meffe dans les églifes d'Ef p. 1255. B. pagne; puis on fit treize canons, dont environ la moitié regardent des interêts temporels. On rétablit dans leurs droits, leurs biens & leurs dignitez tous ceux qui avoient été condamnez comme complices de la revolte de Paul contre le roi Vamba; tant on prenoit foin de révoquer les ordonnances de ce prince. On défend de mettre aux fers ou à la queftion les officiers du palais & les clercs, quand ils font accufez, ni de proceder contre eux avec trop de rigueur. On

C. I.

Sup Liv

XXXIX.

n. 51. c. zo

C. 3.

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