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tions necéffaires pour une heu reufee xpedition.

Quendi marche en diligence, & joint les ennemis au delà des montagnes, prêts à paffer les défilez qui ouvrent l'entree de la Tranfilvanie de ce côté-là. Il met les troupes en bataille, forme un grand front des meilleures, & pour les faire paroître plus nombreuses, il place les autres fur les hauteurs, qu'il avoit à dos, avec ordre de defcendre en plufieurs files, comme pour former de nouveaux rangs derriere celles qui étoient de front, avec ordre que d'abord qu'ellesferoient defcenduës, de remonter fur les mêmes hauteurs par des défilez & des chemins couverts, & de defcendre & remonter toûjours de la forte, & par ce mouvement continuel faire croire aux ennemis que c'étoit toûjours de nouvelles trou

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pes qui lui arrivoient. A la pointe du jour il fait avancer le front de fa bataille, & les troupes qui étoient fur les hauteurs, recommencent leur mouvement de circulation. Le Vaivode l'ayant obfervé donne dans le piege, il ne douta point que ce ne fut le corps de toute l'armée de la Tranfilvanie qui venoit fe joindre à fon avant-garde & ce qu'il redoutoit le plus, que le Moine George les commandoit en perfonne. Outre ce ftratageme, Quendi en employa un autre qui lui réüffit également : c'est qu'il avoit prefque autant de tambours & de trompettes que de foldats, il les diftribua en differens endroits dans la plaf ne. fur les hauteurs & dans les defilez: il fit fonner la charge de tous côtez & marcher fiérement aux ennemis. A cette marche & à ce bruit, qui re

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tentiffoit de toutes parts, le Vaivode faifi de crainte, fe crût perdu, & ne put le cacher, ce qui fit perdre courage à fon armée, elle commença à fe débander & à prendre lâchement la fuite, quoique de quatre contre un Quendi anime les fiens à charger les ennemis, ce qui fut fait avec tant de chaleur, qu'il y en eut cinq mille mis fur la place, autant de prifonniers, avec le gain de tous les drapeaux, de l'artillerie & des bagages. Tant il eft vrai qu'un Géneral eft l'ame de fon armée & qu'il y infpire ou fa crainte ou fon courage,

Cependant le Bacha de Bude arriva fur les rives du Merife, qu'il étoit obligé de paffer, & pofa fon camp à Deve, Château fcitué avantageufement pour fon paffage. Martinufius en ayant été averti par fes efpions, part.

en diligence de Millembac, & vient au devant du Bacha à grandes journées. Il avoit fait paffer le brave Thomas Varocs du côté de la riviere où les Turcs étoient campez, pour af fembler des troupes dans fon Comté de Varadin, avec ordre d'attaquer l'atriere garde des ennemis, quand la tête auroit paffé, & feroit féparée par le feuve. Le Capitaine Turchi avoit ordre de le joindre avec de la Cavalerie ; mais qui avant fa jon-&tion, s'étant avancé avec um détachement de les troupes, pour voir la contenance des ennemis, rencontra un gros de leur Cavalerie qui batroit Leftrade Pattaque avec vigueur, le met en faite & trois cens fur la place. Les fuyards fe rendent à leur camp à toutes jambes, & pour juftifier leur lâcheté, ils.. font la Cavalerie qui les avoit

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attaquez dix fois plus groffe qu'elle n'étoit. Dans ce mêmetemps le Bacha apprit la défaite du Vaivode de Valaquie, par une puiffante armée ; comme il étoit homme de guerre il fe repentit de fa fierté, il comprit qu'il avoit affaire à un Géneral d'un grand cœur d'une grande experience; enfin après de férieufes reflexions, il prit le parti de la retraite. Il décampa la nuit avec tant de diligence, qu'il fit autant de chemin en l'efpace d'un jour pour fe retirer, qu'il en avoit fait en fix à venir.

&

Les affaires ne fe pafferent pas, fi heureufement du côté du Vaivode de Moldavie. Il eut l'honneur d'entrer en Tranfilvanie, & s'il fut obligé d'en fortir avec la même diligence, ce ne fut qu'après de grands dommages, mais ceux qui les

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