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château de Dalmen. Le Regent le reçoit & va conferer avec lui, Caractere de Caftaldo artificieux & intereffe. Le Regent exhorte la Reine à executer le traité, mais d'être ferme fur les con ditions. It la porte à rendre le château de Dalmen. Il lui confeille de ne point remetre la Couronne que Ferdinand n'ait éxeGuté le traité. La Reine informe Caftaldo de ces confeils. Caf taldo en profite pour rendre le Régent fufpect & profiter de fa ruine. Le Regent fait ratifier fon traité. Il rejette un afsocié an Gouvernement. Il est nommé à Archevêché de Strigonie: La Reine remet la Couronne. On fait les fiançailles du Roy avec la Princeffe Jeanne fille de Ferdinand. Départ de la Reiwe pour Caffovie. Le Regent l'ac compagne jufques fur la frontie re; il s'en fepare à regret. Il

donne une groffe femme à fes officiers. UnChiaoux vient demander le tribut, le Regent, de concert avecCaftaldo, le fait payer. Caffaldo fait entendre à Ferdinand que le Regent eft d'intelligence avec les infidéles.CePrince prend refolution de s'en défaire.

A

LIVRE QUATRIE ME. Près tant d'orages diffipez, tant de glorieufes victoires & une fi heureufe reconciliation, la Tranfilvanie devoit jouir d'une Longue & profonde paix. Effectivement la Reine paroiffoit fort tranquille & fatisfaite des actions & de la conduite de Martinufius. Depuis ces grands témoignages qu'elle avoit rendu de fa probité, elle avoit toûjours agi avec les marques d'une intelligence parfaite. Sur de fi belles. apparences, le Regent perfuadé

que cette Princeffe étoit entierement revenuë de fes préventions & de fa jaloufie; qu'elle n'étoit plus capable d'écouter ces mauvais confeils qui l'avoient portée au bord du précipice, ne fit pas difficulté de lui laiffer le Gouvernement, & de quitter pour quelque temps les fonctions du miniftere, pour remplir cel les d'Evêque. Dans ce deffein il fit fes adieux à la Reine & partit pour Varadin, afin de connoître & régler par lui-même les affaires de fon Diocéfe. Incapable de diffimulation & de feinte, il avoit jugé par fes difpofitions de celles de la Reine. Mais il ne fut pas plûtôt éloigné que ce defir violent de regner feule, fe reveilla dans le cœur de cette Princesse ; elle découvrit plus que jamais la haine qu'elle portoit au Régent, impatiente de partager l'autorité fou

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veraine. Elle lui avoit rendu juftice quand elle avoit fuivi les lumieres de fa raifon, mais elle oublia ces bons fentimens quand elle n'écouta que fa jaloufie. Ces orages diffipez, ces glorieufes victoires, quoi qu'à l'avantage du Roy fon fils, se presenterent à fon efprit comme autant de fujets qui fortifiorent l'autorité du Régent, & autant de degrez qui l'élevoient au deffus d'elle. Par ces confiderations elle reprit le deffein de le perdre fûrement, pour établir fa domination abfolué. Dans cette vûe elle commença à ménager les efprits, à flatter les Grands, pour les porter à dépouiller le Régent de fes emplois & s'opposer à fon retour, même par la force des ar mes; elle leur fit entendre ; qu'il « étoit honteux à tant de perfonnes illuftres, dignes par leur « naissance & par leur merite «<

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d'avoir part au Gouvernement, d'être cependant assujettis à » celui d'un Moine: qu'ils de» voient fecouer ce joug inju rieux, & ne reconnoître que l'autorité de leur Roy : & com» me à son bas âge, il ne pouvoit regner par lui-même, quand el le feroit à leur tête & agiroit par leurs confeils, elle ne manqueroit ni de force ni de prudence pour foûtenir le poids de la Couronne. Qu'ainfi il é » toit également de feur honneur » & de leur interêt, de feconder le genereux deffein qu'elle ❞ avoit formé de les délivrer &de fe délivrer elle-même de l'oppreffion de ce Moine, qui n'a» voit ni foi ni parole; attentif »feulement à remplir fon ambition & fon avarice. Ces remontrances firent impreffion : Le defir de fe rendre neceffaires & d'avoir part à la faveur, entra dou

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