Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Fantaffins Hongrois, & fept cens Houffars, ou Cavaliers de cette nation, avec quatre pieces d'ar tillerie. Le Corps de bataille confiftoit en trois mille Allemans, quatre cens Gendarmes, quatre gros canons & deux coulevrines; le Comte Felix d'Arco en étoit Commandant. A l'arriere-garde étoient les bagages escortez par trois cens Houflars, avec trois pieces de campagne.. Caftaldo avec cette petite armée, arriva fur les bords de la Teiffe; il fut huit jours à la paffer, parce que cette Riviere grof. fie par plufieurs, autres, étoit fort large en cet endroit ; de là il avança à Debrézen, où il fut joint par André Batori & Thomas Nadafti,qui-de concert avec le Régent, étoient venus à fa rencontre & avec cinq cens. chevaux gardoient un paffage. Ils continuerent leur chemin, &

[ocr errors]

arriverent à Zolnoc châteaufort, environné d'un bon foffé plein d'eau, où ils mirent cinquante Espagnols en garnifon pour s'affurer du paffage de la Teiffe, fur laquelle il eft fitué. Etant arrivez au détroit des montagnes, pour entrer en Tranfilvanie, Caftaldo reçût avis que le Colonel Balaffi, qui avoit quitté le parti de Ferdinand, pour entrer dans celui de la Reine, défendoit ce paffage, comman dé par le château de Dalmen dont le canon battoit du long du détroit, il commanda le Comte Felix, pour emporter cette place afin de ne rien laffer derriere qui pût l'incommoder : mais le Comte y trouva plus de refiftance qu'il ne s'étoit imaginé. Caftaldo laiffa continuer le ficge & marcha plus avant. Il arriva à Claufembourg, justement dans le temps que Martinufius

reprefentoit à la Reine, l'interêt qu'elle avoit de tenir le traité paffé avec Ferdinand. D'abord qu'il eut appris l'arrivée de Cataldo, il envoya le complimenter, & en même temps des Commiffaires pour conduire fes troupes à Agnetzin pour les mieux rafraîchir, ce canton étant un des plus abondans de la Province; cependant il ménagea l'efprit de la Reine & lui fit entendre que le château de Dalmen ne pouvoit pas tenir; que s'il fouffroit l'affaut, elle « devoit s'attendre à perdre les braves gens qui le défendoient, & irriteroit le Géneral de Fer- a dinand, qui étoit avec fon ar- « mée dans le cœur de la Province: Que fon intention n'é- « toit point de lui faire la guer- «. re mais de traiter avec elle. « Cette Princeffe par crainte, ou par efperance, envoya ordre à

[ocr errors]
[ocr errors]

Balaffi de fe rendre. Enfuite le Régent accompagné de quatre cens Gentilhommes qui marchoient devant fon carroffe, fuivi de deux cens Moufquetaires, arriva près d'Agnetzin avec tant de diligence, qu'à peine le Marquis eut le temps de fe mettre en ordre pour aller au devant : Quand ils furent en vûë, le Régent defcendit de carroffe, attelé de huit beaux chevaux, & monta fur un de main; car il en avoit toûjours un bon nombre des meilleurs à fa fuite; en s'abordant il embraffa le Marquis & tous les Officiers qui l'accom pagnoient, & après ces témoignages. d'amitié & d'eftime, ils arriverent à Agnetzin, où le Régent pour faire plus d'honneur au Marquis voulut aller defcendre chez lui.

Après ces honnêtetez, il fallut venir à l'effentiel. Castaldo

communiqua à Martinusius les pouvoirs amples qu'il avoit de Ferdinand fon maître, & fes ordres précis de ne rien entreprendre que par ceux du Régent.Martinufius, tout habile qu'il étoit fe laiffa flatter par ces honneurs apparens, & fes foûmiffions affectées; car Caftaldo avoit bien d'autres vûës: élevé à l'école du Marquis de Pescaire, il avoit appris fa conduite pour la guerre, & fes maximes pour la politique; & perfonne n'ignore que fi la bonne foi avoit égalé la prudence & la valeur de ce General de l'Empereur CharlesQuint, il auroit été mis aunombre des plus grands hommes. Caftaldo avoit donc pris avec fon experience dans les armes, fa diffimulation dans les traitez ; toûjours difpofé à tout promettre avec des détours méditez pour ne rien tenir. Cependant

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »