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HISTOIRE

DU

MINISTERE DU CARDINAL

GEORGE MARTINUSIUS, Archevêque de Strigonic, Primat & Régent du Royaume de Hongrie.

SOMMAIRE DU LIVRE I

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Naiffance de George, d'une famille noble, mais pauvre : pourquoi il prit le nom de Martinufius. Son éducation groffiere. L'Evêque de Scardona fon oncle & fes autres parens refufent de le reconnoître. Le Prince Jean Corvin le reçoit dans fa maison, mais

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le néglige. Il est réduit aux plus
bas fervices. Il fe fait Religieux
pour être Frere Convers. Il ap-
prend à lire, à écrire, & le la-
tin en peu de mois ; ce qui le
fait recevoir Frere du chœur.
Son grand jugement dans les
bautes fciences. Sa prudence dans
l'adminiftration du temporel. Il
remplit dignement les premieres-
charges de l'ordre. Il est élû
Abbé en Pologne. Il s'attire la
confideration & la confiance des
Grands. Jean Zapol Roy de Hon-
grie chaffe de fon Royaume par`.
Ferdinand d'Autriche, fe reti-
re en Pologne, & confulte l'Abbé
George fur fon rétablissement.-
Malheureux état de la Hongrie,
après la défaite & la mort de
Louis be Jeune, à la Bataille de
Mohacs; Jean Zapol eft élû Roy;
Ferdinand d'Autriche s'en fait
auffi élire Roy. Il chaffe Jean qui
fe retire en Pologne, après avoir

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perdu deux batailles. Conftance mémorable de fon General Ference Bode. Sigifmond Roy de Pologne, beaupere de Jean, lui refufe des fecours par un fentiment de Religion. Le Roy Jean fe retire chez Jean Tarnoviski Palatin de Cracovie, qui lui confeille de demander la protection de Soliman Empereur des Turcs. Jerôme Laski envoyé à Conftantinople pour la folliciter. L'Abbé George est enfuite confulté par le Roy Jean. L'Abbé lui confeille de ménager les Hongrois ; Il eft envoyé en Hongrie pour cette négociation. Il gagne les Hongrois en faveur du Roy Jean. Soliman promet de le fecourir. Jean Herbertans Ambasadeur de Ferdinand, auprès de cet Empereur, méprife & chaffe bonteufement.

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C

LIVRE PREMIER.

:

A Nobleffe eft le plus heureux avantage, dans la vie civile, que les peres puiffent tranfinettre à leurs enfans: c'est l'entrée naturelle aux premiers honneurs & aux plus grands emplois de l'Etat les richeffes ne tiennent que le fecond rang; on ne les regarde que comme des effets du hazard & de la fortune, ou tout au plus comme des fecours néceffaires pour foûtenir un grand rang, ou une haute naiffance. Celle de George Martinufius fut des plus illuftres, mais par le malheur des temps ou la mauvaife conduite des affaires de fa maifon, les moyens pour élever fa jeuneffe, & cultiver fon excellent naturel, lui ayant ab

folument manqué dès fon enfance, la nobleffe fut un titre inutile à fon avancement. Il femble

que le ciel l'eût formé pour n'être redevable qu'à lui-même de cette élevation prodigieufe, qui fut l'objet de l'envie & de l'admiration de son fiécle. On paffera donc fous filence cette longue fuite d'ayeux; qui par leurs grands fervices dans les emplois les plus importans, avoient honoré fa maifon de titres glorieux; parce que n'ayant point contribué à ceux qu'il s'eft acquis par fon propre merite ils ne doivent point intereffer le lecteur. On fe contentera de dire qu'il nâquit l'an 1482. dans le château de Namiezas en Croatie : fon pere en portoit le nom avec la qualité de Comte, quoique de l'illuftre famille d'UtiffenovifKi: ce château & ce nom étoient tout ce qui lui reftoit des grands

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