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tront dans cet Ouvrage. L'aîné Samuel qui a écrit fur la Peinture, page 107, dans l'Introdu- 1596. ction de l'Ecole de la Peinture, dit, en parlant qu'il imitoit la nature avec une grande intelligence & bien de la vérité. » Les Ouvrages de ce Peintre ne nous font pas affez connus pour en dire davantage.

de fon pere,"

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JACQUES FRANQUÀ ER T.

C

du

E Peintre favant a fait honneur à la Ville de Bruxelles, lieu de fa naiffance. Dès fon enfance on le vit briller dans fes études latines. travail pénible pour les enfants, & qui ne leur laiffe aucun vuide. Franquaert seul, croyoit avoir bien temps de reste, après avoir rempli les devoirs prefcrits par fes Maîtres. Le temps dont il pouvoit difpofer, foit pour le jeu ou pour la promenade, il l'employa aux Sciences les plus abftraites. Les Mathématiques qu'il entendoit déjà fort bien le conduifirent à en chercher l'application: Il apprit de lui-même l'Architecture.

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Infenfiblement il obtint un Maître de Deffein & alors il reconnut le talent qui devoit un jour l'élever aux plus grands honneurs. Le jeune Eleve intéreffa fon Maître qui le vit avancer à grands pas. Il refta peu dans cette Ecole (dont le Maître ne nous eft pas connu ) & prit la route d'Italie. C'eft dans Rome où il fe forma; il y étudioit avec le

même

même fuccès la Peinture, l'Architecture, & il 1596. fit des progrès dans la Poëfie. Le commerce qu'il eut dans cette Ville avec les Savants, lui donna auffi l'entrée des premieres Maisons d'Italie : C'est ainfi qu'il paffa plufieurs années dans Rome. Franquaert crut pouvoir paroître dans fa Patrie, où sa réputation étoit déjà établie. Il retourna à Bruxel les, où l'Archiduc Albert, inftruit de fes grandes qualités, le nomma fon Peintre & fon Architecte. Il remplit ces deux places avec beaucoup de diftinction: Sa maniere de vivre fagement & fa converfation fpirituelle lui donnerent entrée chez l'Archiducheffe, lors même qu'elle étoit défendue aux Grands de fa Cour. Il eut l'honneur de s'entretenir en particulier avec cette grande Princeffe, qui prit beaucoup de plaifir à l'entendre. Honoré de l'eftime & comblé des bien-faits de ces illuftres Protecteurs, des offres avantageuses ne l'ont jamais détaché de leur service, qu'il ne quitt qu'à la mort de fon Mécène. Il éleva à fa mémoire une Chapelle ardente dans l'Eglife de Sainte Gudule, où il a épuifé fes talents pour se furpaffer. Il joignoit fes regrets à ceux du Peuple inconfo lable de cette perte: Il y a un Livre entier qui contient la defcription de cette Pompe funebre.

Franquaert fut auffi fort eftimé du Prince de Barbanfon. Il fit conftruire plufieurs Ouvrages fur fes Deffeins, dans le Château de fon nom, & on admire la Chapelle qu'il y fit faire. Il enfeigna la Peinture à Anne-Françoife de Bruins, mere du Chevalier Bullart: Elle paffoit pour la plus habile de fon temps dans cet Art. Il la présenta à l'Ar chiducheffe qui la reçut avec distinction. Weyermans dit qu'Ifabelle lui commanda les Myftéres

du

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du Rofaire, dont elle fit préfent au Pape. Houbraken, au contraire, dit que ces Tableaux font 1596. faits par Franquaert. L'Archiducheffe en fut trèsfatisfaite, ainfi que Sa Sainteté. Ses Tableaux font eftimés comme tout ce qu'il a fait en Architecture. L'Eglife des Jéfuites de Bruxelles, est un de fes plus beaux morceaux. On voit de lui encore des reftes de fortifications faites fous fa conduite: Savant Mathématicien & Poëte eftimé, il quitta à la fin de fes jours tous ces travaux, fe livra à la culture d'un beau jardin, où il cultiva des fleurs de toutes efpeces. C'eft dans cet innocent amufement qu'il termina fes jours; on ne fait pas au jufte l'année.

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Eisen jne.

1596.

LENARD

BRAMER

AQUIT à Delft en 1596. Ayant étudié les principes de fon Art, il paffa à l'âge de 18 ans par Arras, Amiens & Paris où il refta quelque temps, & fut de fuite par Marseille & Genes à Rome. Appliqué pendant plufieurs années à copier & étudier toutes les beautés renfermées dans cette Ville, il devint habile & fe fit connoître par un grand nombre de Tableaux.

le

Il en fit plufieurs en grand & en petit pour Prince Marie Farnèfe, Duc de Parme, qui lui

attirerent

:

attirerent une grande réputation. Il acquit beaucoup de gloire dans plufieurs Ouvrages qu'il fit à 15964 Venife, Florence, Mantoue, Naples & Padoue. Parmi le nombre confidérable de Tableaux qu'il peignit en Italie, au gré des Connoiffeurs, on en diftingue deux Le premier eft la Réfurrection du Lazare qui eft d'une grande compofition & rempli de figures pleines d'expreffions, d'un bon goût & de bonne couleur; & l'autre repréfente un S. Pierre qui renie notre Seigneur. Les expreffions dans fes figures rendent ces Tableaux fupérieurs à fes autres Ouvrages. Il furpaffoit fes Contemporains en Italie à peindre des vafes d'argent, d'or, de bronze ou de marbre. Une imitation fervile n'a rien diminué de la touche légere qu'il avoit acquife pour ce genre particulier.

De retour en Flandres, il fixa fa demeure à Delft, où il donna des preuves qu'il n'avoit pas perdu fon temps pendant fon abfence, & qu'une application à étudier les grands hommes & la nature, lui avoit acquis des talents f justement confidérés par les vrais Connoiffeurs.

Il compofoit facilement; fécond à produire, on voit de lui un grand nombre de Deffeins & plufieurs fujets différemment traités. Ses Ouvra ges font recherchés par les Curieux. On s'eft plaint fouvent qu'il épargnoit trop le papier; rarement voit-on un Deffein de lui fans être tracé des deux côtés.

Il fit de beaux Ouvrages pour la Maison de Rifwyck; fes Tableaux en petit fur cuivre, font ingénieufement compofés : Le Poëte Smids a fait en vers l'éloge d'un Tableau représentant Pirame & Thisbé. Ce Peintre mourut, on ne fçait en quelle année. Dd Bramer

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