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par exemple, page 11 Hans (Jean) Memmelinck. Hans eft le nom flamand, qui fignifie Jean en françois, &c.

On va voir les révolutions que la Peinture a éprouvées en Flandres & en Hollande; elle a fuivi le fort de tous les Arts. Quand les Princes l'ont protégée, elle a eu de grands fuccès; quand ils l'ont abandonnée, elle a dégénéré. Le Prince Charles de Lorraine, Gouverneur des PaysBas commence aujourd'hui à la tirer de la langueur où elle étoit depuis quelques années. L'Ecole Flamande reprend de la réputation; mais il lui manque encore bien

des

avantages qui diftinguent celle de Paris. Elle doit être regardée par l'ordre qui y regne, par l'inftruction qui s'y donne, par l'émulation & les récompenses, comme le modèle de toutes les Académies de l'Univers. Il y a peu d'Artiftes dans le Monde qui égalent ceux dont elle eft compofée; un grand nombre d'entr'eux joignent au génie du pinceau le talent d'une plume élégante; & à l'art de faire des Chefs-d'œuvres, le don d'en bien juger. Je dois un témoignage public de ma reconnoiffance à quelques illuftres amis qui m'ont aidé dans cet Ouvrage. M. Mathieu de Vifch, Peintre & Directeur de l'Aca

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démie de Bruges, malgré fes occupations importantes, m'a fait part de fes fçavantes recherches. Je dois un remerciment à M. Eifen, Peintre Flamand, & Affocié de l'Académie de Rouen, qui pendant mon absence a bien voulu fe charger de conduire le Burin des plus habiles Graveurs de Paris, pour les Portraits qu'il a embellis en partie de fes ingénieufes Compofitions.

Le fecond Volume va paroître inceffamment; il commencera par la Vie de van Dyck, les autres le fuivront, fans autre interruption que celle qui fera néceffaire pour achever le grand nombre de Portraits. aufquels on travaille.

P

ERRAT A.

Age 5. ligne 29. effacez la, mot répété.
Page 1. lig. 24. Ravart, lifez Rauwaert.

Page 34 lig. 18. Michel Coxcis, lifez Coxcie.
Page 165. lig 20. love, lifez Flore.

Page 213, lig. 3. d'avoir donné jour, lifez d'avoir
donné le jour.

Page 242. en marge au bas de la page, 1564. lifez 1562. Page 297. lig. 10 d'une affez bonne Famille, lifez d'une très-bonne Famille.

Page 385. ligne 14. cet Ouvrage fe trouve dans la fuite des Artiftes, lifez Cet Ouvrage eft d'Henry Steenwick le fils; c'eft ce même Steenwick peint par van Dyck, & qui fe trouve à la fuite des Artiftes que l'on a gravés.

HUBERT

HUBERT

E T

JEAN VAN EYCK,

ÉLEVES DE LEUR PERE.

'EST à la petite Ville de Maafeyk, fituée fur les bords de la Meufe, 1366. que nous devons le fécret de la Peinture à l'huile, que les Anciens ne connoiffoient pas, & auquel les Modernes doivent la confervation de leurs Chef-d'œuvres. Cette Ville donna le jour à Hubert van Eyck & à Jean son frere; le premier nâquit

A

nâquit en 1366, & le fecond en 1370: Ils étu1366. dierent & fuivirent tous deux les principes de leur pere; cette Famille fembloit être née

pour la Peinture. Marguerite leur foeur fut célébre dans cet Art, elle refufa de fe marier pour pouvoir s'y livrer toute entiere.

Quoique Jean fut Eleve d'Hubert fon frere aîné, il le furpaffa; il étoit non-feulement bon Peintre, mais il avoit une inclination décidée pour d'autres Sciences, & fur-tout pour la Chymie. En cherchant le moyen de purifier fes couleurs pour les rendre plus durables, il avoit trouvé un vernis qu'il appliquoit fur fes Tableaux, & qui les rendoit luifants & pleins de force. La recherche de ce vernis avoit occupé tous les Peintres d'Italie, pendant plufieurs années; comme ce vernis ne fe féchoit point de lui-même & que le Peintre étoit obligé de l'expofer à l'ardeur du Soleil, un hazard procura à la Peinture un fuccès dont nous jouiffons: Jean van Eyck ayant pofé au foleil un Tableau qui lui avoit couté beaucoup de foin, ce Tableau qui étoit fur bois, fe fépara en deux. La douleur de voir ainfi détruire le fruit de fes travaux, lui fit avoir recours à la Chymie, pour tenter fi par le moyen des huiles cuites, il ne pouroit pas trouver celui de faire fécher fon vernis fans le fecours du foleil ou du feu : 11 fe fervit des huiles de noix & de lin, comme les plus fecarives, & en les faifant cuire avec d'autres drogues, il composa un vernis beaucoup plus beau que le premier. Il éprouva de plus, que les couleurs fe mêloient plus facilement avec l'huile qu'avec la colle ou l'eau d'œuf, dont il s'étoit jufqu'alors fervi, ce qui détermina notre Artiste à fuivre cette nouvelle méthode; fes

couleurs

couleurs fans s'emboire (a), confervoient leurs mêmes tons & n'avoient pas befoin de vernis; 1366. elles fe féchoient promptement, & il faut ajouter encore qu'il trouva plus de facilité à les mêler. Tous ces avantages lui firent abandonner la colle & l'eau d'œuf, pour se mettre dans l'usage des couleurs à l'huile, où il acquit, ainfi que fon frere, une grande réputation: Ils eurent auffi tous deux grand foin de cacher leur fécret.

Leurs principaux Tableaux font ceux qu'ils firent à Gand en Flandres. Parmi les plus considérables, on admire celui de Saint Jean, qu'ils peignirent pour Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, Comte de Flandres. On y voit fon portrait fur un des volets (b): Il y est peint à cheval: Le dedans du Tableau represente les Vieillards qui adorent l'Agneau, fujet tiré de l'Apocalypfe. C'est un prodige que la quantité d'ouvrage & que le fini dont il est. On y compte 330 têtes, fans y en trouver deux qui fe reffemblent : On voit fur le volet droit, Adam & Eve, representés avec beaucoup de nobleffe & de décence; fur l'autre volet eft une Sainte Cecile & quelques - autres figures de Cavaliers avec leurs chevaux. Les deux freres fe font peints aux côtés; Hubert, comme l'aîné, eft à la droite; il le paroit même par la physionomie : Il a fur la tête un bonnet fourré A 2 mais

(4) Un Tableau eft embu lorfque l'huile étant entrée dans la toile, laiffe les couleurs mattes : Les toiles nouvellement imprimées, font fujettes à emboire les couleurs.

(b) Les Anciens étoient dans l'ufage de fermer leurs Tableaux avec des volets, pour conferver l'éclat de leurs couleurs

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