Seb. Le Le Cardinal Caraffe presente a Henry second au nom du Pape, l'épée et la toque benites. HISTOIRE ECCLESIASTIQUE. qua AN. 15-55• 1. cardinaur .entrent au con clave pour pe. Pallavicin. in 1. n. 8 Ciacon. bift. lib. 13. cap. PRE'S les obfeques de Marcel II. les cardinaux qui fe trouvoient pour lors à Les Rome, entrerent au conclave le torziéme de Mai au nombre de quarante-quatre, parmi lefquels fe trouva le cardinal Farnefe,qui n'avoit point affifté à l'élection de Marcel II. Ce cardinal étoit chargé de lettres de Henry II. aux cardinaux de la faction Françoife, qui avoient fouhaité que l'on élut le cardinal Polus. Marie reine Tome XXXI. A in vit. Paul. t. 3. pag. 809. Spond. hoc an. n. 8. Raynaldus n. 21. a d'Angleterre le défiroit auffi, & elle en écrivit à AN. 1555 Gardiner, au comte d'Arondel & à Paget,qui étoient alors à Calais, pour moyenner la paix entre la France & l'Espagne. Elle les pria de ménager l'amitié du cardinal de Lorraine, du connétable, & des autres ambaffadeurs du roi de France, afin qu'ils perfuadaffent à leur maître de fe déclarer pour Polus, qui paroiffoit à toutes fortes d'égards le fujet le plus pable de bien remplir le faint fiége. Elle leur difoit qu'elle follicitoit pour lui, fans qu'il en sçût la moindre chose. Mais avant que ses lettres fussent écrites, le conclave avoit déja difpofé du pontificat. On renouvelle le cardinal de Ferrare. Pallavicin. ibidem lib. 13. cap. II. n. 8. ca recom Polus ne laiffa pas d'y être propofé, fur la les bigues pour mandation du roi de France. Le conclave eut les mê mes intrigues que le précedent, à l'exception, qu'au lieu que lesImperiaux avoient renverfé les briguesdes. François, en propofant un fujet qu'ils croyoient leur devoir être agréable: iciles François pour faire avorter les deffeins des Imperiaux, qui croyoient être les maîtres de l'élection,fe fervirent d'un pareil artifice, & nommerent un cardinal, pour lequel ils avoient beaucoup d'éloignement, & qu'ils auroient été fort. fâchez de voir élever au pontificat. La propofition que fit Alexandre Farnefe du cardinal Polus, irrita fort les autres cardinaux, principalement celui du Bellay, François, qui vouloit faire tomber l'élection fur le cardinal Ferrare: en forte qu'il fit tout ce qu'il pût pour differer l'élection jufqu'à l'arrivée des cardinaux François, afin qu'ils fortifiaffent fon parti. Farnefe qui étoit pour Polus, s'oppofa à ce dessein, fondé fur cette raifon, qu'il ne vouloit pas qu'un prince auffi puiffant en Italie que Ferrare,occupât le fiége pontifical. C'eft pourquoi il fit representer au a pas fa à Ces trois fujets étant propofez, on donna d'abord l'exclusion au cardinal Polus, fous prétexte qu'étant en Angleterre, on ne pouvoit le faire venir à Rome fans de grandes difficultez ; & que d'ailleurs il étoit croire que Philippe fils de l'empereur, étant maître de ce Royaume, n'auroit pas agréable l'élection d'un prince Anglois. Le cardinal de Santa-Fiore, chef de la faction des Imperiaux voyant cette exclusion, se mit en tête de propofer Jacques du Puy, qui etoit de Nice, archevêque de Bari, agréable à l'empereur, & affez eftimé des François, quoiqu'il ne parût pas ouvertement 'attaché à leurs interêts. D'ailleurs c'étoit un fujet recommandable par fon érudition, qui avoit été plus de quinze ans auditeur de Rote, préfet de l'une & de l'autre fignature,président de l'Inquisition, homme d'un âge mûr, de mœurs très-reglées, & compenfant la baffeffe de fa naiffance l'éminence de fes vertus. Le cardinal de Santa-Fiore fit donc fa brigue pour lui, gagna Farnefe, & regardoit déja la chofe comme faite, par lorfqu'elle échoüa par l'indifcretion du cardinal da AN. 1555. la Corgnia, neveu de jules III qui voulant s'employer pour lui avec trop d'ardeur, ne contribua qu'à l'éloigner du fouverain pontificat. On s'arrêta donc au cardinal Caraffe, doyen du facré college, fujet de l'empereur, & autant agréable aux François, que du Puy leur étoit fufpect, quoi qu on se doutât bien que Charles V. ne lui feroit pas favorable, ce prince l'ayant long-tems empêché d'être archevêque de Naples, & n'y ayant confenti qu'après que ce cardinal fe fût foumis à Jules III. qui étoit alors en bonne intelligence avec l'empereur. IV On pense à éli Caraffe. 10. Pallavicin. n. Farnese ayant donc propofé Caraffe, quoiqu'il re le cardinal n'eût aucune raifon pour le choifir; un grand nom bre de cardinaux fe rangerent de fon parti, feulement dans la vûë de traverser l'élection de du Puy Ils allerent tous enfemble trouver Caraffe,& l'ayant tié de fa chambre, ils le menerent à la chapell où il n'y avoit alors perfonne du parti imperial, & il s'y laiffa conduire, fans fe flatter d'être élu. Mais Dieu qui vouloit faire réüffir cette élection, contre le fentiment même de ceux qui le conduifoient, fit naître plufieurs incidens, qui avancerent promotion. Le premier fut, qu'étant obligé, pour aller à la chapelle, de paffer devant les cellules des cardinaux de Carpi & de Saint Jacques, ils fortirent fur le corridor au bruit que faifoient ceux qui accompagnoient Caraffe, & fe trouverent dans une difpofition favorable, pour fe venger de ceux qui avoient voulu élever au pontificat du Puy fans leur partici pationen forte qu'ils fe laifferent aifément perfua. der par les François., qui menoient Caraffe, & les ལན fuivirent, prétendans s'excufer envers l'empereur, V. Le cardinal Farnefe gagne dinaux en fa fa yeur. Le cardinal Moron voyant les deux chefs de F'Inquifition, Carpi & Saint Jacques dans la cha- beaucoup decarpelle, crut qu'ils n'étoient venus que pour briguer des voix contre lui. Il fe rangea du parti de Caraffe, afin de se les rendre plus favorables par cette complaifance, & pour faire plaifir à Farnefe, qui étoit fon ami particulier. Ainfi cette diversion. fit dans le conclave le même effet qu'avoit fait dans le précedent celle dont s'étoient avifez les cardinaux de Saint-Ange & de Santa-Fiore. On rompit par-là l'union qui étoit entre les cardinaux qui vouloient. faire élire du Puy. Les François députerent deux ou |