Imágenes de páginas
PDF
EPUB

E.DOLET. improbitatem Crabonis, au: Chamaleontis, ad maxillarum ufque fracturam hiantis, imo ad certam corporis animeque perditionem ob aurulam ruentis „copiofius depictam ad vos mittent. Quamvis quis unquam melius aut faxo insculpet, aut coloribus effinget imaginem ftulti, vecordis, infani, furiofi, rabiofi, gloriofi, procacis,maledici, petulantis vani, mendacis, impudentis, arrogantis, impii, fine Deo, fine fide, fine religione ulla; quam hic fe talem ad vivum fuo ipfius ore prodidit & expreffit? Nobis ex eorum numero videtur effe, quos B. Auguftinus & ipfe Erafmus irridere flendos, & flere jubent irridendos: id quod utrumque fecimus lecto libro. Certe magis doluimus tantum in humanis litteris verfato homine & baptifato reperiri immanitatis & impietatis... Hac, Gilberte noftr, nequaquam impudentia, fed amor, cujus teftis eft Deus, juffit fcribere, &c.

Ajoûtons qu'il fut outré en tout, aimé extrêmement des uns, har des autres à la fureur : comblant les uns de louanges, déchirant les autres fans pitié, toujours attaquant, toujours attaqué, fçavant au-delà de fon âge,

s'appliquant fans relâche au travail, E.DOLET. d'ailleurs orgueilleux, méprifant, vindicatif & inquiet.

Antoine du Verdier, dit dans fa Bibliotheque qu'il étoit bien verfé dans les Langues Gréque & Latine; mais il n'y a aucun fond à faire fur fon témoignage, car il n'entendoit point le Grec, & ne fçavoit le Latin que médiocrement; ainfi il n'étoit point en état de juger de la capacité de Dolet en ces deux Langues. M. de la Monnoye, meilleur juge en cette matiere, en parle ainfi dans fes additions aux jugemens de Baillet, »Il ne paroît pas par les Oeuvres de Dolet, qu'il ait fçû le Grec : fes prétendues ver» fions de l'Hipparchus de Platon & » de l'Axiochus ont été faites d'après » les interprétations latines, qu'il en » avoit trouvées. J'avoue qu'il avoit bien étudié le Latin; mais quoiqu'il en fit fon capital, il n'écrit » pas naturellement. Sa Profe fent l'écolier qui fait des thémes ; c'est qui un tiffu de phrafes mandiées. Ses Vers font miferables, furtout les Lyriques. La Langue qu'il fçavoit » le mieux, c'étoit pour le temps fa maternelle.

[ocr errors]

c

D

[ocr errors]

E.DOLET. Catalogue de fes Ouvrages.

1. Orationes due in Tholosam ; Epiftolarum libri duo; Carminum libri duo, Epiftolarum amicorum ad ipfum Doletum liber. Dolet en fortant de Toulonfe fe retira à Lyon pour y faire imprimer ces Ouvrages; mais une maladie avec laquelle il arriva dans cette Ville & qui y augmenta, lui ayant ôté toute autre penfée que celle de fa fanté, Simon Finet, qui y étoit allé de Toulouse avec lui, prit foin de les publier, quoiqu'à l'infçû de Dolet. Je ne fçai quand ils ont paru, ni en quelle forme.

2. Dialogus de imitatione Ciceroniana adverfus Defid. Erafmum, pro Chriftophoro Longolio. Lugduni, Seb. Gryphius 1535. in-4°. Il compofa ce Dialogue pour foûtenir le parti des Ciceroniens, dont Chriftophe de Longueil étoit,contre Erafme qui les avoit maltraités. Jules Cefar Scaliger avoit déja fait auparavant un ouvrage pour leur défenfe, & regarda pour ce fujet celui de Dolet, comme une infulte qu'il lui faifoit, comme s'il n'avoit pas affez bien défendu la caufe dont il s'étoit chargé, & qu'il y eût quelque

quelque chofe à ajoûter à ce qu'il a- E.DELET voit dit. Choqué de le voir aller fur fes brifées, il publia un fecond difcours contre Erafme, où Dolet qui en faifoit le principal objet, ne fut point épargné. Il y avançoit que les plus beaux endroits de fon premier discours avoient été pillés par Dolet, qui les avoit mal employés dans fon Dialogue, & que les louanges qu'il lui avoit données dans cet ouvrage, ne meritoient de lui aucune reconnoiffance, parce qu'elles venoient après coup, & de trop mauvaise grace, pour reparer la premiere offenfe.

3. Commentariorum lingue Latina tomi duo. Lugduni. Sebaft. Gryphius. in-fol. Le premier en 1 5 36. & le fecond en 1538. Cet Ouvrage est une espece de Dictionnaire de la Langue Latine, non-pas fuivant l'ordre des Lettres de l'Alphabet mais par lieux communs ; où à l'occafion des chofes dont il parle, il explique les manieres de s'exprimer, dont on fe fervoit parmi les Latins, en parlant de ce dont il s'agit. Il deyoit donner un troifiéme volume Tome XXI.

E.DOLET. dont il promettoit des merveilles & pour lequel il reservoit, à ce qu'il difoit lui-même, tout ce qu'il avoiť d'efprit, de fcience, & de jugement. Au lieu que dans les deux premiers il s'étoit attaché uniquement aux termes de la Langue, à en marquer la force, l'ufage, les diverfes fignifications, & à en donner des exemples choifis, premierement dans Ciceron, & enfuite dans les autres Auteurs de la bonne Latinité; il auroit enfeigné dans ce troifiéme, quel eft le tour de la Langue Latine, de quelle maniere on doit diverfifier les nombres oratoires, & enfin les regles & les fineffes de la Poëfie. Mais cet Ouvrage n'a pont paru, foit que fes difgraces l'ayent empêché d'y travailler, foit qu'il ait été diftrait par d'autres occupations. Au refte les Commentaires de Dolet font fort rares, & ils paffent toûjours deux cens livres dans les ventes des inventaires. Il en a paru un Abregé fous ce titre: Commentariorum lingua Latina Stepha ni Doleti Epitome duplex, quarum altera quidem vocum omnium in illis explicatarum, & in Alphabeticum ordi

« AnteriorContinuar »