agitée la tranquillité & le repos du F. CHARCabinet, & à l'étude des Loix la PENTIER. connoissance des Langues & des bons Auteurs de l'Antiquité. Il joignit au Commerce de ces fameux anciens, celui de nos plus illuftres Modernes, avec lefquels il fut étroitement uni par la place qu'ils lui donnerent en 1651. dans l'Academie Françoise, où il fut reçu après la mort de Jean Bau

doin.

M. Colbert étant entré dans le Miniftere, & ayant conçu le deffein de former à l'imitation de nos voifins, une Compagnie pour le Commerce des Indes Orientales, voulut d'abord donner à toute la France une idée avantageufe de cet établis fement par un ouvrage publié fur cette matiere: Charpentier fut chargé de le compofer; & le Miniftre fut tellement fatisfait de fon travail qu'il le nomma pour être d'une autre Academie, qui ne faifoit que de naître, & que l'on appella depuis l'Academie des Infcriptions.

Les langues favantes qu'il poffedoit parfaitement, la connoiffance qu'il avoit de l'Antiquité, & une

F. CHAR- critique judicieufe le rendoient trèsPENTIER. propre à concourir aux travaux de cette nouvelle Academie; & perfonne n'a plus contribué que lui aux deffeins de cette belle fuite de Medailles, qu'on a frappées fur les principaux Evenemens du Regne de Louis XIV.

A l'égard du Caractere de fes Ou vrages, on peut dire en general qu'on y trouve par tout de l'efprit & de l'art, de la force & de l'érudition.

Il avoit le corps fain & robufte, la voix mafle & forte, avec un certain air de confiance, & pour ainfi dire, d'intrepidité. Il étoit naturellement éloquent & parloit avec vehemence. Deforte que lorfqu'il foutenoit un avis, & que fon feu s'allumoit par la contradiction, il lui échappoit quelquefois des chofes plus belles encore, que tout ce qu'il a écrit de plus vif & de plus ani

mé.

Son difcours de l'excellence & de P'utilité des Exercices Academiques decouvre affez quel étoit fon zele pour ces exercices: mais fon affiduité aux Affemblées des Academies,

dont il étoit, l'a fait encore mieux F. CHAR

voir.

Il mourut le 22 Avril 1702. âgé de 82 ans.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. La vie de Socrate. Paris 1650) in-8°.

2. Les chofes memorables de Socrate, ouvrage de Xenophon, traduit en François. Paris 1650. in-8°.

3. Le Voyage du fieur du Loir an Levant en 1639.40 41. avec la Relation du Siege de Babylone en 1639. par Sultan Mourat, Paris 1654. in-4°• Charpentier a compofé l'Epitre dedicatoire de ce Voyage, dont il a de plus corrigé le ftile, & auquel il a ajouté bien des remarques. M. Sauval ayant appris qu'il revoyoit cet Ouvrage lui envoya deux Infcriptions Gréques, qu'il y a infe

rées.

4. La Cyropedie, ou l'Hiftoire de Cyrus, avec l'Eloge d'Agefilaus, traduit du Grec de Xenophon. Paris 1659. in-fol.

PENTIER,

5. Louis, Eglogue Royale. Paris 1663. in-4°. Cette piece, qui est d'environ 300 vers, a été vivement

F. CHAR-cenfurée par M. Boileau, dans for PENTIER. Epître au Roy, où il en parle ainsi.

L'un en file pompeux habillane

une Eglogue

De fes rares vertus te fait un long prologue,

Et mêle, en fe vantant foi-même

6. Difcours d'un fidele fujet du Roi touchant l'établissement d'une Compagnie Françoife pour le Commerce des Indes Orientales. Paris 1664. in-4°. C'est Pouvrage qu'il compofa par l'ordre de M. Colbert.

7. Relation de l'établissement de la Compagnie Françoife pour le Commerce des Indes Orientales. Paris 1665, in-4°. 8. Ode au Roy. Paris 1667. in-4°. Piece d'environ quatre-cent vers. 9. Le Voyage du Fallon tranquille; Nouvelle Hiftorique. Paris 1673. in12. Charpentier nous apprend dans le Carpentariana cette particularité fur cet Ouvrage. En 1673. dit-il, » Madame Colbert m'engagea d'aller

à fa belle maifon de Seaux avec F. CHAR » elle & plufieurs autres perfonnes PENTIER. » de diftinction. Cette partie pro» duifit la petite nouvelle hiftorique intitulée: Le Voyage du Vallon tranquille. J'y ai fait le portrait de plufieurs perfonnes fous des noms empruntés, même jufqu'au mien,' que j'ai donné fous le nom d'Ama>xite.

par

10. Athenes ancienne & nouvelle; le fieur Guillet. Paris 1675. in-12. Guillet, dit Charpentier au même endroit, eft un de mes debiteurs. J'ai non feulement compofé l'Epître dedicatoire de fon Athenes; après y avoir fait un grand nombre de corrections; mais j'ai été l'arbitre du differend qu'il eut à ce fujet avec M. Spon. Ma mediation leur a fait tomber la plume des » mains à tous deux.

11. Défenfe de la langue Françoise, pour l'infcription de l'Arc de Triomphe. Paris 1676. in-12.

12. Verfion du Pfeaume XIX. du Pfeaume L. Paris 1678. in-4°. Cette verfion eft en vers.

13. Panegyrique du Roi fur la Paix,