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PROPHÊTESSE GERMAINE.

PLANCHE PREMIÈRE.

VÉLÉDA était née chez les Bructères, peuple de la Germanie; elle prédisait l'avenir et elle était vénérée comme prophêtesse. Civilis l'honorait et lui envoyait les prisonniers de la plus haute distinction. Ce fut par l'entremise de Véléda que les Ubiens tournèrent leurs armes contre les Romains. Les Germains lui firent hommage de la trirême prétorienne prise sur Cérialis bientôt après, Cérialis lui envoya des agens secrets pour l'engager à faire poser les armes aux Germains, et ce fut elle qui ramena à la paix tant de nations confédérées depuis deux. ans contre l'Empire. Elle fut prise et conduite à Rome en triomphe. César la représente vêtue d'une longue robe blanche fermée par une ceinture de bronze.

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Les Germains avaient une grande vénération pour les femmes, ils les regardaient comme des êtres sacrés; loin de dédaigner leurs avis, ils croyaient même à leurs prédictions. Les plus célèbres prophêtesses furent Véléda, Aurinia et Ganna.

M. Horace Vernet, dont nous nous sommes plu à retracer ici un des plus beaux ouvrages, a bien exprimé les formes vigoureuses de la prêtresse; cet extérieur fier et martial représente bien une femme habituée à vivre dans le tumulte des camps et à haranguer des soldats; cet aspect sévère, malgré les nudités, inspire le respect; ces grands yeux élevés au ciel semblent y chercher l'avenir qu'elle va prédire; ce rocher sauvage, cette cascade, ces joncs épais et élevés présentent le sol de la Germanie tel que Tacite l'a décrit ; cette longue chevelure éparse rappelle que ces peuples en faisaient leur plus bel ornement, qu'elle était le signe de leur supériorité entre eux, qu'elle servait de panache aux guerriers suèves, et qu'elle était le diadême de leurs rois. Voy. ch. vi, VIII, p. 40, 41 et 94.

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DE DIANE ABNOBA.

PLANCHE DEUXIÈME.

L'EXPRESSION Abnoba, qui se trouve dans le chapitre premier de l'ouvrage de Tacite sur la Germanie, avait embarrassé les commentateurs; le Pogge, Rhagius, Puteolanus lisaient Arbona, Arundel Arniba; enfin on n'était point d'accord sur la leçon qu'il fallait adopter, lorsqu'en 1778 on découvrit dans la Forêt-Noire un autel de pierre portant le mot Abnoba; en faisant des fouilles, en 1784, dans le duché de Bade, sur un emplacement où s'élevaient autrefois des bains romains, on trouva un piedestal en marbre blanc, que nous avons nous-même dessiné sur les lieux, et qui portait pour inscription Dianæ Abnobæ. Nous avons représenté dans le fond les restes des bains antiques ; ils sont situés à Baden, ville non loin des bords du Rhin.

La découverte de ces deux monumens prouve que la version Abnoba est la seule véritable.

Le mont Abnoba, que les gens du pays nomment Abenove, est situé dans le Wurtemberg; à ses pieds sont les sources du Danube et du Necker. Voyez le chap. 1, p. 4.

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