ET TROUPEAUX ENLEVÉS PAR DES SOLDATS.

PLANCHE SIXIÈME.

CE bas-relief de la colonne Antonine donne une idée exacte du costume des femmes de la Germanie, tel que l'a décrit Tacite au chap. xvII, p. 92. « Il n'est point d'autre habillement pour les femmes que pour les hommes; seulement les femmes se couvrent le plus souvent de manteaux de toile dont la pourpre varie la couleur ; la partie supérieure de leur vêtement n'a pas de manches, leurs bras et leurs épaules et le haut de leur sein reste à découvert. » Voy. ch. xvii, p. 92.

sont nus,

PLANCHE SEPTIÈME.

J'AI cru qu'il fallait recourir aux monumens contemporains pour donner les explications nécessaires au texte de Tacite, et après la colonne Antonine, c'était sans doute dans les médaillers qu'il fallait puiser.

MÉDAILLE D'ARGENT, No. I.

Cette médaille offre une monnaie dentelée, avec l'effigie de la Ville de Rome Les Germains préféraient les monnaies anciennes, dont ils avaient un plus long usage, et surtout les monnaies dentelées, c'est-à-dire celles dont le tour avait été dentelé par la lime, afin qu'on ne pût les contrefaire, et qu'on fût assuré qu'elles étaient d'argent. Voyez chap. v, p. 23.

MÉDAILLE D'ARGENT, No. II.

Cette médaille offre un bige, c'est-à-dire une monnaie empreinte d'un char traîné par deux chevaux. Les Germains préféraient aussi cette sorte de monnaie. Voyez chap. v, p. 23.

MÉDAILLE EN BRONZE, Nos. III et IV.

GERMANICVS. CAESAR. Germanicus sur un quadrige triomphal, tenant dans sa main gauche un bâton avec une aigle. Au revers. SIGNIS. RECEPT. DEVICTIS. GERM. S. C. Germanicus, vêtu d'une cotte d'armes, debout, la main droite étendue, et tenant de la main gauche une aigle de légion.

Cette médaille, qui est un moyen bronze, a pour date l'année 770 de la fondation de Rome dans laquelle Germanicus triompha avec tant de solennité de diverses nations germaniques qu'il avait vaincues. Ce triomphe est représenté sur le côté principal de la médaille. Le sujet en est tracé sur le revers: DEVICTIS GERM. L'autre partie de l'inscription, SIGNIS RECEPT., rappelle cette expédition glorieuse de Germanicus, dans laquelle il reconquit les aigles enlevées aux Romains lors de la défaite de Varus. Voyez chap. xxxvii, p. 186.

MÉDAILLE D'OR, Nos. V et VI.

GERMANICVS. COS. X. Une femme

DOMITIANVS AVGVSTVS. Au revers. demi-nue, assise tristement sur un bouclier germain, près d'une lance brisée. Cette médaille, ou plutôt cette pièce de monnaie est en or; elle fut frappée dans l'année 837 depuis la fondation de Rome, l'an 84 après J.-C., sous le consulat de T. Aurelius Sabinus et de Domitien, consul pour la dixième fois. En voici l'occasion et le sujet :

La guerre avait été entreprise contre les Cattes, sans aucun motif légitime. Domitien part pour cette expédition, et en revient sans même avoir vu l'ennemi. Il n'en reçoit pas moins les honneurs du triomphe, et pour représenter les captifs, il achète des esclaves auxquels il donne l'habillement et la coiffure d'ennemis prisonniers (Tacite rapporte ce fait, Vie d'Agricola, chap. XXXIX.) Outre ce triomphe, il se fait décerner le surnom de Germanicus, comme s'il avait vaincu les Germains, et il fait frapper des médailles où il est désigné sous ce nom fastueux. Depuis l'année 837 on compte un grand nombre de médailles, où il rappelle cette prétendue victoire sur les Germains par le titre de Germanicus, ou par cette autre inscription, GERMANIA. CAPTA. Toutes ces médailles ont pour type une figure de femme, représentant la Germanie, assise tristement sur un bouclier de forme oblongue, comme le portaient les Germains; ou bien encore un trophée d'armes élevé entre une figure de femme pareille à celle que nous venons de décrire, et un Germain enchainé au milieu de ses armes. (La Bibliothèque royale possède un assez grand nombre de pièces de monnaie avec ce type. )

MÉDAILLE DE BRONZE, Nos. VII et VIII.

HADRIANVS. AVGVSTVS. COS. III. Au revers. EXERCITVS. L'empereur Hadrien faisant une allocution à son armée, qui va se rendre en Germanie.

MÉDAILLE EN ARGENT, Nos. IX et X.

HADRIANVS. AVGVSTVS. P. P. Une tête couverte de lauriers. Au revers. — GERMANIA. Une femme debout, d'une main tenant une lance, de l'autre un bouclier germain. De la Gaule, Hadrien passa en Germanie, et donna un roi aux Germains, comme Spartien le rapporte. C'est à cette occasion que cette médaille fut frappée.