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de la mortalité des Rentiers & des Religieux, qui a été de ne rien changer aux fommes de cinq ans en cinq ans, que les nombres originaux m'ont donné.

J'ai laiffé ici les nombres de morts des fept premieres années, tels que les Registres les ont donnés, parce qu'il eft rare qu'on fe trompe fur l'âge des enfants: on ne dit pas à ces âges, 5 ans pour 4 ans, ni 7 ans pour 8 ans, comme on dit 40 ans pour 39 ans, ou pour 41 ans, & même fouvent pour 38 ou 42 ans.

Je voudrois pouvoir mettre ici une Lettre de M. Wargentin, Secretaire de l'Académie & Société Royale des Sciences de Suede, & Correfpondant de celle de Paris : elle viendroit très-bien à mon fujet; mais elle contient des choses fi obligeantes pour moi, que la modestie ne me le permet pas: je rapporterai feulement, tel que ce Savant me l'a envoyé, un ordre de mortalité de cinq ans en cinq ans pour les hommes & les femmes de Suede, ensemble & separément; d'où j'ai déduit, en négligeant le dernier chiffre, les trois derniers ordres de mortalité d'année en année, contenus dans la même Table que les précédents, en faifant accorder les différences, autant que

je

je l'ai pu, fans rien faire passer d'un espace de cinq ans dans le précédent ou le fuivant. Les différences ne fe fuivent pas ici, non plus qu'au précédent, aussi-bien qu'aux ordres de mortalité des Rentiers, & des Religieux & Religieuses ; ce qui vient vraisemblablement de ce que les regiftres des Tontines, & les nécrologes des Religieux & Religieuses, sont tenus beaucoup plus exactement pour les âges que ceux des Paroiffes.

TABLE de M. WARGENTIN.

Le nombre total des morts étant fuppofe de 100000, combien y en doit-il avoir de chaque âge & de chaque fexe, d'après les Tables de mortalité en Suede, pour les années 1754, 1755 & 1756.

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On voit par la Lifte précédente de Monfieur Wargentin, qu'il arrive en Suede comme ici, beaucoup plus de femmes à l'extrême vieillesse que d'hommes, ainsi que je l'avois fait remarquer dans l'état des morts de la Paroiffe de Saint Sulpice, que le defunt Curé, M. Languet, fit faire en 1745. Si on veut prendre la peine d'examiner les Liftes imprimées des Tontines, que tout le monde peut avoir, on verra la même chose que par l'état des morts de la Paroiffe de Saint Sulpice; car beaucoup plus de Claffes, ou de divifions de Claffes, ont fini par des femmes, qu'il n'y en a qui ayent fini par des hommes, au moins trois pour deux, ou à peu-près. On pourra remarquer encore que de toutes les Classes éteintes, des Tontines de 1689 & 1696, il n'y en a qu'une, dont le dernier vivant ait pu n'avoir que 88 à 89 ans, & il pouvoit en avoir 92 ou 93; les derniers vivants de toutes les autres Claffes avoient tous plus de 90 ans, la plûpart avoient au moins 95 ou 96 ans, plufieurs ont pu avoir jusqu'à 103 ou 104, & ils avoient au moins 99 ou 100 ans. On voit par tout cela, 'qu'il n'est pas fi rare qu'on le croit communément de trouver ici comme ailleurs, des gens très-vieux; & toujours plus de femmes que d'hommes.

J'ai ajouté à chaque ordre de mortalité les vies moyennes de 5 ans en 5 ans feulement, fi ce n'eft pour les dix premieres années, à caufe qu'elles vont en augmentant, & enfuite en diminuant. J'ai dit, page 56, que j'entends par vie moyenne ou commune, le nombre d'années qu'ont encore à vivre, les uns portant les autres, un nombre de personnes d'un même âge, & non le temps au bout duquel il fera mort la moitié des perfonnes auxquelles appartient la vie moyenne, comme l'ont cru quelques perfonnes.

Si on jette les yeux fur les vies moyennes des hommes & des femmes féparément, on verra aifément combien les vies moyennes des femmes font, dans tous les âges, plus longues que celles des hommes.

à

On pourra y remarquer encore, comme je l'avois déja dit aux pages 83 & 98, que l'âge de 40 50 ans, ne paroît pas plus meurtrier pour les femmes que pour les hommes, mais au contraire; car il meurt plus d'hommes entre ces deux âges que de femmes, quoique les nombres des femmes vivantes foient plus grands que ceux des hommes. Cette recherche faite en Suede, fans deffein d'en tirer cette confé

quence, ni peut-être d'en déduire un ordre de mortalité aussi détaillé, confirme d'autant mieux ce que j'avois déja dit; mais peu de. gens voudront le croire, tant les préjugés sont difficiles à détruire.

M. Wargentin ajoute encore, que par les dénombrements faits en Suede, on a constamment trouvé, par les naissances, plus d'hommes que de femmes, dans le rapport de 31 à 30. J'ai dit aux pages 82 & 100, qu'il naissoit en Angleterre 18 garçons pour 17 filles, & ici à Paris 24 garçons pour 23 filles.

Je représentai en 1744, à M. le Commissaire Aubert, qui étoit alors chargé de faire les liftes des Baptêmes, Mariages & Morts, qu'on imprime tous les ans pour Paris, qu'il feroit mieux de diftinguer les fexes, aux colonnes des naiffances & des morts, on l'a observé depuis ; & fuivant ces Liftes, par un milieu pris entre 15 années, il est né à Paris, 27 garçons pour 26 filles, ce qui ne differe du rapport de 24 à 23, que de 1.

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On pourroit demander comment il peut se faire qu'il naisse en Suede 31 garçons pour 30 filles, & que par les morts on trouve plus de femmes que d'hommes ; le rapport entre

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