Imágenes de páginas
PDF
EPUB

SCARLOS

ADDITION A L'ESSAI

SUR LES PROBABILITÉS

DE LA DURÉE

DE LA VIE HUMAINE.

J'AVOIS bien pensé à calculer les Tables que je donne ici, lorsqu'en travaillant à l'Essai fur les Probabilités de la durée de la vie humaine, je voulus parler de l'idée dans laquelle font un grand nombre de perfonnes, qui croyent que la République de Venise prenoit autrefois, ou prend encore, les fommes qu'on veut conftituer fur la tête des enfants au-deffous d'un an, difant, que fi l'enfant vit paffé dix ans, il a pendant le reste de sa vie autant de rente annuelle qu'on aura conftitué de capital fur fa

[ocr errors]

tête, à commencer à recevoir du jour que l'enfant aura onze ans complets. J'ai dit, page 128, que ce dire n'avoit aucun fondement.

Cette opinion, quoique faufse, auroit pu néanmoins faire fabriquer quelque projet affez fpécieux pour être reçu ; & c'eft pour empêcher de tomber dans de pareilles erreurs, que je donnai dans l'Effai fur les probabilités, la Table XXI.

Je ne penfois alors travailler aux Tables que je donne aujourd'hui, que pour faire voir plus clairement ce que les perfonnes de chaque âge devroient être de temps fans toucher aucune rente, pour avoir, après cette attente, autant de rente qu'on auroit constitué de capital, ou le double, ou la moitié, ou le la moitié, ou le quart, &c. Mais j'y ai vu depuis des applications plus fatisfaifantes.

J'avoue que la longueur des calculs qu'il falloit faire pour cela, après tous ceux que je venois de faire, & qu'on n'imagine fùrement pas, m'en firent paffer l'envie, ayant trouvé un moyen pour trouver ces durées de temps, beaucoup plus court que celui de conftruire ces Tables, mais auffi beaucoup moins fatisfaisant; c'est celui que j'explique aux pages 129 & 130.

Ayant depuis penfé aux applications ou ufages qu'on pourroit faire de ces Tables, & les calculs ne demandant pas à être faits de suite, pouvant les quitter & les reprendre, fans être obligé de fe remonter la tête à chaque fois, j'ai mis à profit, pour les faire & les vérifier, un nombre de moments coupés que me laiffoient des travaux plus importants que j'étois obligé de fuivre de près.

Ces Tables étant achevées, j'ai cru qu'elles pourroient faire plaifir, au moins à ceux qui ont pris la peine de lire l'Effai fur les probabilités de la durée de la vie humaine. On voit clairement de quelle maniere les accroiffements se forment; on voit dans l'inftant, & dans tous les cas qu'on voudra fupposer, ou dont on pourroit avoir befoin, & pour tous les âges, d'année en année, le temps qu'il faut refter fans toucher aucune rente, pour avoir, après cette attente, autant de rente qu'on aura constitué de capital, ou pour avoir le double, ou la moitié, ou le quart, &c. On y voit encore le temps qu'il faut attendre fans rien recevoir, afin d'avoir, après cette attente, le double ou le triple de rente de celle dont on auroit pu jouir dès la premiere année.

on

Je vais faire voir d'abord comment cès Tables ont été formées ; je donnerai enfuite leur application à une nouvelle maniere de faire des Rentes viageres très-attrayantes, dont le Miniftere pourroit faire ufage dans le befoin, non pour suivre exactement les Tables que je donne, attendu qu'en créant des rentes, n'entre jamais dans les détails des fols & deniers, comme a du le faire celui qui donne les principes ; & parce que felon que l'argent eft plus ou moins rare, on donne aux Rentiers de chaque âge, un plus fort intérêt que n'indique le principe; mais au moins pourront-elles fervir de base pour ce qu'on voudroit faire à cet égard; ces fortes d'opérations ne devant être jamais faites au hazard.

Avant de commencer la formation & l'explication de ces nouvelles Tables, je crois devoir ajouter un éclaircissement relatif au premier Ouvrage & à cette Addition, pour faire mieux entendre les titres particuliers des colonnes de toutes les Tables où il est question de Rentes viageres, car je crains de n'avoir pas été bien entendu.

Dans toutes les Tables des Rentes viageres, foit simples, foit en tontine, on trouve à la

tête

« AnteriorContinuar »