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A. 431. même que les fchifinatiques fuffent préfens enfin le comte Jean l'emporta, & fit retirer S. Cyrille & Neftorius.

cone. Eph.. 8.711.

On fit donc vers le foir, en présence de tous les autres, la lecture de la lettre de l'empereur. Elle étoit adreffée au pape Celestin & à Rufus de Theffalonique, comme s'ils euffent été préfens, & aux autres évêques : dont, en comptant ces deux, il y en avoit cinquante-un de nomez, mêlant indiférem→ ment les fchifmatiques avec les catholiques. Seulement on avoit affecté de ne point nomer Neftorius, Cyrille & Memnon, les regardant tous trois comme déposés.La lettre le porroit expreflément en ces termes: Nous avons aprouvé la dépofition de Neftorius, de Cyrille

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de Memnon, que vôtre pieté nous a fait sonoître & c'eft tout ce qu'elle contenoit de Confidérable. Elle faifoit mention d'une lettre d'Acace de Berée, qui n'ayant pû venir au concile, à caufe de fon grand âge, exhortoir Tous les évêques à la paix: P'empereur envoyoit au concile cette lettre d'Acace, & donoit pouvoir au comte Jean, de faire ce qu'il jugeroit à propos. 724. La lecture de la lettre de l'empereur fut écoutée patiemment par les fchifmatiques, & ils y aplaudirent au contraire les catholi ques témoignerent en être mal-contèns, parre qu'elles aprouvoit la prétenduë dépofition : de Cyrille & de Memnon. Pour éviter un plus Brand tumulte, le comte Jean fit arrêter tous les trois dépofez. Le comte Candidien, qui avoit été présent à toutes les délibérations & Jes actions du comte Jean, fe chargea de la garde de Nefforius ; & cn peut croire qu'il ne Te traita pas durement. S. Cyrille fut mis

Aoni.

Ja garde du comte Jacques capitaine de la qua- AN. 431 triéme compagnie. Comme Memnon étoit abfent; le comte Jean fit venir l'econome, le défenfeur & l'archidiacre de l'église d'Ephefe, & leur déclara la condamnation de Memnon leur enjoignant de garder avec grand foin l'argent de l'églife, comme en devant répondre. C'eft qu'il fupofoit le hége d'Ephefe vacant par cette dépofition.

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Aprés cela, le comte Jean defcendit à la grande églife pour faire fes prieres. Comme il fut que Memnon étoit dans l'évêché, il y envoya un des oficiers de fa fuite, afin de fa voir s'il pourroit lui parler, ou s'il refuseroit de le venir trouver. Memnon vint auffi-tôt. Le comte Jean lui fit des reproches de ce qu'il n'étoit pas venu le matin. Memnon dit qu'il s'étoit trouvé mal; & pour montrer que ce n'étoit pas une excufe affectée, il alla de lui même au logis du comte Jean, pour fe foûmettre aux ordres de l'empereur. Il fut mis les mains du comteJacques qui le fit garder comme S. Cyrille, par des foldats nomez fcutariens & palatins. Le comte Jean écrivit auffi-tôt à l'empereur la relation de ce qu'il avoit fait en cette premiere journée,ajoûtant qu'il exhortoit les évêques à la paix, & qu'il y feroit tout fon poffible: quoiqu'il eûr peu d'efperance d'y réuffir, tant il voyoit les efprits alienez & aigris de part & d'autre. Les évêques catholiques, c'est à dire tout le vrai concile, furent trés-mal contens de laintes des te procedé. Ils s'en plaignirent à l'empereur , par une lettre, où aprés avoir raconté l'entreprife des fchifmatiques contre les chefs du concile, ils ajoûtent: Ils vous ont envoyé Conc. Eph. gette dépofition comme faite par tout le p. 756. ̊C.

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AN. 431. concile; & vôtre majefté l'ayant reçûë, a oÝdoné qu'elle fubfiftât, croyant qu'elle étoit émanée du concile, au lieu qu'elle eft faite contre le concile, par les partifans de Neforius, en vengeance de ce que nous l'avons dépofé. C'est pourquoi nous avons tous reCours à vôtre pieté, vous priant que ce qui a été fait contre Neftorius & fes partifans demeure en fa force, & que ce qu'ils ont fait contre les chefs de nôtre concile foit déclaré mul. Car fi la fentence du concile contre Neftorius eft raifonable; fi vôtre majesté l'aprouve : elle voit bien que ce que les partifans de Neftorius ont fait contre le concile eft abfolument nul, comme un effet de pure vengeance. Nous vous prions donc de nous délivrer enfin de cette afliction, & de nous faire rendre les chefs du concile, les faints évêques Cyrille & Memnon car il eft jufte que ceux qui ont combattu avec nous pour la défenfe de la religion foient honorez, & non pas condamnez avec ceux qui ont été convaincus de blafphême contre J. C. Cette lettre fut foufcrite par Juvenal de Jerufalem & tous les autres.

Le concile fut encore plus troublé, en apEpift. Cyr. ad C. P. prenant que le comte Jean n'avoir pas fait Conc. Eph. un raport fidéle à la cour: en forte que Pon 7.760. y déliberoit d'envoyer en exil S. Cyrille & Memnon comme fi leur dépofition avoit été aprouvée par le concile. Cela obligea les catholiques d'écrire à l'empereur une autre lettre plus preffante, où ils parlent ainfi : La let one. Eh tre qui nous vient d'être lûë par le comte Jean nous a mis dans un grand trouble, nous faifaut voir l'impofture que l'on a porté à vos reilles ; car vôtre maiefté parle, comme

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ayant reçu de nous une relation, qui con- AN. 431. tient la dépofition des faints évêques Cy- Acût. rille & Memnon. C'eft pourquoi nous ofons Vous répréfenter que le concile œcuménique foûtenu de tout l'Occident, avec le fiége ápoftolique de Rome, toute l'Afrique & toute l'Illyrie, n'a point dépofé ces faints évêques ; au contraire, il eftime leur zele pour la foi; & les juge dignes de recevoir de grandes louanges des hommes, & de J. C. la couronne de gloire. Nous n'avons dépofé que l'héretique Neftorius, comme nous avons écrit à vôtre majefté. Nous avons encore été fort afligez, de voir que par furprife on a mélé avec nos noms, ceux des partifans de Jean d'Antioche, qui fe font féparez du concile, & des Celeftiens dépofez qui font avec lui, & que vous n'avez envoyé qu'une lettre pour eux & pour nous. Cependant il y a longtems que nous vous avons fait favoir comment ils fe font féparez du concile : l'injure qu'ils ont fait à nos chefs, & l'excomunication que le concile a prononcée contr'eux.Nous vous déclarons encore que nous ne pouvons les recevoir à nôtre comunion: tant à caufe de cer excés, que parce qu'ils défendent toûtjours Neftorius, loin de fouferire à la dépofition; & parce qu'ils ont ofé vous circenvenir. Nous vous fuplions de nous rendre les faints évêques Cyrille & Memnon, & de

curer la confervation de la foi, qui paroît en fon entier dans les actes que nous avons faits contre Neftorius. Que fi vous voulez être mieur informé de ce qui s'eft paffé entre nous & les fchifmatiques: nous vous fuplions d'envoyer au concile telles perfones qu'il vous plaira, pour vous en inftruire de vive voix.

AN. 431. Le concile écrivit aufli aux évêques qui fe trouvoient alors à Conftantinople, aux prê

Aoû

Autres let

III tres & aux diacres de la même ville en ces tres des ca- termes: Sachez que nous fommes à Ephese, tholiques comme en prifon, enfermez depuis trois mois; Cone. Eph. fans pouvoir, ni par mer, ni par terre, en767. voyer fùrement perfone à la cour, ni ailleurs s

car toute les fois que nous avons fait savoir de nos nouvelles, ceux qui les ont portées, n'ont pû fe fauver que déguifez, par diferens chemins, & au travers de mille dangers. La raifon pourquoi nous fommes ainfi gardez, c'est que l'on a fair de faux raports à l'empereur, de tout ce qui nous concerne. Les was ont dit que nous faifons des féditions, les autres, que le concile cecumenique a déposé Cyrille & Memnon ; d'autres, que nous fommes entrez en conference amiable avec les fchifmatiques, dont Jean d'Antioche eft le chef: Et de peur que la verité ne foit conmuë, on nous enferme & on nous maltraite. Dans cette extrémité nous nous preffons de vous écrire, comme aux vrais enfans du concile ecumenique, de ne pas abandoner la foi, & de vous profterner avec larmes devant l'empereur , pour l'inftruire de tout. Car nous n'avons jamais condamné Cyrille & Memnon nous ne pouvons nous féparer de leur comunion, & nous nous eftimerions trés-heureux d'être bannis avec eux. Nous fommes auffi réfolus de ne point recevoir à nôtre comunion les fchifmatiques jufqu'à ce qu'ils ayent réparé tous leurs exés ; & d'abandoner plûtôt nos églifes, ce qu'à Dieu ne plaife. Demandez qu'on ait pitié de nous, & qu'on nous délivre enfin de cr homere exil: fi nous fommes dignes de

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