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pift. ad Neft.c.6.

Am. 429, teur, témoignant en être fort fcandalifez. If
venoit aufli de toutes les églifes d'Orient des
perfones qui en murmuroient. S.Cyrille voïaat
Epift. ad tout cela, fut tenté de déclarer à Neftorius par
Caleft.6.14. une lettre fynodale qu'il ne pouvoit demeu-
rer dans fa comunion, s'il ne changeoit de
langage & de fentimens; mais il fit réflexion,
comme il dit, qu'il faut tendre la main à nos
freres pour les relever quand ils font tombez,
& il fe réfolut à lui écrire pour affayer de le
ramener. Comme Neftorius fe plaignoit prin-
cipalement de fa lettre aux folitaires, il dit:
Ce tumulte n'a pas comencé par ma lettre ;-
mais par les écrits qui fe font répandus, foir
qu'ils foient de vous ou non ; & qui faifoient
un tel défördre , que j'ai été obligé d'y reme-
dier. Vous n'avez pas raifon de vous plaindre
& de crier contre moi, vous qui avez excité
ce trouble: corrigez plûtôt vôtre difcours, &
faites celler ce fcandale univerfel en nomant
mere de Dieu la fainte Vierge. Au refte ne
doutez pas que je ne fois preparé à foufrir tout
pour la foi de J. C. même la prifon & la mort.
Neftorius ne vouloit point répondre à cette
lettre mais le prêtre d'Alexandrie, que S. Cy
rille en avoit chargé, le preffa tant, qu'il ne
put s'en difpenfer. Sa réponse n'eft qu'un com-
pliment affecté fur cette douce violence. L'ex-
perience fera voir, dit-il, quel fruit nous en
tirerons, pour moi je conferve la patience &
la charité fraternelle, quoique vous ne l'ayez
pas gardée à mon égard, pour ne rien dire de
plus fâcheux. Cette lettre fit voir à S. Cyrille
qu'il n'y avoit rien à efperer de Neftorius ; &
ce qu'il aprit enfuite, le montra encore plus
clairement.

:

Il y avoit à C. P. un évêque nomé Dorothée

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c. 10,

1

intéreffé, flateur, étourdi: qui en pleine affem- Violences blée, Neftorius étant affis dans fa chaire, fe le- de Nefto va, & dit à haute voix : Si quelqu'un dit rius. que Marie eft mere de Dieu, qu'il foit anatheme. Tout le peuple fit un grand cri, & s'enfuit hors de l'églife, ne voulant plus comuniquer avec ceux qui tenoient de tels difcours. En effet, excomunier ceux qui nomoient la fainte Vierge mere de Dieu, c'étoit excomunier toutes les églifes, tous les évéques vivans, qui parloient ainfi par tout le monde, & tous les faints morts qui avoient parlé de méme. Or on ne pouvoit douter que Neftorius n'aprouvât le difcours de Dorothée, puifque non feulement il ne lui avoit rien dit, mais il l'avoit admis fur le champ à la participation des faints myf

teres.

c. 22. ad

Acac.

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Quelques-uns des prêtres de C. P. aprés a- c. 30. Lia voir averti plufieurs fois Neftorius publique- bell. Bafil. ment dans leur affemblée, voyant qu'il perfiftoit toûjours à ne pas nomer la fainte Vierge mere de Dieu, & J. C. Dieu vraiment & par nature, fe féparerent ouvertement de fa comunion: d'autres s'en retirerent fecretement. D'autres, , pour avoir prêché contre ce nouveau dogme, dans l'églife de la paix maritime furent interdits de la prédication: ce qui fit que le peuple privé des inftructions catholiques. qu'il avoit coûtume d'entendre, s'écria : Nous avons un empereur, mais nous n'avons point d'évêque. Quelques-uns de ce peuple furent arrêtez & batus dans la prifon.Quelques-uns rePrirent Neftorius en face dans l'églife & devant le peuple, & furent trés-maltraitez. Un moine des plus fimples, pouffé de zele, fe mit au milieu de l'églife, où le peuple étoit affemblé, & voulut empêcher Neftorius d'y entrer,

A 6

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comme

AN. 429. comme étant un héretique : il fut battu & mis entre les mains des préfets qui le firent encore fouetter publiquement, un crieur marchant devant lui, & il fut envoyé en exil.

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Bafile diacre & archimandrite, Thalaffius lecteur & moine, & quelques autres allerent trouver Neftorius à l'évêché fuivant fon ordre, pour s'affurer s'ils avoient bien entendu ce qu'ils avoient oui dire de lui. Après les avoir remis jufques à trois fois, enfin il leur demanda ce qu'ils vouloient. Vous avez dit, dirent-ils, que Marie n'eft mere que d'un homme de même nature qu'elle ; & que ce qui eft né de la chair eft chair, ce qui n'eft point orthodoxe en ce fens. Auffi-tôt il les fit prendre, & une troupe d'officiers les mena battant, jufques dans la prifon de l'évêque, où ils furent dépouillez attachez à des poteaux ; puis étendus par terre, & frapez à coups de pieds. On les y garda long-tems, leur faifant foufrir la faim. Puis ils furent livrez au préfet de C. P qui les fit mettre dans une autre prifon, charde chaînes. Il les fit enfuite amener à fon prétoire; & comme il ne fe préfenta point d'accufateur, il les renvoya par fes officiers à leur premiere prifon. Enfin Neftorius les fit venir, & aprés une explication captieufe de fa doctrine, il les renvova..

gez

Bafile & Thalaffius préfenterent une requê te à l'Empereur en leur nom, & de tous les moines: où aprés avoir expofé toutes ces vio lences de Neftorius, ils prient l'empereur de ne pas foufrir, que l'églife foit corrompue de leurs tems par les heretiques. Ce n'eft pas. pour nous vanger, ajoûtent-ils, Dieu le fait ; mais afin que la foi en J. C. demeure inébran-lable. Nous vous prions donc d'ordonner ici

cume- AN. 429.

maintenant l'affemblée d'un concile nique, pour réunir l'églife, & rétablir la prédication de la verité, avant que l'erreur s'étende plus loin. Que cependant il ne foit permis à Neftorius d'ufer ni de violence ni de menaces contre perfone: jufques à ce que l'on ait reglé ce qui regarde la foi; & que ceux qui voudroient infulter aux catholiques, foient réprimez par le préfet de C. P. Que fi vous méPrifez nôtre requete, nous proteftons devant le roi des fiecles, qui viendra juger les vivans & les morts, que nous fommes innocens des maux qui pourront arriver. Ils fe plaignent dans cette requéte que Neftorius n'employe pas feulement pour fe foûtenir les clercs & fes, fyncelles, mais encore quelques-uns des autres diocêfes qui fuivant les canons devroient fe tenir en repos dans les villes où ils ont été ordonnez. On apelloit fyncelles, les clercs qui étoient les plus attachez à l'évêque, & qui couchoient dans fa chambre pour être de fideles témoins de la pureté de fes mœurs.

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VI. Mémoir

de Merca

tor contre

Marius Mercator dona vers le même tems un memoire contre Celeftius chef des Pelagiens qui étoient à C. P. Il le dona à l'églife de C.P non pas à l'évêque, mais au clergé catho- les Pélalique, & à plufieurs perfones de pieté : il le giens. préfenta auffi à l'empereur Theodofe,& l'ayant ad Garn. doné en grec, qui étoit la langue du païs, il le P. 5traduifit en latin, qui étoit fa langue naturelle. Il eft daté du Confulat de Florent & de Denis qui eft l'an 429. Mercator y raporte fomai rement ce qui s'étoit paffé à l'égard de Cele ftius & de Pelage, depuis vingt ans, c'eft à dire depuis le comencement de leur hérefie il marque leurs erreurs, leur condamnation, leurs diverfes tentatives; & il conclut en ces termes: A 7°

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An. 429. Pelage & Celeftius étant convaincus de ces erreurs fi impies, Julien & les autres qui font a vec lui, doivent au moins à prefent les con damner pour fatisfaire à l'églife: & s'ils ac cufent quelqu'un d'avoir de mauvais fentimens contre la foi, ils doivent le défigner par fon nom : on leur répondra fuivant l'ordre de réglife: car plufieurs de ceux qui étoient affociez à Julien, l'ont quitté pour condamner Pelage, & fe foumettre au fiège apoftolique; & renonçant à leurs erreurs; ils ont été jugez dignes de mifericorde.

VII. Lettre de

Neftorius

Neftorius ne tint pas grand compte de cette déclaration qui ne s'adreffoit pas à lui, & ne à Celeftin. le reconoiffoit point pour évêque mais il pric 1. part. occafion de ces Pelagiens qui étoient à C. P. Conc. Eph. pour écrire c. 16. Ap. au pape S. Celeftin, & tâcher de le Merc. prévenir en fa faveur. Voici les termes de fa Garn. p. lettre: Julien, Florus, Oronce & Fabius, qui fe 6. part.. difent évêques d'occident, fe font fouvent adref

fez à l'empereurs fe plaignant de foufrir perfécution, encore qu'ils foient catholiques : ils ont fait les mêmes plaintes devant nous; & avant été fouvent rejetez,ils ne ceffent de crier. Nous leur avons dit ce que nous pouvions fans être inftruits de la verité de leur affaire: mais de peur qu'ils n'importunent davantage l'empereur, & que nous ne nous divifions pour leur défenfe, faute de les connoître, quoi que peut-être vous les ayez condamnez canoniquement avez la bonté de nous en informer: car Sap. liv. les nouvelles fectes ne méritent aucune protecXXIV.. tion de la part des vrais pafieurs. Ce difcours de Neftorius n'étoit pas fincere,& il ne pouvoir ignorer que les Pelagiens avoient été condamnez à C.P. par Atticus fon prédecesseur, huit ou dix ans auparavant : aufli montre -- il le

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