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Aoû..

AN. 431. prince, & prendre en même tems les inte rêts de Dieu. Craignez qu'ils ne faflent périr l'empire par leur infidelité, en le faifant choquer contre l'églife, qui eft la pierre folide, inébranlable fuivant la promeffe de Dieu. Dans une autre lettre à S. Cyrille, il marque fa foi fur le myftere de l'incarnation, entierement catholique.

2. ep. 323..

VI

trances des
catholi-
ques de
C. P.

Cone Eph 2.778.

Le mandiant qui portoit les lettres du Remon- concile, arriva heureufement à Conftantinople; & les rendit aux évêques, au clergé, aux abbez, & particulierement à S. Dalmace. Le clergé de Conftantinople préfenta en cette occafion une requête à l'empereur, non moins ferme que refpectueufe. Si vôtre majefté, difent-ils aprouve la dépofition de Cyrille & de Memmon faite par les fchifmatiques: nous fommes prêts à nous exposer tous avec le courage qui convient à des chrétiens aux mêmes périls que ces faints perfonages; perfuadez que c'eft leur rendre la récompenfe convenable de ce qu'ils ont foufert pour la foi. Nous vous fuplions donc d'apuyer le jugement de ceux qui font le plus grand nombre, qui ont de leur côté l'autorité des fiéges, & qui, aprés avoir examiné foigneufement la foi orthodoxe, ont été du même avis que ce S. homnie; c'eft S. Cyrille. Et n'expofez pas toute la terre à une confufion génerale, fous prétexte de procurer la paix, & d'empêcher la féparation d'une petite partie de l'Orient, qui ne fe fépareroit pas, ft elle vouloit obéir aux canons. Car fi le chef du concile œcumenique foufre cette injure, elle s'étend à tous ceux qui font de fon avis; il faudra que tous les évêques du monde foient dépofez avec ces faints perfona

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ges, & que le nom d'orthodoxe demeure à AN. 43L
Arius & à Eunomius. Ne foufrez donc pas,
que l'églife qui vous a nourris, foit ainti dé-
chirée, ni que l'on voye des martyrs de vô-
tre tems; mais imitez la pieté de vos an-
cetres, en obéiffant au concile, & foûtenant
les decrets par vos ordonances.

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S. Dalmace s'étant mis en priere fur ce come. Eph. fujet, une voix defcendue du ciel lui ordo- p. 715. E. na de fortir de fon monaftere où il étoit enfermé depuis quarante - huit ans, fans en avoir voulu fortir: quoi que l'empereur l'eût fouvent prié d'affifter aux proceffions qui fe faifoient à l'occafion des tremblemens de terre. Il fortit alors, & avec lui tous les moines de tous les monafteres conduits par leurs abbez. Ils marcherent vers le palais, chantant à deux chœurs: & un grand peuple de catholiques les fuivit. Quand ils furent arrivez, les abbez entrerent dans le palais, étant apellez par l'empereur : les moines demeurerent dehors avec le peuple, continuant de pfalmodier. Les abbez fortirent, ayant reçu une réponse favorable. Tout le peuple s'écria: Les ordres de l'empereur! Les abbez répondirent: allons à l'églife de S. Mocius, & l'on vous lira la lettre vous apprendrez auffi la réponse de l'empereur. Ils y allerent tous, les moines & le peuple. Le lib. chemin étoit par une des grandes rues, & l'églife de S. Mocius à une exrémité de la ville prés la porte dorée. Les moines marchoient toûjours en chantant, & portant des cierges, & ils arriverent au bout de la ville en chantant le dernier pfeaume. Le peuple les voyaut paffer, crioit contre Nekorius. Quand

Cng. c. B.

IV.

n. 65. p.

4

AN, 431.
Aoûr.

8.754

Quand ils furent arrivez à l'église de S. Mocius, on lut la lettre du concile; & le Conc. Eph. peuple s'écria tout d'une voix: Anathème à Neftorius. S. Dalmace monta à la tribune, & dit: Si vous voulez entendre, faites filence : ne nous troublez point, & donezvous patience. L'empereur a lû la lettre qui vient de vous être lûë, & en a été perfuadé. Je lui avois dit, quand il vint me voir, qu'il faloit écrire au S. concile, ce qu'on lui avoit dit; mais on ne l'a point écrit. Pour ne le pas chagriner, j'ai laissé le reste, que ceux qui lui ont fait le raport, n'ont pas déclaré. Je lui ai donc dit ce qui convenoit, que je ne puis à préfent vous dire: car ne croyez pas f. b. que je veuille me faire valoir. Le Seigneur brifera les os de ceux qui plaifent aux hommes. L'empereur a entendu par ordre tout ce qui s'est paflé, il en a rendu graces à Dieu, & a aprouvé la procedure du concile, comme il étoit digne de lui. Ce ne font pas mes paroles qui l'ont perfuadé, mais il a fuivi la foi de fes peres. Enfin il a reçu la lettre comme il faloit, il l'a lûë, & y ajoûtant foi, il a dit: S'il eft ainfi, que les évêques viennent. Je lui ai dit: On ne leur permet pas de venir. Perfone, m'a t'il dit, ne les empêche. Je lui ai dit: On les a arrêtez. De l'autre parti, plufieurs vont & viennent librement: mais on ne permet pas de vous raporter ce que fait le S. concile. Je lui ai dit encore devant tout le monde , pour fuûtenir le parti de Cyrille: Qui voulez-vous écouter, fix mille évêques ou un feul impie? J'ai dit fix mille, en comptant ceux qui dépendent des métropolitains. Cela tendoit à avoir un ordre pour faire venir des évêques,

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.

VII.

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comme il en vient de la part du concile, qui AN. 43L expliqueront ce qui s'eft paffé. L'empereur Août. m'a répondu Vous avez bien dit : priez pour moi. Je fai que l'empereur eft atttaché à Dieu & au S. concile, & n'écoutera plus les hommes pervers. Priez donc pour l'empereur & pour nous. Le peuple de Conftantinople s'écria tout d'une voix: Anathême à Nestorius. L'empereur envoya donc un ordre aux Réponses évêques des deux partis, c'est à dire de S. des cathoCyrille & de Jean d'Antioche, d'envoyer liques de d'Ephefe chacun les députez qu'ils jugeroient Conftantipropos, pour venir à la cour l'inftruire de nople au vive voix. Cet ordre fut adreffé au comte Concile. Jean; Conc. Ephe & cependant S. Cyrille & Memnon devoient demeurer en prifon. En même tems les évêques qui étoient à Conftantinople, au nombre de fept, répondirent aux peres du concile, par une lettre datée du vingtième de Mefori, indiction quinziéme; c'est à dire du treiziéme d'Août 431. où ils les felicitent de leurs foufrances pour la bonne caufe : ofrant de les ailer trouver, ou de demeurer à Conftantinople, felon que le concile leur ordonera. Le clergé de Conftantinople leur écrivit auffi, & à la tête de cette lettre font nomez les premiers, Dalmace, Tigrius, Samfou & Maximien, comme les principaux prê- p. 755 tres, Nous avons, difent-ils, fait lire publiquenient dans l'églife vos lettres adreffées à l'empereur, touchant la dépofition de Neftorius. Tout le peuple l'a aprouvée comme nous, & a fait plufieurs acclamations à vôtre louange. Nous vous prions de fonger déformais à rétablir nôtre églife, car c'eft la feule chofe qui refte à faire, c'est à dire, d'ordoner un évêque de Conftantinople. Dalmace prêtre

P. 772.

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Coll. Baluz

a

AN, 431. archimandrite, & pere des monafteres voit foufcrit le premier mais ne laissa pas d'écrire encore en fon particulier au concile pour le feliciter de fa victoire contre l'hé refie. Alypius prêtre des apôtres écrivit aussi à S. Cyrille fur le meme fujet, le regardant comme un confeffeur & un martyr. Il dit à la fin Le diacre Candidien qui vous rendra cette lettre, vous dira tout ce qui fe pafle ici; avec quelle liberté & quelle hardieffe nous avons parlé, & tout ce que nous avons fait.

p. 653.

Conc. Eph. P. 785.

VIII. Députa tion du concile à la cour.

Les ordres de l'empereur ayant été déclarez à Ephefe, par le comte Jean, le concile noma huit députez favoir, le pretre Philippe légat du pape, & fept éveques: Arcade un des députez d'Occident, Juvenal de Jerufalem, Flavien de Macedoine, Firmus de Cappadoce, Theodore d'Ancyre, Acace de Melit ne, Evoptius de Ptolemaide ; avec une Conc. Eph. procuration portant ordre, premierement de .P. 789. ne comuniquer en aucune maniere avec Jern

Antioche, & fon conciliabulaire fchifmatique que fi l'empereur, ajoûtent les peres, vous oblige de comuniquer avec eux; vous ne lui obéirez qu'à condition qu'ils foufcriront à la dépofition de Neftorius: qu'ils demanderont pardon au concile par écrit, de P'injure qu'ils ont faite à nos préfidens : qu'ils anathématiferont la doctrine de Neftorius; & qu'ils travailleront avec vous pour nous faire rendre les faints archevêques Cyrille & Memnon ; en ce cas nous vous permettons de leur promettre vôtre comunion & de nous en écrire: afin que quand nous ferons convenus avec vous, on puiffe faire avec eux une paix folide. Mais vous ne leur Promettrez point vôtre comunion › que le

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