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envoya des Ifaures au fecours d'Eutherius, AN. 432 qui fe trouva le plus fort, & prit entr'autres celui que Firmus avoit ordené en fa place. Celui-ci dit, qu'on l'avoit ordoné par force, prit un manteau militaire, & alla au theatre attendre les fpectacles. A Marcianople métropole de la Mefie, à la place de Dorothée, partifan de Neftorius, on ordona Saturnin; Plintha maître de la milice alla pour le mettre en poffeffion; le peuple y réfifta vigoureufement toutefois il l'emporta à la fin, & demeura évêque de Marcianople. On vou- Cone, C. P. lut auffi chaffer Hellade de Tarfe, parce qu'il to 4. p.183, refusoit de recevoir dans les dyptiques le 230. nom nod. c. de Maximien. Il y eut plufieurs autres éveques 48. 49.

chaffez.

:

C. 46.

C. 47.

XVII.

nvoyé

pour la

Pour remedier à ces défordres, l'empereur Theodofe fit venir vers lui Maximien, & Ariftolaus plufieurs autres évêques, qui étoient demeu rez à Conftantinople depuis fon ordination, paix. & les confulta fur les moyens de procurer la Epift Cyri paix à l'églife. Il faut, dirent-ils, comen- a Acar. cer par convenir fur la foi que Jean d'An- Cnc. Eph. tioche anathématife la doctrine de Neftorius, P. 3. 35 • aprouve fa dépofition ; & que Cyrille de

fon côté oublie tout ce qui s'eft paffé à Ephefe. L'empereur ayant aprouvé cet avis écrivit une lettre à Jean d'Antioche, où il dit: Vous vous rendrez inceffamment à Ni- ibid, 5.240 comedie, fans amener aucun évéque, mais feulement quelque peu de clercs, pour vous fervir. Nous avons auffi mandé au trés-faint, éréque Cyrille de s'y trouver : mais nous ne voulons point que vous veniez, ni l'un, ni, l'autre, en notre préfence, que vous ne vous: foyez vûs & parfaiten ent reconciliez. Cepen dant il ne fe fera rien de nouveau touchant les

432.

dépofitions & les ordinations d'évêquès: tontes chofes demeureront en état. Les cleres fuffisent pour le fervice des églifes jufqu'à l'eutiere réunion. Cette lettre parle du pape S. Celeftin, comme vivant : ce qui marque qu' elle eft écrite avant que la nouvelle de fa mort fut arrivée à Conftantinople: c'eft à dire avant la fin d'Avril 432. L'empereur 16. écrivit en même tems à Acace de Berée, comme au plus ancien évêque de Syrie, & qui avoit le plus de credit fur l'efprit de Jean Antioche: il écrivit auffi à S. Simeon Stylite, à qui fa vie miraculeufe donoit une grande autorité. Ariftolaus tribun & notaire fut chargé de ces lettres; & Plintha maître de la milice, eut ordre de lui préter mainforte.

25.

Balug

so.

Jean d'Antioche en ayant avis, & craignant qu'on ne voulut le mener par force à Conftantinople, écrivit à Alexandre d'HieSynod. raple, le plus zelé des fchifmatiques, & lui dit: S'il dépend de moi d'aller, ou non, il faut confulter enfemble ce que je dois répondre: fi on me veut faire violence, il faut du moins nous dire adieu. Encore ma fanté eft-elle fi foible, que quelque effort que fafle Cyrille, il eft impoffible de me mettre en chemin quelques-uns même de mes amis m'ont écrit que l'on veut attenter à ma vie pendant le voyage. Je vous prie donc aprés l'affemblée qui fe tient d'ordinaire à Cyr en ce tems-ci, de venir au plûtôt avec le S.` évêque Theodoret, & tous ceux que vous tronverez. Vous prendrez prétexte de venir faluer le maître de la milice.

Alexandre vint en effet à Antioche avec Macaire de Laodicée, André de Samofate & Thee

Theodoret, & aparemment quelques autres. AN. 43′′
Ils trouverent faux les bruits qui s'étoient ré-
Pandus, que l'on vouloit ufer de violence
contre Jean d'Antioche, Aristolaüs même ne
le prelia point de venir à Nicomedie, & lui
lailla tenir un concile à Antioche, où les
Orientaux drefferent fix propofitions, dont
ils vouloient que S. Cyrille convînt. Il ne
Synod.
nous en refte que la premiere, qui conte- Baluze
noit tout l'effentiel, & portoit: Nous nous
tenons à la foi de Nicée, & à l'explication
qu'en a doné le bienheureux Athanafe dans
la lettre à Epictete. Mais nous rejettons les
nouveaux dogmes avancez dans des lettres
ou dans des articles, comme causant du trou-
ble. Ils entendoient par-là, les écrits de S.
Cyrille, & particulierement les douze arti-
cles. Acace de Berée écrivit à S. Cyrille, pour
l'exhorter à la paix, & lui envoya ces fix
propositions. Aristolaüs s'en chargea lui-mê-
me, & porta le tout à Alexandrie; d'où il
renvoya la réponse de S. Cyrille à Acace,
par un oficier nomé Maxime.

XVIII.

Cyrille à

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Elle porte que les Orientaux demandent Pimpoffible; en prétendant qu'il condamne Lettre de S. tout ce qu'il a écrit avant le concile d'Ephefe. Acace de Je conviens, dit-il, que le fymbole de Ni- Berée. cée eft fufifant; mais ce que j'ai écrit, n'eft que contre les nouvelles erreurs de Neftorius: & fi je le retracte maintenant, il s'enfuivra qu'il aura eu raifon, & que nous aurons eu tort de le condamner & le dépofer. Vous voyez donc que loin de vouloir la paix, ils nous ramenent à l'origine de la divifion. Ils devoient plûtôt, quand ils vinrent à Ephefe, condamner avec Neftorius. Car s'ils étoient venus un peu trop tard, qui les em

1

168

Hiftoire Ecclefiaftique.

A. 432, pechoit de prendre comunication des actes i & d'aprouver ce que tous les autres avoient jugé ? Quand nous aurions cu tort en quel que chofe faloit-il pour cela dédaigner meme de nous parler? Il y avoit trois ans que nous foufrions les blafphemes de Neftorius, & que nous nous efforcions tous, & vousméme de le ramener à la raifon. Enfin le concile voyant qu'il perfiftoit, méme à Ephefe, & qu'il étoit incurable, opiniâtre & impénitent, la privé du facerdoce: mais en même tems le concile a confirmé la foi de Nicée. Pour moi, je veux bien oublier tous les outrages que j'ai reçus pour l'amour de Dieu, le refpect de l'empereur qui le défire, & l'utilité de l'églife; & pardoner tout comme à mes freres. Mais auffi c'est la volonté de Dieu & de l'empereur, qu'ils aprouvent la condamnation de Neftorius, & qu'ils anathématifent fes blafphemes. Il ne tieut qu'à cela, que la paix des églifes ne foit rétablie.

:

Et parce que quelques-uns m'attribuent inconfiderément les erreurs d'Apollinaire, d'Arius, ou d'Eunomius: je déclare que par la du Sauveur, j'ai toûjours été orthodograce že ; j'anathématife Apollinaire & tous les autres héretiques: je confeffe que le corps de J. C. eft animé d'une ame raifonable ; qu'il ne s'eft point fait de confufion; que le Verbe divin eft immuable & impaffible felon fa nature. Mais je foutiens que le Chrift & le 3. P. IV Seigneur, Fils unique de Dieu, eft le même qui a foufert en fa chair, comme dit S. Pierre. Quant aux douze articles, il ne regardent que les dogmes de Neftorius : & lorfque la paix fera rendue aux églifes, & que nous pourrons nous écrire librement & fra

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ternellement, il me fera facile de contenter AN. 432. tout le monde fur ces articles: car nôtre do &trine & nôtre conduite eft aprouvée de tous les évêques, par tout l'empire Romain, & nous devons avoir foin d'entretenir aufii la paix avec eux. Au refte, le tribun Ariftolaus a tellement adouci les efprits du clergé d'Alexandrie, & de tous les évêques d'Egypte afligez de ce que les Orientaux ont fait contre moi, qu'il m'a fort aplani le chemin de la paix. Telle fut la réponse de S. Cyrille à Aca- Synodic. ce de Berée. Le pape S. Sixte lui écrivit auffi en même tems: aparemment pour l'exhorter à travailler à cette réunion.

c. 55.

La lettre de S. Cyrille fut reçue diversement par les Orientaux. Acace de Berée, & Jean d'Antioche en furent contens. Ils trouverent qu'elle fauvoit la doctrine, & que S. Cyrille reconoiffoit fufifament les deux natures en J. C. & ils crurent que l'on devoit ufer de condefcendance pour le refte. Acace d. c. 55. écrivit donc à Alexandre d'Hieraple de fe trouver à Antioche, s'il étoit poffible, pour aprouver la réponfe que Jean & les autres évêques qui s'y trouveroient, devoient envoyer à S. Cyrille, ou du moins de l'aprouver par écrit: il écrivit auffi; la même chofe à Theodoret, & leur envoya à tous deux la lettre de S. Cyrille. Theodoret en aprouva la doctrine, & crut que S. Cyrille étoit revenu c. 60 de l'erreur qu'il avoit, felon lui, foûtenue 66 70. 71. dans les douze articles: mais il refufa de 7%, foufcrire la condamnation de Neftorius, difant qu'il ne pouvoit condamner un homme dont il n'avoit point été juge, qui étoit orthodoxe, & n'avoit été condamné que fur de faux extraits de fes œuvres.

Tome VI.

H

Mais

6x2

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