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réponte exhorte S. Cyrille à procurer la paix. AN. 430. Car il nous eft venu, dit-il, plufieurs perfones de C. P. tant clercs que laïques, qui femblent défendre la propofition qu'on a avancée; & foûtienent qu'elle n'a rien dans le fond de contraire au fymbole des apôtres ni à celui de Nicée ; & enfuite : J'ai fait lire votre lettre au S. évêque Jean & Antioche, qui en a été fort touché. Car encore qu'il foit arrivé depuis peu à l'épiscopat; il à les mêmes fentimens que nous autres vieillards; & fe conduit fi bien, que tous les évêques d'Orient en ont une grande opinion. Je vous exhorte auffi à traiter cette affaire avec la douceur & la prudence qui vous convient.

XIII.

Caffien.

6. 18.

Cependant le pape S. Celeftin ayant reçû Traité de les fermons de Neftorius, & enfuite fa lettre l'Incarna & fes écrits de fa part par Antiochus, voulut, tion par avant que d'y répondre, faire tout traduire en latin. Il fit même compofer un traité, pour Epift. ad foûtenir la doctrine catholique contre cette Net I. p. nouvelle hérefie ; & ce fut fans doute C. Eph. fon par ordre, que S. Leon alors archidiacre de l'église Romaine en chargea Jean Caffien, qui étoit plus propre qu'aucun autre à cet ouvrage, parce qu'il étoit trés-favant dans la théologie, & que d'ailleurs il entendoit parfaitement le grec, & avoit de curé long- tems à C. P. Ayant achevé fes conférences depuis quelque tems, il comptoit de demeurer dans le filence, mais il ne put refifter à la priere de S. Leon. Il compofa donc un traité de l'Incarnation, divifé en fept livres. Dans le premier il raporte la plupart des hérefies contre ce mytere: puis il parle des Pelagiens, dont il prétend que les principes ont doné lieu à l'erreur de Neftorius. Car il dit, croyans que Tome VI.

B

l'hom

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AN. 430.

Serms. 30 n. 6.

Serm. 4.

n. 3. 4. Serm. S. n. 5.

l'homme par fes propres forces Les propres forces peut être fand peché, ils jugent de meme de J. C. qu'il n'étoit qu'un pur homme; mais qu'il à fi bien ufé de fon libre arbitre, qu'il a évité tout peché qu'il n'eft venu au monde que pour nous doner Pexemple des bonnes œuvres : qu'il eft devenu Chrift aprés fon baptême, & Dieu aprés fa refurrection. Ce n'eft pas toutefois ce que difoit Neftorius, car il difoit expreffément que le Verbe divin avoit été uni à Phomme dés le fein de Marie; la comparaifon de fainte Elizabeth le fait voir manifeftement, & fon erreur ne confiftoit que dans la maniere de Punion. Auffi Caffien attribuë Per-. reur, qu'il raporte, à Leporius, dont il raconte fomairement Phiftoire & la rétractation. Dans le fecond & le troifiéme livre, il prouve que J. C. eft Dieu & homme, & que la fainte Vierge doit être appellée mere de Dieu Theotocos non- feulement Chriftotocos Dans le quatrième, il s'attache à montrer par l'écriture l'unité de J. C. il continue dans le cinquième à montrer qu'elle eft réelle & non pas morale, & réfute plufieurs propofitions de Neftorius. Dans le fixième, il infifte fur le fymbole d'Antioche, fuivant lequel Neftorius avoit été baptifé. Dans le dernier, il porte les autoritez des peres grecs & latins, particulierement de S. Chryfoftome fon maître, & finit par une exhortation touchante à l'églife de C. P. Il fupofe toûjours que Neftorius y préfide comme évêque; ce qui fait voir qu'il a achevé cet ouvrage avant la déLettre du pofition, & le Concile d'Ephefe.

Sup. liv
XXIV.
M. 48.

κιν

pape S. Ce

jeftin con

ap

Neftorius ne recevant point de réponse du are Nefto- pape, lui avoit écrit une feconde lettre par Valere chambellan de l'empereur, qui faic

rius.

meu

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mention de plufieurs lettres précedentes au AN. 430 fujet de Julien & des autres Pelagiens. Il prenoit ce prétexte, comme dans la premiere, P. pour parler des autres prétendus hérétiques, Eph. c. 17. qui combatoient, felon lui, le myftere de l'in- Garn.p.69.

Viem.

Neft. c. 18.

P. 379.

carnation, & qui étoient en effet les catholiques. Enfin le pape S. Celeftin, ayant reçû par le diacre poflidonius la lettre de S.Cyrille, Epift. ad affembla un concile à Rome vers le comentement du mois d'Août 430. où les écrits de Neftorius furent examinez & comparez avec Fragm. ap. la doctrine des peres. Le pape y raporta des Baluz. autoritez de S. Ambroife, de S. Hilaire & de ". coll. S. Damafe: aprés quoi la doctrine de Nestorius fut condamnée, & S. Cyrille chargé de Pexécution du jugement. De ce concile le pape écrivit fept lettres de même date; la premiere à S. Cyrille, la feconde à Neftorius, la troifiéme au clergé de C. P. la quatriéme à Jean d'Antioche, la cinquiéme à Rufus de Theffalonique, la fixiéme à Juvenal de Jerufalem, la feptiéme à Flavien de Philippes. C'est à dire, aux évêques des plus grands fiéges de l'empire d'Orient. Toutes ces lettres font datées du troifiéme des ides d'Août fous le treiziéme confulat de Theodofe, & le troifiéme de Valentinien : c'eft à dire, l'onzième d'Août 4 3 0. & le diacre Poffidonius en fut chargé, pour les porter à S. Cyrille, qui devoit enfuite les faire tenir à ceux à qui elles étoient adreffées. Daus la lettre à S. Cyrille, le pape loue fon zele & fa vigilance, & lui Eph. c. 15. déclare qu'il eft entierement dans fes fentimens touchant l'incarnation que fi Neftorius perfifte dans fon opiniâtreté, il faudra Je condamner; mais qu'il faut tenter auparavant tous les moyens de le ramener. Donc J

1. p. cone.

AN. 430. ajoûte-t-il, tous ceux qu'il a féparez de fa comunion, doivent favoir qu'ils demeurent dans la nôtre, lui-même ne peut avoir désormais de comunion avec nous, s'il continue de combattre la doctrine apoftolique. C'eft Pourquoi yous executerez ce jugement par l'autorité de notre fiége,agillant à nôtre place, & en vertu de nôtre pouvoir : en forte que fi dans l'efpace de dix jours, à compter depuis cette admonition, il n'anathématise en termes formels fa doctrine impie, & ne promet de confeffer à l'avenir touchant la géneration de J. C. nôtre Dieu, la foi qu'enfeigne l'églife Romaine, & vôtre église, & toute la chrétienté; vôtre fainteté pourvoye auffitôt à cette églife, c'est à dire, à celle de C. P. & qu'il fache qu'il fera abfolument séparé de nôtre corps.

1.p.C.Eph.

C. 18.

Dans la lettre à Neftorius, il marque comme il a été trompé dans la bonne opinion qu'il avoit conçue de lui fur fa réputation. II dit qu'il a lû fes lettres & les livres qu'il lui a envoyez, & qu'il a trouvé fes opinions touchant le Verbe divin contraires à la foi catholique. Parlant des Pelagiens, il dit : Quang à ces héretiques, fur lefquels vous nous avez p. 360. E. confulté, comme fi vous ne faviez pas ce qui s'eft paffé; ils ont été juftement condamnez & chaffez de leurs fiéges. Ce qui nous étone, c'est que vous foufriez des gens qui ont été condamnez pour nier le peché, originel, vous qui le croyez fi bien, comme nous avons lu dans vos fermons. Les contraires ne s'accordent jamais fans doner du foupçon. Et pourquoi demandez-vous ce qui s'eft paffé ici, puifqu'Atticus vôtre prédeceffeur nous a envoyé des actes contr'eux ? Pourquoi Sifinntus

de

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de fainte mémoire ne s'en eft-il point infor- AN. 430x mé, finon parce qu'il favoit qu'ils avoient été juftement condamnez fous Atticus? Enfin il conclut ainfi Sachez que fi vous n'enfeignez touchant J. C. nôtre Dieu ce que tient Rome, Alexandrie & toute l'églife catholique; ce que la fainte églife de C. P. a tenu jufques à Vous ; & fi dans dix jours, à compter depuis cette troifiéme monition, vous ne condamnez nettement & par écrit cette nouveauté impie, qui veut féparer ce que l'écriture joint, Vous êtes exclu de la comunion de toute l'églife catholique. Nous avons adreffé ce jugement par le diacre Poflidonius, avec tou tes les pieces, à l'évêque d'Alexandrie, afin qu'il agifle à nôtre place ; & que nôtre ordonance vous foit conue à vous & à tous nos freres.

C. 20.

La lettre au clergé & au peuple de C. P. eft p. 1. cone. pleine d'exhortations à demeurer fermes dans Eph.c. 19. la foi catholique, & de confolation pour ceux que Neftorius perfécutoit. Le pape y déclare nulles toutes les excomunications prononcées par Neftorius, depuis qu'il a comencé à enfeigner fes erreurs. Il ajoûte, que ne pouvant agir en perfone à caufe de l'éloignement, il a comis à fa place S. Cyrille puis il met la fentence qui termine la lettre précedente. La lettre à Jean d'Antioche contient en fubftance les mêmes chofes, la condamnation de Neftorius, s'il ne fe retracte dans dix jours, & la nullité des excomunications, ou des dépofitions par lui prononcées. Les trois autres lettres à Juvenal de Jerufalem, à Rufus de Theffalonique, & à Flavien de Philippes, n'étoient que des copies de celle-ci. Juvenal fup.! xxut. avoit fuccedé depuis peu à Prayles, qui avoit

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