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Vita S. Eushym. tok Anale &

AN. 430. tenu le fiége de Jerufalem environ treize ans. Juvenal dona le premier éveque aux Arabes qui campoicnt dans la Paleftine, & que S. Euthymius avoit convertis en grand nombre: & cet éveque fut Pierre auparavant noSup liv mé Afpebete, pere de Trebon, le premier de ces convertis on le noma l'évêque des camps, Parembolon parce que ces Arabes campoient difperfez en divers quartiers.

3. p. 9.

XXIV

3. 3.1.

XV.

Miffion de

Loup en
Bretagne.

Prop chr.

An. 419.

I.

Beda 1.bif.

:

Vers le même tems le pape S. Celeftin en3. Germain voya dans la grande Bretagne S. Germain & de S. éveque d'Auxerre, pour réfifter à Agricola fils d'un évêque Pelagien nomé Severin, qui corrompoit les églifes de Bretagne, en y femant: fon héréfie. S. Germain y fut envoyé comme vicaire du pape, fous le confulat de Florentius & de Denis, c'eft à dire, l'an 429. Pelage étoit de la grande Bretagne, ainfi il n'eft pas. extraordinaire qu'il y eût des difciples. Le diacre Pallade envoyé par le pape fur les lieux l'excita à y procurer du fecours; & les évêques de Gaule de leur côté reçurent une députation. de la grande Bretagne, qui les invitoit à vènir promptement défendre la foi catholique. On affembla pour ce fajet un concile nombreux, & de l'avis de tous on pria S. Germain d'Auxerre, & S. Loup de Troyes, de fe charger de cette entreprise : : ainfi la miffion de ce concile concouroit avec celle du pape.

c. 17. Conrita

Bant,

S. Germ. 1.

3.9.

S. Germain étoit évêque depuis onze ans Jup. liv. XXIII. . comme il a été dit: Saint Loup feulement depuis VitaS Lupi deux ans. Il étoit né à Toul d'une famille trésap. fur. Jul. noble,avoit étudié dans les écoles des rheteurs,

39.

& acquis une grande réputation d'éloquence.. Il époufa Pemenicle fœur de S. Hilaire évêque d'Arles. La feptiéme année de leur mariage, ils fe feparerent d'un comun confen

tement

tement pour mener une vie plus parfaite : AN. 430. Loup quitta fa maifon paternelle, & fe retira

XXIV.

n. 7.

au monaftere de Lerins, fous la conduite de S. Sup. liv. Honorat qui en étoit alors abbé. Vincent frere de Loup fe retira auffi à Lerins, & fut pretre Eucher. ad & celebre par fes écrits. Loup aprés s'y être Hilar. de exercé un an dans les jeûnes & les veilles, fit lande Eremp un voyage à Macon , pour diftribuer aux pauvres ce qu'il lui reftoit de bien; mais com me il y penfoit le moins, on l'enleva pour être évêque de Troyes, & il gouverna cette églife cinquante-deux ans.

fainte Ge

20%

S. Germain & S. Loup s'étant mis en che- XVI min pour la grande Bretagne, arriverent au Comences Bourg de Nanterre prés de Paris. Les habi- ment de tans fur la réputation de leur fainteté vinrent nevieve. au-devant d'eux en foule : faint Germain leur conft. S. fit une exhortation, & regardant ce peuple Germ qui l'environoit, il vit de loin une jeune fille, vita S. Ge où il remarqua quelque chofe de celefte. Il lavefa ape fur.3.Jana. fit approcher, & demanda fon nom & qui étoient fes parens ; on lui dit qu'elle s'apel loit Genevieve: fon pere Severe & fa mere Gerontia fe prefenterent en même tems. S. Germain les felicita d'avoir une telle fille, & prédit qu'elle feroit un jour Pexemple même des hommes. Il Pexhorta à lui découvrir fon cœur, & fi elle vouloit confacrer à Dieu fa virginité. Elle déclara que c'étoit fon deflein, & pria le faint évêque de lui donner la bénédiction folemnelle des Vierges. Ils entrerent dans l'glife pour la priere de None, enfuite on chanta plufieurs pfeaumes, & on fit de longues prieres, pendant lefquelles le S. évêque tint fa main droite fur la tête de la fille : il alla prendre fon repas, & recomanda aux parens de la lui amener le lendemain, ils n'y manque.

BS

rent

AN. 430. rent pas, & S. Germain demanda à fainte Genevieve, fielle fe fouvenoit de ce qu'elle avoit promis. Ouy, dit-elle, & j'efpere l'obferver par le fecours de Dieu & par vos prieres. Alors regardant à terre il vit une piece de monoye de cuivre, marquée du figne de la croix, il la ramaffa & la donnant à Genevieve, il lui dit: Gardez-la pour l'amour de moi, portezla toûjours pendue à votre cou pour tout ornement, & laiffez l'or & les pierreries à celles qui fervent le monde : I la recomanda à fes parens & continua fon voyage.

XVII.

S.Gerinain

Sainte Genevieve pouvoit avoir alors quinze ans : car on remarque que depuis cet âge jufques à cinquante elle ne mangea que deux fois la femaine, le dimanche & le jeudy; encore n'étoit-ce que du pain d'orge & des fé. ves ; & ne but jamais de vin, ni rien de ce qui peut enyvrer. Quelques jours aprés le déparz de S. Germain, fa mere voulut l'empêcher d'aller à l'églife un jour de fete, & ne pou vant la retenir, la frappa fur la joüe. Auffitôt elle perdit la vie, & demeura aveugle pendant deux ans. Enfin se souvenant de la prédiction de S. Germain, elle dit à fa fille de lui aporter de l'eau du puits, & de faire le figne de la croix fur elle. Sainte Genevieve lui ayant lavé les eux, elle comença à voir un peu, & quand elle l'eut fait deux ou trois fois, elle recouvra la vûë entierement. On montre encore le puits qui eft en grande veneration.

S. Germain & S. Loup s'étant embarquez en hyver, foufrirent une grande tempête, que & S. Loup S. Germain apaifa, en jettant quelque gou tes d'huile dans la mer au nom de la Trinité. Arrivant en Bretagne ils trouverent une gran

vainqueurs des Pelagicus.

da

de multitude raffemblée pour les recevoir; car AN. 430. leur arrivée avoit été prédite par les malins efprits, qu'ils chafferent des poffedez, & qui Conft. v. s. Germ. C 12. en fortant confefferent qu'ils avoient excité vita S Lup. la tempête. Les faints évêques remplirent ap.fur. 19. bien-tôt la Bretagne de leurs inftructions & ful. de leur réputation. Ils prêchoient non feulement dans les églifes, mais dans les chemins & les campagnes, tant la foule qui les fuivoit étoit grande; en forte qu'ils fortifioient par tout les catholiques, & convertiffoient les hérétiques. Tout étoit apoftolique en eux, la vertu, la doctrine, les miracles. Les Pelagiens fe cachoient: mais enfin honteux de fe condamner par leur filence, ils vinrent à une Conference. Ils fe prefenterent bien accompagnes & remarquables par leurs richeffes & feurs habits éclatans: une multitude infinie de peuple s'affembla à ce fpectacle. Les faints évêques laifferent parler les hérétiques les premiers, & aprés qu'ils eurent difcouru longtems, ils leurs répondirent avec une grande éloquence foutenue des autoritez de l'écriture, en forte qu'ils les réduifirent à ne pouvoir répondre le peuple avoit peine à retenir fes mains, & témoignoit fon jugement par fes cris. Alors un homme qui avoit la dignité de tribun s'avança avec fa femme, préfentant aux faints évêques leur fille âgée de dix ans & aveugle. Ils lui dirent de la préfenter aux Pelagiens, mais ceux-ci fe joignirent aux parens, pour demander aux faints évêques la guérifon de la fille. Ils firent une cour e priere, puis S. Germain invoqua la fainte Trinité, & ayant ôté de fon cou le reliquaire qu'il portoit, il le prit à fa main, l'appliqua devant tout le monde fur les yeux de la fille, B S

qui

C.

240

AN.

430.

c. 25.8

Liv.
XVIII

n.

qui recouvra la vûe auffi-tôt. Les parens fu rent ravis, le peuple épouvanté ; & depuis ce jour tout le monde fe rendit à la doctrine des faints évêques.

Ils allerent enfuite rendre graces à Dieu au tombeau du martyr S. Alban, le plus fameux de la Bretagne : S. Germain fit ouvrir le fepulcre & y mit les reliques de tous les apôtres & fup. 19 de plufieurs martyrs, qu'il avoit ramaflées de divers pays; puis il prit fur le lieu même de la pouffiere encore teinte du fang de S. AlHift. Epif. ban, l'emporta avec lui, & à fon retour bâtit Antis. P une églife en fon honeur dans la ville d'Auxerre, où il mit ces reliques.

4.6.

Conft.lib. 1.

XVIII. Les Saxons & les Pictes faifoient la guerre Vainqueurs aux Bretons : les Pictes étoient de derbares des saxons. de la partie feptentrionale de l'Ifle, ainfi noC. 28. mez, parce qu'ils fe peignoient le corps de Beda. hift, diverfes couleurs. Les Saxons étoient des peu14. 15. ples de Germanie, que les Bretons avoient appellez à leur fecours contre les Pictes ; & qui depuis s'étoient joints à eux, pour s'établir en Bretagne, comme ils firent environ vingtcinq ans aprés. Les Bretons épouvantez eurent recours aux faints évêques. C'étoit le carême, & par leurs inftructions plufieurs demanderent le baptême ; en forte qu'une grande partie de l'armée le reçut à pâques dans une églife de feuillées, que l'on dreffa en pleine campagne. Aprés la fete ils fe préparerent à marcher contre les ennemis, animez de la grace qu'ils venoient de recevoir, & attendant avec grande confiance le fecours de Dieu. S. Germain fe mit à leur tête, & fe fouvenant encore du métier qu'il avoit fait en fa jeuneffe, il envoya des coureurs, pour reconoîare le pays, & pofta les gens à couvert dans

une

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