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m'eft témoin que je ne fuis pas en peine de An. 449. mon honeur, mais du fcandale, & de ce que plufieurs d'entre les fimples, principalement d'entre les héretiques convertis, peuvent me regarder comme heretique: voyant l'autorité de ceux qui m'ont condamné, & n'étant pas capable de difcerner la doctrine : ni de confiderer que depuis tant d'années d'épifcopat,je n'ai acquis, ni maifon, ni terre, ni fepulcre, ni pas même une obole: mais j'ai embraffé la pauvreté volontaire, ayant diftribué mon patrimoine auffi-tôt aprés la mort de mes parens, comme fait tout l'Orient. Je vous écris ceci par les prêtres Hypatius & Abraham corévêque, & Alypius exarque des moines, qui font chez nous ne pouvant aller moi-même vers vous, à caufe des ordres de l'empereur, qui me retiennent, comme les autres.

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Il chargea les mêmes députez de trois au- Epift. 11 tres lettres. A René prétre de l'églife Romaine, & un des legats, pour le concile d'Ephefe, dont Theodoret ne favoit pas la mort: au contraire il fupofe qu'il a affifté au concile. Il y recono't la primauté du faint fiége fur toutes les églifes du monde, principalement par la pureté de la foi, qui n'a jamais été infectée d'aucune hérefie. La feconde let- ep. 188. tre eft à l'archidiacre de Rome, c'est à dire à Hilarus, à qui toutefois Theodoret parle, comme ne fachant pas qu'il eût été à Ephese. La troifiéme, à un évêque nomé Florentius: ep. 117. mais dans la lettre il parle en plurier, comme aux évêques d'Occident, qui devoient avec S. Leon prendre conoiffance de fa caufe. En même tems il écrivit au patrice Anato- ep.1192 Fius, le priant d'obtenir pour lui de l'empe*cur la liberté d'aller en Occident, pour être

jugé

AN. 449. jugé par les évêques du païs ou du moins de fe retirer à fon monaftere, diftant de Cyr de cent vingt milles, d'Antioche de foixante & quinze, & à trois milles d'Apamée ; & cela, fur ce qu'il avoit apris, qu'on vouloit aufli le chaffer de Cyr. Quoique nous n'ayons point les réponfes de S. Leon, & des autres Occidentaux à Theodoret nous voyons par la Conc. Cal, fuite, que fa députation fut bien reçue, & at.p.102. que le pape le rétablit dans l'épifcopat, fans avoir égard au jugement de Diofcore. L'em

B. D.

pereur lui permit auffi de fe retirer à fon monaftere où l'on croit qu'il compofa fon hiEpift. 122. ftoire ecclefiaftique ; & il y écrivit plufieurs 23. lettres, pour fa juftification & la confolation de fes amis.

Al. 31.

S. Leon reçut cependant une réponse de la pift. 48. princeffe Pulquerie, témoignant fon affection pour la foi catholique; dont il la remercia, la priant toûjours de foutenir la demande, qu'il faifoit d'un concile: car, ditil, les chofes humaines ne peuvent être en fûreté, fi la foi n'eft foutenuë par l'autorité royale & facerdotale. Sa réponse eft du feiziéme des calendes d'Avril, fous le feptié me confulat de Valentinien avec Avienus c'eft à dire, du dix-feptiéme Mars 450. Le même jour il écrivit à Martin & à Faufte abEp. 49. al. bez de C. P. pour répondre à une lettre, qu'ils lui avoient écrite en même tems qu'il leur écrivoit avec le concile de Rome. Il les exhorte à maintenir le peuple dans la foi catholique.

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XLV.

Vers le même tems, il reçut deux dépuReglement tations de Gaule: la premiere, de l'évêque de Vienne, qui fe plaignoit, que l'évêque d'Arles s'étoit attribué l'ordination de celui

entre Arles

Vienne.

do

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de Vaifon : la feconde députation, étoit des AN. 450. évêques de la province d'Arles, qui avoient

envoyé un pretre nomé Petrone & un diacre Poft epift. none Regulus, chargez d'une requête au 19. S.Le nom d'eux tous, où ils parlent ainfi: Il est notoire à toutes les Gaules, & n'est pas inconu à Rome, que la cité d'Arles a été la premiere, qui a reçu un évêque ; sçavoir S. Trophime envoyé par l'apôtre faint Pierre;

que

d'elle la foi s'eft répandue dans le refte des Gaules, & par confequent qu'elle a eu un évêque avant la cité de Vienne, qui veur maintenant ufurper la primauté. Il n'eft pas néceffaire de prendre ici le nom de Gaules dans toute fon étenduë: il suffit de l'entendre de la province Narbonoise entiere, c'est à dire, de l'anciene province Romaine, & ce qui eft dit de la miffion de S. Trophime par S. Pierre, fignite feulement qu'il fut envoyé par le S. fiége. La requête continuë; Auffi nos prédeceffeurs ont toujours honoré l'églife d'Arles, comme leur mere ; nos villes lui ont toujours demandé des évêques,& fon évêque nous a toujours confacrez nos prédeceffeurs & nous. Vos prédeceffeurs ont confirmé par leurs lettres les privileges de cette églife: comme nous ne doutons pas qu'il ne fe trouve dans les archives du faint fiége. Ils ont voulu qu'elle eût l'autorité dans les Gaules, comme l'églife Romaine a la primauté dans tout le monde. Ils ajoûtent les avantages temporels de la ville d'Arles. Conftantin lui a doné fon nom : Valentinien & Honorius l'ont nomée la mere de toutes les Gaules. De leur tems on y a doné & reçu le confulat: le préfet du prétoire y fait fa réAdence. De-là vient que cette église a tou

jours

A. 450. jours eu le gouvernement, non feulement de la province de Vienne, mais des trois provin& par commiflion du S. fiége, de toutes les Gaules.

Epift 50. al. 109

ces,

ce,

La réponse de faint Leon porte le nom de douze évêques, à qui elle eft adreffée, & marque que l'évêque de Vienne les avoit prévenus par fes lettres & fes députez. Les uns & les autres représenterent leurs interêts, il parut que Vienne & Arles avoient joui tantôt l'une, tantôt l'autre, de divers avantages. C'est pourquoi S. Leon confirma l'autorité, qu'il avoit déja attribué à l'évêque de Vienne, contre la prétention de faint Hilaire d'Arles, & ordona que l'évêque de Vienne préfideroit aux quatre villes voifines, ValenTarantaife, Geneve & Grenoble ; & que les autres villes de la même province feroient fous la conduite de l'évêque d'Arles. Cette lettre eft datée du troifiéme des nones de Mai, fous le confulat de Valentinien & d'Avienus, c'eft à dire c'eft à dire, du cinquiéme Mai Epift. s. 450. Le même jour il écrivit à Ravennius Arles, pour le charger de faire conoître à tous les évêques des Gaules fa lettre à Flavien, qu'il lui envoyoit avec celle de S. Cyrille. Il dit, qu'il a retenu long-tems les députez de l'églife d'Arles, voulant qu'ils fuffent témoins de tout ce qui fe faifoit au fujet de la nouvelle hérefie contre l'incarnation: ce qui femble marquer qu'ils affifterent au concile de Rome du mois d'Octobre précedent ; & il renvoye à eux pour aprendre de leur bouche, ce qui ne devoit pas être confié XLVI. à des lettres.

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'Lettre de

Valentinié

L'empereur Valentinien vint de Ravenne Theodofe. à Rome, pour la fête de S. Pierre, c'est à

Cont. Calch.

dire, comme l'on croit à la fin de Juin de AN. 450. cette année 450. fa mere Galla Placidia & fa femme Licinia Eudoxia l'accompagnerent en p. 1. 6. 25. ce voyage de pieté. Le lendemain de leur 6. r. o arrivée, ils allerent à l'églife de S. Pierre, poft epift. S. & quand la nuit de la vigile fut paffée, c'eft Leen. 47. à dire le jour de la fête, le pape S. Leon fe préfenta à l'empereur avec plufieurs évêques de diverfes provinces d'Italie; car il leur étoit ordinaire de s'affembler à Rome pour cette folemnité. Aprés la priere, étant encore à l'autel, il fe préfenterent à l'empereur & aux imperatrices, les conjurant avec larmes d'être touchez du péril où la foi étoit expofée & leur repréfentant le défordre arrivé en Orient, l'injufte dépofition de Flavien, par la paffion de Diofcore. Ils fuplicrent donc l'empereur & les imperatrices par la fainteté du lieu où ils étoient, d'en écrire à l'empereur Theodofe, & de le prier d'aflembler en Italie un concile general de tout le monde, pour réparer ces défordres. Il y eut des actes dreffez de cette action, contenant les prieres & les acclamations, qui s'étoient faités en cette rencontre.

:

L'empereur Valentinien écrivit donc à Theodofe, le priant de conferver la dignité de S, Pierre, & la primauté accordée à l'évêque de Rome par l'antiquité, au deffus de toutes les églifes en forte qu'il ait la liberté de juger de la foi & des évêques. Car c'eft pour cela, ajoûte t-il, que fuivant les conciles, l'évê que de C. P. a apelié à lui. Je vous prie done que tous les autres évêques du monde étant affemblez en Italie, le pape prenne avec eux conoiffance de toute la caufe, & en porte un jugement conforme à la foi & à la religion.

Los

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