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p. 624.

AN. 451. fe, comme pleinement juftifié. Anatolius de C. P. en dit autant. Maxime d'Antioche ajoûta: Il y a long-tems que je favois qu'il eft catholique, ayant oui fouvent fes inftructions dans l'églife. Juvenal de Jerufalem, Thalaffius de Cefarée, Eufebe d'Ancyre, Photius de Tyr, & Conftantin de Boftre furent du même avis. Puis tous les évêques s'écriercnt : Ce jugement eft juste : c'est le jugement de J. C. nous l'aprouvons tous. Les magiftrats dirent Suivant le jugement du concile, Theodoret reprendra l'églife de Cyr. Le concile obligea encore trois autres évêques d'anathématifer Neftorius; favoir, Sophrone de Conftantienne, Jean de Germanicie, & Amphiloque de Side. Ainfi finit la huitiéme action.

XXV.

& dixiéme

faire d'Ibas. p. 625.

En la neuviéme datée du même jour vingtNeuviéme fixiéme d'Octobre, Ibas évêque d'Edeffe enaction. Af- tra dans le concile, & dit : Ayant été perfecuté par Eutychés, & dépofé, quoiqu'abfent de quarante journées je me fuis adreffé à l'empereur, qui a ordoné que vôtre grandeur avec le faint concile examineroit ma caufe. Je vous prie donc de faire lire ce qui a été jugé par les évêques Photius & Eustathe. Car Uranius, évêque d'Himerie étant dévoué à Eutychés, m'a fait accufer par quelques clercs, & s'eft fait envoyer lui-même pour me juger, avec les évêques que j'ai nomez; mais j'ai été trouvé innocent. Caffez donc tout ce qui a été fait à Ephese en mon abfence & me rendez mon églife. Les ma giftrats ayant demandé l'avis au concile les légats du pape ordonerent la lecture des. actes, par lefquels Ibas prétendoit avoir été justifié,

7.628.

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On lut donc premierement la fentence ar- AN. 451, bitrale de Photius de Tyr, & d'Euftathe de Beryte, donée à Tyr le vingt-cinquième de Fevrier 448. par laquelle il paroiffoit qu'Ibas Sup. lib. avoit déclaré fa foi, & reçu en grace les XXII. clercs fes accufateurs. Aprés cette lecture, les juges remirent l'affaire au lendemain : aparemment, parce qu'ils virent, qu'il y p. 632. avoit beaucoup de pieces à lire, & qu'il étoit' déja tard.

T. 20.

Le lendemain donc, fixiéme des calendes p. 633. de Novembre, c'eft à dire le vingt-feptiéme d'Octobre, fut tenue la dixiéme action, pour achever l'affaire d'Ibas. Il fe préfenta, & renouvella fes plaintes contre Eutychés, qui l'avoit traduit par quarante journées de chemin, & fait changer de vingt prifous, comme déposé au concile d'Ephefe, quoiqu'abfent & fans conoiffance de caufe. Les magiftrats ayant demandé l'avis aux évêques, ils s'écrierent: On ne condamne point un abfent. Ibas dit: De grace: je n'y étois point: je n'ai point été défendu: on ne m'a pas laiffé parler. Les évêques s'écrierent: Ils ont mal fait de l'avoir condamné contre les canons. Ce qui eft fait contre un abfent eft mal; nous le difons tous. Patrice évéque de Thiane dit: On lut hier la fentence des arbitres, qui l'ont reconu évêque. Nous l'aprouvons tous. Les Orientaux s'écrierent: Če jugement eft jufte. Mais quelques évéques crierent: On s'y opofe. Il y a des gens qui veulent accufer l'évéque Ibas.

On les fit entrer. Ils étoient quatre: Theophile diacre, Euphrafius, Antiochus & Abraham. Theophile dit : Nous demandons qu'on life ce qui a été fait à Beryte contre ĺbas,

AN. 451.

p. 637.

XXVII.

71. 21.

1.673.

afin que vous voyez qu'il a été justement dépofé. Aprés quelques conteftations, les magiftrats ordonerent la lecture. On lut premierement la comiffion de l'empereur Theodofe au tribun Damafcius, puis les actes du jugement rendu à Beryte le premier jour de Septembre 448. où Ibas avoit été renvoyé Sup. liv. abfous. Aprés cette lecture, les magiftrats vouloient qu'on lût auffi la procedure faite contre Ibas au faux concile d'Ephese; mais les légats s'y opoferent, en difant: qu'on ne devoit avoir aucun égard à ce qui avoit été fait en ce concile ; & qu'il falloit demander à l'empereur une loi, qui défendît même de lui doner le noin de concile. Ils déclare rent toutefois , que Maxime évêque d'Antioche en devoit étre excepté, c'eft à dire que fon ordination n'avoit rien de commun avec ce faux concile. Anatolius de C. P. opina de même contre le concile d'Ephefe, à l'exception de ce qui regardoit Maxime: D'autant plus, dit-il, que le trés-faint évêque Leon l'ayant reçu à fa communion, a jugé qu'il devoir gouverner l'églife d'Antioche. C'eft qu'encore que l'ordination de Maxime eût été faite hors du concile, elle étoit fondée fur la dépofition de Domnus, qui y avoit été faite. Juvenal de Jerufalem, Thalaffius de Cefarée, & onze autres métropolitains opinerent de même ; & tous les évéques s'écrierent: Nous difons la méme chose.

P. 676,

Donc fans faire lecture des actes d'Ephefe, les magiftrats inviterent le concile à opiner fur l'affaire d'Ibas. Les légats dirent par la bouche de Pafcafin; fuivant les pieces qui ont été luës, nous conoiffons qu'il eft crthodoxe; c'est pourquoi nous jugeons qu'il

p. 677.

doit recouvrer l'honneur de l'épifcopat, & AN. 451. fon églife, dont il a été chaffé injuftement. Quant à l'évêque Nonnus, qui depuis peu a été mis en fa place ; c'est à l'évêque d'Antioche à examiner ce qu'il en faut ordoner. Anatolius de C. P. opina de même, & déclara Ibas exemt de tout foupçon, parce qu'il avoit foufcrit la lettre de S. Leon. Maxime d'Antioche déclara la lettre d'Ibas orthodoxe, & dit touchant Nonnus; il demeurera dans la dignité épifcopale, jufques à ce que j'examine fon affaire avec les évêques de la province. Tous les autres évêques opinerent de même demandant feulement qu'lbas anathématifat Neftorius & Eutychés. Ibas dit : J'ai p. 681. B. déja anathématifé par écrit Neftorius & fa doctrine; & maintenant je l'anathématife mille fois. Car on n'a point de peine à faire mille fois ce dont on eft une fois perfuadé. Anathême donc à Neftorius, à Eutychés, & à quiconque dit une feule nature : j'anathématife auffi, quiconque ne croit pas comme ce faint concile. Les magiftrats dirent: Ce que le faint concile a jugé touchant Ibas ferat executé. Ainfi finit la dixième action.

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On met enfuite une action touchant Dom- p. 681. nus, que les anciens exemplaires mettent à la feptiéme action ; & qui ne fe trouve plus qu'en Latin. Maxime d'Antioche demande aux magiftrats & au concile, la conftitution d'une penfion fur les revenus de l'église d'Antioche, au profit de Domnus fon prédecef- v. Quefn. feur ce qui lui eft accordé, laiffant à fa dif- differt. 9. crétion la quantité de la penfion. On ne fait in S. Leen. quelle en fut l'execution; car Domnus avoit Bau. renoncé à l'épifcopat, & s'étoit retiré dans Con. Calch. pre in Lon monaftere auprés de S. Euthymius; & j2. Tome VI.

T

ne

AN. 451. ne parut point, ni perfone de fa part au con cile de Calcedoine.

XXVI.

faire de

L'onziéme action, fut tenue le vingt-neuOnziéme & viéme d'Octobre. Baffien qui avoit été évêdouzième d'Ephefe, entra dans ce concile, accom action. Af que pagné de Caffien prêtre, & demanda qu'on Baffien, & lût la requête qu'il avoit préfentée à l'emd Erierne pereur, & que l'empereur avoit renvoyée au d'Ephe c. concile. Elle contenoit des plaintes d'avoir, P. 584. été dépoffedé de fon fiége par violence. Les P. 685. 7.688. magiftrats demanderent à Baffien les noms, de ceux dont il fe plaignoit. Il répondit: Ils font plufieurs; mais leur chef eft. Etienne, maintenant évêque d'Ephefe: il retient mon fiége, & mon bien. Les magiftrats ordonerent à Etienne de répondre ; & il dit : Les éveques, de la province d'Afie font ici: qu'ils vienent, & je me défendrai. Les magiftrats dirent: En attendant, répondez vous-meme. Etienne dit:: Celui-ci n'a point été ordoné à Ephese mais l'églife étant vacante, il a affemblé une trou pe de gladiateurs, & d'autres gens armez, il y eft entré, & s'eft affis. Aprés qu'il a été rejetté felon les canons, & chaffé comme il méritoit quarante évêques d'Afie m'ont-ordoné par le fuffrage des nobles, du peuple, du clergé & de la ville. Il y a aujourd'hui cin quante ans que je fuis dans le clergé d'Ephese.

Baffien répondit: Dès ma jeuneffe, j'ai pris foin des pauvres, j'ai fait un hôpital; où j'ai mis foixante-dix lits j'y recevois tous les malades & les bleffez. L'évêque Memnon, en: fur jaloux; parce que j'étois aimé de tout le monde, & fit tout ce qu'il put, pour me chaf, fer de la ville. Il m'impofa les mains, & m'ordona évêque d'Evafe; je ne le voulois point. Il me tint devant l'autel depuis l'heur›

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