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C. 3.4.

lettres qu'il ne leur foit pas permis de por- AN. 453. ter les armes, ou d'exercer des charges féculieres que les moines vagabons foient excommuniez. On y défend les violences & les mutilations de membres, on déclare excommuniez ceux qui auront livré des villes. Tout cela marque les défordrdes caufez par les incurfions des barbares, qui ravageoient alors les Gaules. Ce fut aparemment dans ces commencemens de fon épifcopat, que Thalaffius confulta S. Loup de Troyes & S. Euphrone d'Autun fur quelques points de difcipline. Nous avons leur réponse, où ils marquent To. 4. Cone; la maniere de celebrer la veille de Noël, celle p. 1048. de Pâque & de l'Epiphanie. Que l'on fouffri

roit des portiers bigames, mais non pas des exorciftes ou des foudiacres.

V. not.

Sirm. ibid. p.1822.

On raporte à peu prés au même tems le To. 4. Cone. fecond concile d'Arles, dont on ne fait ni : 1010. l'année, ni les évêques qui y ont affifté : on ne convient pas même du nombre des canons; qui eft tout ce qui nous en refte. On en compte jufqu'à cinquante-fix; mais on croit que quelques-uns font tirez d'autres conciles. Les plus remarquables font: le dixiéme, qui porte, que ceux qui font tombez dans la perfecution, & qui ont renoncé volontairement à la foi, feront fept ans de pénitence, fuivant le concile de Nicée : c'eft à dire fuivant lib. 1. c. so que Rufin l'avoit raporté dans fon hiftoire. can. 12. Car le concile même, dans l'onziéme canon, leur impofoit douze ans de penitence. Au Jup. liv. refte il ne parloit pas qu'il y eût alors d'au- XI. n. ¿t. tre perfecution que celle des barbares infideles, qui ravageoient l'empire. Le vingt-troifiéme canon regarde les reftes d'idolâtrie qui Le trouvoient encore chez les Gaulois. Il por

X 3

'te

AN. 454. te que fi dans le territoire de quelque évêque les infideles allument des flambeaux, ou reverent des arbres, des fontaines, ou des pierres, l'évêque qui néglige d'abolir cet abus, eft coupable de facrilege. Si le maître ou celui qui le fait faire ne fe corrige, il fera excommunié. Le vingt-deuxième porte, qu'on ne peut doner la penitence aux gens mariez, que de leur confentement, c'est à dire à l'un des deux, du confentement de l'autre, parce que l'état de penitence engageoit à la continence, comme il paroît par le canon pré

XLIX.

S. Leon à

cedent.

,

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S. Leon ayant apris le rétabliffement de Lettres de Juvenal de Jerufalem en rendit graces Proterius, l'empereur Marcien par une lettre du neuviéme de Janvier, fous le confulat d'Aëtius & Epift. 99. de Studius c'eft à dire l'an 454. En même Epift. 100. tems il en écrivit à Julien de Co, par qui il

&c.

al. 68.

Epift. 103.

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avoit apris cette agreable nouvelle : lui mara quant auffi qu'il avoit reçû des lettres de Proterius d'Alexandrie, qui rendoient un témoignage fuffifant de fa foi. Or il y avoit lieu de s'en défier, parce qu'il étoit difciple de Diofcore. Mais S. Leon fe plaint qu'en lifant publiquement à C. P. fa lettre au concile de Calcedoine en préfence des évêques & des prêtres, on n'en a lû que la première partie, qui regardoit la foi, & non la feconde, touchant l'entreprise d'Anatolius.

Il écrivit quelque tems aprés à Proterius, qui lui avoit écrit & déclaré qu'il recevoit fa lettre à Flavien. Il exhorte à maintenir la pureté de la foi, & à ramener les fectateurs d'Eutychés, en leur faifant voir combien la doctrine catholique eft éloignée de celle de Neftorius. Montrez-leur, dit-il, que vous

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ne leur enfeignez, que ce qu'ont enfeigné AN. 454
leurs peres, particulierement Athanafe, Theo-
phile & Cyrille : dont vous leur lirez premie-
rement les ouvrages, & enfuite ma lettre à
Flavien ; afin qu'ils en voyent la conformité.
II l'exhorte auffi à maintenir la difcipline,
à conferver la dignité de fon églife, & con-
tenir fous fon autorité tous les évêques d'E-
gypte déclarant de fon côté, qu'il n'a pas
moins à cœur la confervation des canons,
que
de la foi. Ce qui regarde la prétention
de l'évêque de C. P. Cette lettre eft datée du
dixiéme de Mars 4 5 4. Comme l'empereur
Marcien rendoit témoignage à la foi de Pro-
terius: S. Leon lui écrivit en même tems; Epift. 104.
& le pria d'envoyer à Alexandrie, par une al. 69.
perfone füre, & fous le fceau imperial, sa
lettre à Flavien, fidellement traduite en Grec, Epift, 102.
par les foins de Julien de Co ; & de l'adreffer
aux juges d'Alexandrie, qui la faffent lire
publiquement.

L.

Question

de la Pâque pour 455.

S. Leon étoit en peine du jour auquel l'on devoit celebrer la Pâque l'année fuivante 455. indiction huitiéme. Selon le calcul de Theophile d'Alexandrie, ce devoit être le huitiéme des calendes de Mai, c'eft à dire le vingtquatriéme d'Avril, qui fembloit un terme trop reculé; car on avoit crû jufques - là, que le jour de Pâque ne devoit être, ni plutôt que le vingt-deuxième de Mars, ni plus tard, que le vingt-uniéme d'Avril. Dès l'an- Epift. 94. née précedente 453. le pape S. Leon en avoit al 64. écrit à l'empereur Marcien: le priant de faire examiner cette queftión par les plus habiles gens; afin que la Pâque fut celebrée en Epift. 94. même jour par toutes les églifes. Il avoit al 65. auffi chargé Julien de Co, de folliciter cette

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Fp. 100.

al. 68.

An. 454. affaire; & l'on voit par la quantité de lets tres, où il en parle, combien il l'eftimoit importante. L'empereur envoya à Alexandrie un Epift. 102. de fes gens avec une lettre à Proterius: qui p.105.3 pour fatisfaire S. Leon, lui écrivit une grande lettre, où il traite la queftion à fonds.

́al. 70. Post, epift. 103.

Il montre que la Pâque doit être celebrée par les chrétiens, non le quatorziéme de la lune du premier mois, comme chez les Juifs ; mais le dimanche fuivant; par confequent quand le quatorziéme arrive un dimanche, il faut reculer la Pâque jufqu'au dimanche fuivant, qui eft le vingt-uniéme. Et il ne faut point craindre pour cela de celebrer la Pâque dans le fecond mois; car on ne compte pas ce mois, du jour de l'équinoxe, qui eft toujours le vingt-uniéme de Mars; mais du jour de la nouvelle lune d'aprés l'équinoxe. Proterius foutient cette doctrine par plufieurs exemples; & conclut, que le calcul de Theophile eft bon, & que la Pâque de l'indiction huitiéme, c'eft à dire de l'an 455. doit être celebrée le vingt-neuviéme jour de Pharmouthi, huitiéme des calendes de Mai, c'est à dire le vingt-quatrième d'Avril. S. Epift. 108. Leon fe rendit à l'autorité de S. Proteriu plutôt qu'à fes raifons ; voulant éviter la diverfité en la celebration de la fête ; & il Epift. 109. écrivit une lettre à tous les évêques de Gaule & d'Espagne, datée du cinquiéme des calendes d'Août, aprés le confulat d'Opilion, c'eft à dire du vingt-huitiéme de Juillet 454. par laquelle il les avertit, que la Pâque prochai ne fera le huitiéme des calendes de Mai, & non le quinziéme, comme quelques-uns penfoient, c'eft à dire le vingt-quatrième d'Avril, & non le dix-fptiéme. Et telle fut la fin de cette queftion.

ศ. 95•

,

Mais

torius.

Mais pour prévenir de telles difficultez, & AN. 454. n'être pas obligé de fuivre aveuglément l'au- LI. torité des Alexandrins: S. Leon fit travail- Canon pafler à un nouveau canon pafcal. Au moins cal de Viceft-il vraisemblable, que Victorius ne compofa le fien que par fon ordre. Ce que nous voyons, c'eft qu'Hilarus alors archidiacre de Rome, & depuis pape, enjoignit à Vic- Epift. Hitorius d'examiner à loifir la raifon de la di- lari apud verfité d'opinions, qui fe trouvoit fur cette Eucher. de matiere entre les Grecs & les Latins ; & de Do, temp. montrer à quoi l'on s'en devoit tenir. Victorius étoit un Gaulois d'Aquitaine, aparem

ment retiré à Rome à caufe des Goths. Il ac- Gennad. cepta

la commiffion, & entreprit pour tra- Illuer.c.88. vailler plus feurement, de reprendre toute Epift. Vid.

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la fuite des lunaifons & des jours, c'est à
dire des feries, depuis le commencement du
monde, fuivant la cronique d'Eufebe. Il trou-
va que le cycle lunaire des dix-neuf ans, dont
fe fervoient les Grecs, étoit plus fûr que
ceux des Latins ; & le multipliant par le cy-
cle folaire de vingt-huit ans
il en fit un ca-
non pafcal de 532. ans, plus ample que tous
ceux que l'on avoit faits jufqu'alors: com-
mençant felon lui au confular des deux Ge-
minus, qu'il mettoit pour l'année de la paf-
fion ; & finiffant à l'an 559. de l'incarnation
fuivant nôtre Ere vulgaire. Victorius publia
ce canon pafcal fous le confulat de Conftan-
tin & de Rufus l'an 457. & il fut depuis le plus
fuivi par les Latins. L'auteur fe trouve auffi
nomé Victorin, ou Victor.

ap. Bush.

LII.

Satisfactiế

d'Anato

Anatolius de C. P. preffé par l'empereur, offrit de fatisfaire S. Leon; fe plaignant de ce qu'il avoit ceffé de lui écrire. Je n'ai cef- us. fé, dit S. Leon, que quand j'ai vû qu'il ne

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