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Ju peché de nos premiers parens conformément AN. 419.
à la doctrine catholique, & contre les erreurs
des Pelagiens ; & toutefois c'étoit en presence

de Julien, & des autres Pelagiens refugiez à C. Praf. Mer
P.que Neftorius traitoit bien ailleurs, & dont cat, p. 738
il fe déclaroit le protecteur. Celeftius aprés ê-
tre retourné à Romé vers l'an 424. avoit été
chaffé d'Italie par ordre du pape Celeftin, &

étoit venu à C. P. avec Julien d'Eclane, Flo- Epit. Neft.
rus, Oronce & Fabius,tous évêques dépofez & ad Carleft.
chaflez d'Occident pour leur hérefie. Ils fe plai-
gnirent à l'empereur & à Neftorius, comme
étant des catholiques perfecutez injuftement.
Neftorius les entretenoit dans l'efperance de
les faire rétablir, & ne laiffoit pas de prêcher
contre eux en leur prefence, foit qu'ils lui eus-
fent déguifé leur doctrine, ou par quelque au-
tre raifon. Nous avons trois de ces fermons Ap. Menj
qui parlent affez correctement du peché ori- cai.
ginel. Les deux premiers font fur l'histoire de
la création de l'homme que l'on lifoit au co-
mencement du Carême; le troifiéme fur la ten-

n. 54. I. p.

tation de J. C. Nous avons ce dernier entier & To. 9. S.
en grec: mais il ne nous refte des autres que la Chryf Gr.
traduction, ou plûtôt les extraits de Mercator. p. 301.
Proclus évêque titulaire de Cyzique, qui fai- Sup. XXIV.
foit feulement les fonctions de prêtres à C. P. cone Eph.c.
y prononça en ce même tems un fermon fur 1.Ap.Mer-
l'incarnation à une grande fête : c'eft à dire, cat. Garn.
comme l'on croit, le jour de l'Annonciation P. 219.
15. de Mars. Il y établit hautement la doctrine
ly
catholique, que le fils de Marie, n'est pas un
pur homme, mais vraiment Dieu; qu'il eft
vrai de dire que Dieu a foufert, & qu'il eft
mort que la fainte Vierge doit être nomée
proprement mere de Dieu Theotocos, fans que
e nom done matiere de rifée aux Gentils, ni

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AN. 429.

2.

Par
Ap. Merc.
Garn. p. 27.
ferm. 4.

de calomnie aux Ariens. Neftorius qui étofr préfent, fut extrêmement choqué de ce difcours; d'autant plus qu'étant fort élegant, il avoit attiré de grands applaudiffemens. Il y répondit fur le champ: car c'étoit l'ufage, que quand un prêtre ou un autre évêque avoit parfé dans l'églife en préfence de l'évêque, il ajoûtât auffi quelque parole d'inftruction. Neftorius foûtient donc en ce fermon que l'on' ne doit point dire fimplement Dieu eft né de Marie mais Dieu le verbe du pere étoit joint à celui qui eft né de Marie. Je ne puis foufrir, ajoûte-t-il, que l'on dife que Dieu a été fait pontife: ce que Proclus avoit dit en paflant. Neftorius foûtient que c'eft l'homme, & non pas le verbe Dieu qui eft reffufcité,& qu'il faut diftinguer le temple du Dieu qui y habite. C'est dit-il, une calomnie groffiere de m'imputer l'erreur de Photin. Il done pour commencement au verbe divin l'enfantement de Marie; Ap. Merc. & moi je dis que le Dieu verbe exifte toûjours Garn. ferm. avant les fiécles.Neftorius avoue toutefois qu'il paroît contraire aux autres docteurs de l'églife. Il fit trois autres fermons contre celui de Proclus; mais il l'attaque toûjours fans le nommer. Il s'adrefle à Arius, à Apollinaire, &. aux autres héretiques.

1. 6.

5.6.7.8.

29. &c.

IIT.

rangez par

Ces fermons de Neftorius furent recueillis Lettre des. dans un livre où ils étoient ordre Cyrille aux folitaires. avec des chifres, & tout ce qui pouvoit fervir à les faire retenir. Ils fe répandirent bientôt dans toutes les provinces d'Orient & d'Occident, & furent portez jufques à Rome; mais fans nom d'auteur. On les fema dans les 3. p. Cyrill monafteres d'Egypte ep. ad mon. & ils exciterent des I. p. conc, difputes. S. Cyrille évêque d'Alexandrie en fut Eph. c.a. avestit par quelques moines, qui vinrent le

Cyr, in

Neft. 1. f

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y

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Houver, fuivant la coûtume, apparemment AN. 419. pour celebrer avec lui quelque fete. Il aprit epift. ad deux que ces fermons ébranloient les efprits Nef.ibid.c. legers; en forte que quelques-uns ne pou- cxleft. ibid. 6. epift. ad voient prefque plus foufrir que J. C. fut reconu pour Dieu, & vouloient qu'il ne fût qu'un inftrument de la divinité, ou un vase qui la portoit Theophoros.

6. 14.

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III. in Ar.

S. Cyrille craignant donc que l'erreur ne prît racine, écrivit une lettre generale aux moines. 'Egypte, où il dit: Qu'ils auroient mieux fait Epif. ad de s'abftenir entierement de ces queftions fi di- mon. n. j、 ficiles, & que ce qu'il leur en écrit, n'eft pas pour en entretenir leurs difputes: mais pour leur doner de quoi défendre la verité. J'admire, dit-il, comment on peut mettre en doute fla fainte Vierge doit être apellée mere de Dieu. Car fi N. S. J. C. eft Dieu, comment la fainte Vierge fa mere n'eft-elle pas mere de Dieu ? C'eft la foi que les Apôtres nous ont enfeignée, quoiqu'ils n'ayent pas ufé de ce mot: c'eft la doctrine de nos peres, entr'au- Athan, orį tres d'Athanafe d'heureuse mémoire; & len raporte deux paffages. Il prouve enfuite que celui qui eft né de la fainte Vierge, eft Dieu par nature: puifque le fymbole de Nicée dit que le Fils unique de Dieu engendré de sa subftance, eft lui-même defcendu du ciel, & s'eft incarné. Il ajoûte: Vous direz peut-être : la Vierge eft-elle done mere de la divinité? Nous répondons: Il eft conftant que le verbe eft éternel & de la substance du pere. Mais dans l'ordre de la nature ; encore que les meres n'ayent aucune part à la création de l'ame; on ne laisse pas de dire qu'elles font meres de l'homme entier: & non pas feulement du corps: & ce feroit une impertinente fubtilité de dire: Elizabeth

A. 4

n. 29.33.

Cyr. n. 5.

1.6.9.

1. 12.

Ap. Cyr.

lib. I. in Neftor. P. 19. D.

3. 13.

AN. 429. beth eft mere du corps de Jean, & non pas de fon ame. Nous difons de même de la naiffance d'Emmanuel: puifque le Verbe ayant pris chair eft nomé fils de l'homme. S. Cyrille employe ici l'exemple de S. Jean-Baptifte, parce que Neftorius s'en étoit fervi dans un de fes fermons, en difant: Jean a reçu l'efprit de Dieu dés le ventre de fa mere, & toutefois on ne dit point qu'elle foit mere de l'efprit. Dans le refte de la lettre aux folitaires,S.Cyrille prouPhil. II.6. ve au long l'unité de J. C. par l'abaiffement du Fils de Dieu, qui s'eft anéanti pour prendre la forme d'efclave, par l'adoration que toutes les créatures lui rendent, parce qu'il eft nommé 21. 14. Dieu & feigneur ; parce qu'il eft mis au deffus de Moïfe, & de tous les prophêtes: parce qu'il nous a rachetez par fa mort. Enfin s'il n'étoit véritablement Dieu, les Juifs & les Gentils auroient fujet de nous reprocher que nous adorons un pur homme.

6.C.

B. 16.

8. 19.

25.27.

S. Cyrille, auffi-bien que Theophile fon oncle & fes autres prédeceffeurs, écrivoit tous les ans des lettres pafcales pour marquer les fêtes mobiles, & particulierement la pâque; & nous en avons trente. Dans la dix-feptiéme il parle du myftere de l'Incarnation, & réfute les erreurs de Neftorius, particulierement fon premier fermon: Or cette lettre anonce la pâque prochaine pour le douzième jour du mois Egyptien Pharmouthi, qui revient au feptiéme d'Avril, auquel jour fut effectivement la pâque en 429. Ainfi cette 17. lettre pafcale de S. Cyrille doit avoir été écrite avant le 6. de Janvier 429.car ces lettres fe lifoient dans les églifes le jour de l'Epiphanie. On croit que S. Cyrille écrivit vers le même tems fes fcolies fur I'Incarnation,où il explique les mots de Chrift,

Jefus,

Jefus, Emmanuel ; & la nature de l'union de AN. 429. Phumanité avec le Verbe: pour montrer que cette union eft réelle & fubftantielle. Ce traité eft fait pour l'inftruction de ceux qui n'étoient pas affez verfez en cette matiere: la méthode en eft géométrique, commençant par l'explication des termes,& paffant des propofitions plus fimples, aux plus compofées.

C. 12.

c. 8. init.

La lettre aux folitaires d'Egypte fut bien-tôt. Garner. portée à C. P. où S.Cyrille avoit des ecclefiafti- praf. Schol. ques pour les affaires de fon Eglife : elle y p. 216. fut Cyr.epift.z. d'une grande utilité; & plufieurs magiftrats en ad Neft. 1. écrivirent à S. Cyrille, pour le remercier.Mais p.conc. c.6. Neftorius en fut extrêmement irrité : il y fit répondre par un nomé Photius; & chercha d'ailleurs tous les moyens de nuire à S. Cyrille. Il y avoit à C. P. quelques Alexandrins que S. Cyrille avoit condamné pour leurs crimes felon les canons, l'un pour avoir oprimé injuftement des aveugles & des pauvres, l'autre pour avoir tiré l'épée contre fa mere, l'autre, pour avoir dérobé de l'or avec une fervante, & avoir toûjours eu une trés-mauvaise réputation. Il en nome trois, Chemeron, Vi&tor, Sophronas, & ajoûte un jeune homme Cyrill. apel. fils d'un nomé Flavien. Neftorius fe fervit de conc. Eph. ces gens-là pour calomnier S. Cyrille, & les Pt. 3° 13.8.10840 engagea à préfenter des requeftes contre lui à Neftorius même, & à l'enipereur Theodofe.. S. Cyrille aprit par des gens digues de foi, qui vinrent à Alexandrie, le chagrin que Neftorius avoit contre lui. D'ailleurs il reçut une lettre du pape S. Celeftin & de plufieurs évê- Neftorius. ques qui étoient avec lui, apparemment af- Epift. 1.ad femblez en concile. Ils l'avertiffoient qu'ils Net. avoient reçû les copies des fermons de Nestorius;& demandoient s'il en étoit effectivement

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6. 12.

IV. Premiere

lettre de S.

Cyrille à

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