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dièdre, & dans l'inférieure par un sommet tétraèdre (Pl. III, fig. 42).

Variété 7. Idem, mais dont l'arête du fommet fupérieur ne fe rencontre point avec l'arête intermédiaire des bifeaux du prifme.

Lorfque la pyramide inférieure eft cachée par les criftaux voisins, on n'apperçoit qu'un prisme hexaèdre plus ou moins comprimé, terminé par un fommet dièdre, dont un des plans se présente sous la forme d'un trapèze linéaire, tandis que l'autre, plus large & irrégulièrement hexagone, fait paroître ce prisme comme tronqué net ou un peu de biais. De plus, fi la cristallisation a été troublée, interrompue, ou fi la faturation n'eft point affez parfaite, comme dans l'acide extrait du fucre à la manière de M. Bergman, on obtient alors des lames rhomboïdales; mais il eft rare que ces rhomboïdes foient entiers; ils font le plus fouvent tronqués parallèlement dans leurs deux angles aigus (Pl. VIII, fig. 30 & 31), d'où résultent des lames irrégulièrement hexagones, ou des prifmes tétragones très-comprimés, terminés par deux fommets dièdres oppofés fi la troncature eft plus profonde (Pl. VIII, fig. 32). Ces fommets font eux-mêmes fréquemment tronqués, fur-tout obliquement. ce qui rend leurs plans inégaux entre eux, & fait varier la position de l'arête qui les termine. Enfin l'on y remarque auffi des prifmes

tétragones rhomboïdaux, tronqués net (Pl. VII, fig. 4), ou tronqués de biais. Toutes ces variétés, & plufieurs autres moins remarquables que les cristaux du fucre nous préfentent, ne font au fond que de très légères modifications de fa forme primitive, & elles tiennent aux circonstances locales de la criftallifation (55); c'est pourquoi je ne crois pas devoir entrer, à leur égard, dans un plus grand détail.

(55) "La théorie de la criftallisation des fels mène à celle de la » figure des cristaux de ces mêmes fels; mais il n'eft pas poffible "de déterminer la figure des parties falines qui les compofent "par l'inspection de cristaux d'une feule figure: il faut connoître, "par une fuite d'obfervations, toutes les différentes façons dont » ces mêmes parties falines peuvent fe combiner & s'unir fous "des formes différentes, régulières ou irrégulières. « Rouelle, Mémoire fur les fels neutres, &c.

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"Un feul & même fel, dit M. Macquer, quoique tendant » conftamment à la même forme, eft cependant capable de fe » déguiser de mille manières, & de prendre une infinité de formes » toutes différentes, fuivant les circonftances qui peuvent con» courir à sa cristallifation. La promptitude & la lenteur de l'éva"poration, la quantité d'eau évaporée, le refroidiffement plus ou "moins prompt, & les différens degrés de refroidiffement, , l'état » de l'air & de la liqueur par rapport au repos & au mouvement, », la forme même & la matière du vafe dans lequel fe fait la crif"tallisation, &c. font autant de caufes qui, pouvant agir fucceffi"vement, ou fe combiner ensemble d'une infinité de manières,

apportent des variétés fans nombre à la criftallifation. Joignez » à cela l'action qu'ont plufieurs fels neutres les uns fur les autres. Quand de tels fels fe trouvent confondus enfemble, ils occa"fionnent des différences confidérables dans leur criftallifation, « Dictionnaire de Chimie,

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Quant à l'acide extrait du fucre (56) fuivant le procédé de M. Bergman, il y a lieu de penfer qu'il n'eft pas absolument libre & dégagé de toute base terreuse, puisqu'il fournit des cristaux (57) semblables par leur forme aux variétés les plus fimples que préfente le fucre lui-même, & que je viens de décrire; cependant cet acide, de même que le tartre, le fel fédatif, les fleurs de benjoin & les

(56) » Nous nommons ce fel acide du fucre, dit M. Bergman, "non qu'il ne fe trouve que dans le fucre, mais parce que, de "toutes les matières que nous avons éprouvées jufqu'à préfent, "c'est celle qui en donne le plus abondamment & dans un plus "grand degré de pureté. «Differtation fur l'acide du fucre, p. 272. En effet, cet habile Chimiste a retiré, par le même procédé, de la gomme arabique, un acide du fucre en cristaux prismatiques. Huit parties d'esprit de vin très-concentré, traitées avec vingt-quatre parties d'acide nitreux, donnent trois parties d'acide du fucre; mais il eft le plus fouvent en forme d'écailles, & chargé de beaucoup d'humidité. On obtient encore le même acide du miel & de toutes les fubftances qui contiennent le principe fucré, par le même procédé. Quoique fa faveur & fa criftallifation lui donnent une forte de reffemblance avec l'acide du tartre, diffous de même & bouilli avec l'acide nitreux, celui du tartre devient néanmoins un peu plus blanc, & il n'est point altéré dans cette opération, puisque le feu le convertit en charbon comme auparavant. Ibid. Aux différentes espèces de fucres végétaux dont on vient de parler, on peut rapporter le sucre de lait, espèce de fel neutre d'une nature particulière, qu'on retire du petitlait par évaporation & cristallisation. Sa forme paroît être le parallelipipède rhomboïdal. Voyez le Traité allemand de M. Lichftenftein fur le fucre de lait & fes différentes espèces, in-8°, Brunswic, 1772.

(56) Voyez leur forme, d'après M. Bergman, ci-dessus P. 115, note 16.

autres acides concrets, peut contra&er une union plus ou moins intime avec les différentes bases alkalines, terreuses ou métalliques. Voici le réfultat de ces combinaisons, d'après M. Bergman (58).

Les criftaux de l'acide du fucre ont une faveur très-piquante; mais leur diffolution fuffisamment étendue, ne produit fur la langue qu'une fenfation très-agréable. Cet acide altère en rouge toutes les couleurs bleues végétales, excepté celle de l'indigo; il attaque les alkalis, les terres & les métaux, même avec effervefcence, lorsque ces fubftances contiennent de l'acide méphitique.

1o. Avec l'alkali fixe végétal, cet acide ne donne que difficilement des criftaux au point précis de faturation on les obtient aisément lorfqu'il y a un peu plus qu'il ne faut de l'une ou de l'autre de ces fubftances. Ainfi deux parties d'alkali fixe unies à une partie d'acide du fucre, donnent, au moyen d'une évaporation convenable, de trèsbeaux prifmes, à peu près de la même forme que ceux de l'acide. M. Chaptal dit qu'ils font hexaèdres, applatis, rhomboidaux, terminés par un fommet dièdre (59). C'est le tartre faccharin de M. Sage, & l'alkali végétal fucré de M. Bergman. Ces crif

(58) Voyez le premier volume de fes Opufcules, traduction françoife, p. 273 & fuiv.

(59) Voyez fon fecond Mémoire fur le fel acide faccharin, dans fes Mémoires de Chimie, in-8°, Montpellier, 1781, p. 77

taux fe diffolvent très-bien dans l'eau, difficilement dans l'efprit de vin. Ils s'effleuriffent à la chaleur. Voyez leurs autres propriétés, dans l'ouvrage même de M. Bergman.

2o. Avec l'alkali fixe minéral, l'acide du fucre forme un fel peu foluble, dont une partie se sépate même pendant la combinaison: ce qui refte fournit, par l'évaporation, des grains criftallins, que M. Bergman défigne fous le nom d'alkali minéral fucré, & M. Sage fous celui de fel minéral faccharin. Ce fel fe diffout très-bien dans l'eau chaude : il n'eft pas foluble dans l'efprit de vin. Il n'occafionne aucun changement dans la teinture de tournefol; mais il verdit le firop de violettes. M. Chaptal dit qu'il ne lui a pas été poffible de ramener ce fel à une forme facile à déterminer.

3°. Avec l'alkali volatil fluor, le même acide fournit, par une évaporation lente, des prifmes quadrilatères, divergens communément de plufieurs points. M. Chaptal les a obtenus en trèsbeaux prifmes tétraèdres, terminés par un fommet dièdre, dont une des faces eft plus grande, & occupe trois angles de l'extrémité. Ces cristaux, nommés

par

M. Bergman alkali volatil fucré, & par M. Sage fel ammoniac faccharin, rougiffent la teinture de tournefol & le firop de violettes. Ils s'effleuriffent à la chaleur, font folubles dans l'eau, & nullement dans l'efprit de vin,

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