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deffous du Valet, & s'appellent l'As de cœur ou de carreau, lorfqu'elle ne l'eft pas. Voyez les Tables ci-deffus.

Le deux de cœur & de carreau font toùjours fupérieurs aux trois, les trois aux quatre, les quatre aux cinq, les cinq aux fix:: mais les fix ne font fupérieurs aux fept, que lorfque les fept ne font pas triomphes; car s'ils étoient triomphes, ils deviendroient la Manille, & feroient par conféquent la fe-conde carte du Jeu.

Il y a trois Matadors, qui font Efpadille, Manille & Bafte.

Le privilege des Matadors eft, qu'étant feuls de triomphes dans un Jeu, ensemble ou féparément, quoique l'on joue à tout, celui qui a quelqu'un de ces matadors, n'est pas obligé de le fournir ; fi le Matador qu'il a eft feul de triomphe, pouvant jouer la carte que bon lui femble. Ce privilege n'a ce-pendant lieu que lorsqu'il eft fait à tout d'une triomphe inférieure, auquel cas celui qui a Baste ou Manille, n'eft pas obligé de les. mettre, quand même Espadillauroit été joué fur cette premiere triomphe inférieure.

Mais fi Efpadille étoit la premiere carte jouée, celui qui auroit la Manille ou le Baftefeul de triomphe, feroit obligé de le fournir; il en eft de même du Bafte, à l'égard de la Manille, le Matador fupérieur forçant toû jours l'inférieur. Quoiqu'il n'y ait propre

ment que

trois Matadors, on ne laiffe pas d'appeller Matadors toutes les triomphes qui fuivent fans interruption ces trois premiers Matadors, lorfqu'elles leur font jointes; mais il n'y a que les trois premiers qui jouiffent du privilege ci-devant expliqué.

Voyez, pour fçavoir le nombre des Matadors, à la Table seconde, la fuite des cartes, lorfqu'elles font triomphes.

Voilà qui eft fuffifant pour connoître la valeur des cartes; voyonsmaintenant la maniere & l'ordre qu'il convient d'obferver pour jouer.

CHAPITRE SECOND.

Comment il faut jouer le Quadrille, avec l'ordre qu'on doit obferver en le jouant, foir pour tirer les places, donner les cartes, les prifes ou enjeux; la maniere de parler, de jouer en appellant, de jouer fans appeller de la Bête, de la Vole,&c.

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E nom de Quadrille que porte ce Jeu, fait fentir que c'eft un Jeu qui doit être joué à quatre perfonnes. Le nombre des cartes avec lesquelles on joue au Quadrille', eft de quarante, qui font les reftantes d'un Jeu entier, après en avoir tiré les quatre dix, les quatre neuf, & les quatre huit, qui n'y font point employez.

Il n'eft pas hors de propos, avant d'entrer en matiere, d'expliquer la maniere dont la triomphe se fait.

La triomphe et déterminée par celui qui fait jouer, foit qu'il appelle un Roi, ou qu'il joue fans en appeller, en nommant, pique, trefle, cœur ou carreau: La couleur nommée devient la triomphe; & vous remarquerez en paffant, que fi celui qui nomme se trompoit de couleur, c'eft-à-dire, qu'il dît pique au lieu de trefle, la triomphe feroit en pique, quoique fon Jeu fût en trefle; de même s'il nommoit deux couleurs, la premiere nommée feroit la triomphe, les méprises étant févérement punies à ce Jeu.

Il eft bon encore de dire que ce Jeu qui eft fort divertiffant, devient infipide d'abord qu'on parle fur le Jeu: l'on ne doit donc point, pour y avoir du plaifir, dire le moindre mot qui puiffe intereffer le Jeu, chacun devant jouer à fa fantaisie, & comme il juge convenable à fon Jeu.

Il ne fe demande point gano, ni l'om ne peut pas faire appuyer; celui qui eft à jouer, doit fçavoir ce qu'il a à faire.

C'eft ici le lieu de citer la loi établie, que pour éviter les cérémonies qui fe faifoient pour tirer les places, il eft généralement reçû que celui qui eft entré le dernier tire le premier, & ainfi des autres.

Les prifes ou enjeux font de vingt ou trente fiches, comme il plaît aux Joueurs, cela n'im

porte en rien au Jeu ; & la fiche vaut fi peu & fi haut que l'on veut, cela dépendant ab folument des Joueurs, qui doivent mesurer leur Jeu à ce qu'ils ont deffein de perdre ou gagner.

Après que l'on a tiré les places, vû à qui à mêler, convenu de la valeur du Jeu, reglé les tours qui fe jouent ordinairement au nom, bre de dix, & qui fe marquent en écornant une carte, celui qui doit mêler ayant fait couper à fa gauche, donne à chacun dix cartes, par deux fois trois & une fois quatre; n'importe qu'il commence par en donner quatre, ou qu'il les donne au coup fuivant, cela étant libre à celui qui mêle; mais il ne sçauroit donner par une ou deux, comme certains Joueurs l'ont prétendu mal à propos.

S'il fe trouvoit plus ou moins de cartes, le coup feroit nul, & il faudroit refaire, de même que s'il y avoit deux cartes de même efpece; par exemple, deux fix de cœur, & ainfi des autres, pourvû que l'on s'en apperçût avant que le coup fût achevé de jouer; car fi toutes les cartes étoient jouées, & qu'on eût payé ou coupé pour le coup fuivant, le coup feroit bon, de même que les précedens.

Il faudroit auffi refaire, s'il y avoit une carte tournée quelle qu'elle pût être en donnant les cartes, cette carte pouvant porter préjudice à celui qui l'auroit, n'y ayant point d'écart à faire, à plus forte raifon s'il y en avoit plufieurs.

Il n'y a point de peine pour ceux qui don nent mal, ils doivent feulement refaire.

Après que chacun a reçû fes dix cartes, celui qui eft à la droite de celui qui a mêlé, ayant vû fon Jeu, s'il a jeu à jouer, demande fi on joue, ou paffe s'il n'a pas beau Jeu, & ainfi du fecond, du troifiéme, & du dernier. Tous les quatre peuvent paffer; mais comme il n'eft point de coup qui ne doive être joué, celui qui a Efpadille, après l'avoir montré ou accufé, eft obligé de jouer en appellant un Roi.

Que le coup foit joué de cette maniere ou que ce foit l'un des joueurs qui ayent demandé permiffion, perfonne ne voulant jouer fans appeller, après qu'il a nommé fa couleur, & le Roi qu'il appelle par leur nom propre, le coup commence à être joué par le premier à jouer, celui qui prend la levée rejette une autre carte, & ainfi des autres, jufqu'à ce que le jeu foit gagné ou fini, après quoi l'on compte les levées que chacun a; fi l'Hombre, c'est-à-dire, celui qui fait jouer, fe trouve fix mains en comptant celles que celui qui a le Roi appellé a faites, ils ont gagné, & on leur paye le Jeu, la Confolation & les Matadots, s'ils en ont, & ils partagent ce qui fe trouve au-devant du Jeu, & les Bêtes, s'il en va.

Que s'ils ne font que cinq mains, elle eft remife, & ils font la Bête de ce qui eft au Jeu & au-devant, & payent à chacun la Con

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