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folation & les Matadors: s'ils en ont par égale part, ils font la Bête de même; & s'ils ne faifoient à tous les deux que quatre mains ou moins, ils perdroient codille, ils payeroient en ce cas à leurs adverfaires ce qu'ils. leur auroient payé s'ils avoient gagné, c'està-dire, le Jeu, la Confolation & les Matadors, s'ils en avoient, & feroient la Bête de ce qui feroit au Jeu; ceux qui gagnent codille fe partagent ce qui eft au-devant.

La Bête, & tout ce qui eft à payer, fe paye par égale part, la moitié par celui qui appelle, la moitié par celui qui eft appellé, tant au cas du codille que de remife, à moins que celui qui appelle, ou proprement l'Hombre, ne fît pas trois mains, auquel cas celui qui eft appellé n'eft pas feulement exempt

de payer la moitié de la Bête, mais encore de payer le Jeu, la Confolation & les Matadors, s'il y en a, que l'Hombre, qui ne fait pas trois mains, paye feul; & c'eft tant pour le codille que pour la remife, afin d'obliger les Joueurs à ne jouer que des Jeux raifonnables il y a même des maifons où il faut faire quatre mains › pour ne point faire la

Bête feul.

Il eft cependant un cas auquel l'Hombre, ne fît-il qu'une main, ne feroit pas la Bête feul; & c'eft lorfqu'il a été forcé de jouer ayant Efpadille : que tous les Joueurs ayant paffé, étant par confequent forcé, il ne feroit pas jufte qu'on l'obligeât de faire trois ou

quatre mains, ainfi celui qui eft appellé elt pour la moitié de tout ce qui fe paye.

Celui qui joue avec Espadille, doit dire, Je paffe, avant de nommer, car s'il n'avoit pas paffé, quoiqu'il eût mauvais Jeu, il fuivroit en tout les loix de ceux qui jouent de leur bon gré.

Celui qui a une fois paffé ne peut plus être reçû à jouer ; & celui qui a demandé à jouer, n'eft pas le maître de ne pas jouer, à moins que quelqu'un ne veuille jouer fans appeller.

Celui qui a les quatre Rois peut appeller la Dame d'un de fes Rois, excepté de celui qui eft triomphe; celui qui a un ou plu fieurs Rois, peut appeller un des Rois qu'il a, il eft pour lors obligé de faire fix mains feul, alors il gagne ou perd feul.

L'on ne peut point appeller le Roi de la couleur en laquelle l'on joue.

L'on ne peut point demander gano à fon ami, qui est le Roi appellé, ni le faire ap

puyer.

L'on ne doit jouer qu'à fon rang, mais l'on ne fait pas la Bête pour cela.

Celui qui n'étant pas premier à jouer, & ayant le Roi appellé, joueroit à tout, d'Efpadille, Manille, ou Bafte, ou même joueroit le Roi appellé pour faire connoître qu'il eft l'ami, ayant plufieurs autres Rois qu'il craindroit que l'Hombre lui couperoit, ne le connoiffant pas, ne fçauroit entreprendre

la vole; il feroit même condamné à faire la Bête, fi l'on connoiffoit de la mauvaise foi dans fon procedé.

Il n'eft point permis de montrer fon Jeu que le coup ne foit gagné, pas même fi l'on avoit déja codille, devant jouer jufqu'à la fin pour voir fi l'Hombre ne fera pas la Bête feul.

Si l'Hombre ou le Roi appellé montroient leur Jeu avant d'avoir fix mains complettes, en comptant avoir gagné, & qu'il pût fe trouver une maniere d'empêcher leurs fix mains, les perfonnes qui joueront avec eux pourront les contraindre de jouer leurs cartes de telle maniere qu'il leur plaira.

Pour jouer fans appeller de Roi, il ne faut pour cela que nommer fa couleur.

Celui qui joue fans appeller, doit faire fix mains feul pour gagner; car toutes les mains que les trois autres Joueurs font, font réunies contre lui, & fes adverfaires doivent fe ganer les uns aux autres, & faire leur poffible pour le faire perdre.

eft

Celui qui veut jouer fans appeller reçû à jouer préferablement à celui qui demande à jouer en appellant; fi cependant celui qui demande, veut jouer lui-même fans appeller, il lui eft permis par préference à celui qui le force; & ce font ces deux manieres de jouer fans appeller, qu'on appelle forcer.

Celui qui joue fans appeller ne partageant

avec perfonne lorfqu'il gagne, paye auffi tout feul lorsqu'il perd; s'il perd la remife il fait la Bête, & paye à chacun de fes trois adverfaires la Confolation, le Sans-appeller & les Matadors, s'il en a; & s'il perd codille il fait également la Bête, & paye à chacun tout autant que chacun lui auroit payé s'il avoit gagné ceux qui gagnent codille fe partagent ce qui fe trouve ; & s'il y a quelques jettons de refte, il fera pour celui des trois, qui le coup fuivant aura l'Efpadille, ou la plus forte triomphe; il en eft de même de celui qui ayant demandé à jouer, appelle un Roi qu'il a, il gagne feul ou perd feul, comme il eft dit ci-deffus, à l'exception du Sans-appeller qu'il ne paye point s'il perd, & qui ne lui eft pas payé s'il gagne, quoiqu'il joue feut.

Celui qui joue fans appeller, encore qu'il ait jeu fur, eft obligé de nommer fa couleur; fi fans la nommer il baiffoit fon jeu en difant, Je joue, fans appeller, il feroit permis à l'un des trois autres Joueurs de nommer telle couleur qu'il defireroit ; & pour lors celui qui auroit voulu jouer fans appeller, feroit tenu de jouer dans la couleur qui lui auroit été nommée, quoiqu'il n'eût pas un triomphe de cette couleur.

;

Celui qui a demandé à jouer ne peut jouer fans appeller, à moins qu'on ne le force auquel cas il joue par préference à celui qui l'a forcé.

L'on n'eft pas obligé de couper lorfque l'on n'a point de la couleur jouée, ni de mettre au-deffus quand on le pourroit ; cela étant libre au Joueur, même étant dernier à jouer, la main appartenant à l'Hombre: mais il faut qu'il fourniffe tant qu'il a de la couleur jouée; fans quoi il renonceroit.

Celui qui a tiré une carte de fon jeu, & l'a présentée à découvert pour la jouer, eft obligé de le faire, fi elle peut étant confervée préjudicier au jeu, ou en donner connoiffance à l'ami, principalement fi c'est un Matador.

Celui qui joue fans prendre, n'eft point fujet à cette loi, non plus que celui qui jouë feul s'étant appellé.

Il eft libre de tourner les levées faites par les autres, & compter ce qui a été joué toutes les fois que l'on doit jouer, & non autre

ment.

Celui qui au lieu de tourner les levées qui font devant un Joueur, tourne & voit fon jeu, ou le fait voir aux autres, fait la Bête de moitié avec celui à qui appartiennent les cartes retournées.

Qui renonce fait la Bête, autant de fois qu'il renonce, & qu'on l'en fait apperce- . voir.

Il faut pour avoir renoncé, que la levée foit pliée, ou que celui qui a renoncé ait joué fa carte pour le coup fuivant, il peut autrement reprendre fa carte. Si l'on s'ap

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