perçoit de la renonce avant que le coup foit achevé, & qu'elle préjudicie au jeu, il faut reprendre fes cartes, & recommencer à jouer de la levée où la renonce a été faite ; cependant fr toutes les cartes font jouées, la Bête n'en eft pas moins faite; mais on ne reprend point les cartes, à moins qu'il n'y eût plufieurs renonces fur un même coup, auquel cas on pourroit reprendre le jeu pourvû que les cartes ne fuffent pas brouillées.

Plufieurs Bêtes faites fur le même coup doivent aller enfemble, à moins que l'on ne convienne autrement avant que de commencer le coup.

Les plus groffes Bêtes paffent toujours les premieres, lorfqu'il y en a plusieurs.

Faire la vole, c'est faire toutes les levées feul, lorfqu'on jouë fans prendre, ou avec l'aide du Roi que l'on a appellé.

La vole ne gagne que ce que l'on eft convenu, tirant simplement ce qui eft au-devant, n'ayant rien à demander des Bêtes qui ne vont pas.

La vole eft entreprise, foit en jouant fans appeller, ou avec un Roi appellé, lorfque l'on a jetté la carte ayant les fix premieres mains, fi l'on ne la fait pas, l'on paye ce qui auroit été payé pour la vole, fi elle avoit été faite.

Celui ou ceux qui ayant entrepris la vole ne l'ont pas faite, tirent le devant, & fe font

payer le Jeu, la Confolation, le Sans-prendre, s'il a lieu; & les Matadors, s'ils en ont.. Quoique la vole foit entreprise, il n'eft pas permis, ainfi qu'il l'est à l'Hombre, de voir le jeu de fon ami.

La vole ne fçauroit être entreprise, que le Roi appellé n'ait paru.

Celui qui a été obligé de jouer avec Espadille, ne peut point prétendre à la vole.

C'est au cas de la vole furtout où le filenre doit être le plus obfervé.

Il n'eft point permis de faire connoître ou de rien dire qui puiffe engager l'ami à entreprendre la vole, ou à s'en défifter; pas même, Nous avons fix mains: il faut attendre que celui à qui eft à jouer ait joué, ou abbattu fon jeu.

Voilà quelle eft à peu près la maniere & l'ordre de jouer le Quadrille; vous trouverez dans la Table des Loix qui fera à la fuite de ce Traité, les regles dans une plus grande étendue, vous pourrez y avoir recours pour les coups que vous ne trouverez pas entierement décidez dans ce Chapitre; voyons quelle eft la maniere de marquer & de payer le jeu.

CHAPITRE TROISIÈME.

De la maniere de marquer le jeu & de le payer.

E jeù eft marqué par celui qui mêle, en mettant une fiche au-devant.

Chacun fait outre cela un jetton au jeu pour chaque coup, qui fe paye à ceux qui gagnent avec la Confolation, & ces quatre jettons font comptés aux Bêtes qui se font.

S'il y a une Bête, elle va avec ce qui eft au-devant, & le jeu que chacun doit, fans pour cela que celui qui mêle, ceffe de mettre la fiche du jeu au - devant; ce qui fait que la premiere Bête étant de quatorze, comme elle eft toûjours, la feconde doit être de quarante-deux, & la troifiéme de cinquante-fix; une Bête faite fur une autre Bête ne pouvant être plus forte que de qua torze marques, qui eft ce dont le jeu augmente, fçavoir, dix pour la fiche que met celui qui mêle, & quatre pour le jetton que chacun fait au jeu, à moins que le jeu n'ait doublé, comme il arrive lorfque la premiere Bête eft faite par remife, elle eft de quatorze, la feconde eft de quarante-deux.

Si le coup fur lequel la premiere Bête est faite, eft tiré par codille, la feconde Bête ne fera que de vingt-huit, attendu que les

quatorze que le codille a tiré n'y doivent point être compris, ne pouvant point à ce jeu perdre plus que l'on ne peut gagner. Vous verrez par la Tabie ci-après à combien fe monteront les Bêtes qui feront faites.

Si le premier coup fur lequel a été faite la premiere Bête étoit tiré par codille, voyez la Table ci-après.

Si l'on joue le Jeu double, il n'y a, pour pouvoir fe fervir de ces Tables, qu'à doubler les Bêtes felon le rang où elles font faites.

Le Jeu, comme nous l'avons déja dit, est un jetton pour chaque Joueur à chaque coup: ainfi, s'il y avoit plufieurs remifes, ce feroit autant de jettons qu'il y auroit de remifes, que ceux qui perdroient payeroient, ou aux gagnans, ou à ceux qui auroient fait perdre, s'ils gagnoient codille; car lorsqu'el le n'eft que remife, on ne touche point au Jeu, l'on paye feulement la Confolation, les Matadors, & le Sans-prendre, s'il y en a.

La Confolation fe paye deux jettons,à celui ou ceux qui font jouer, s'ils gagnent; ou par. eux s'ils perdent, foit par remife ou codille.

Il en eft de même des Matadors, qui font payés à un jetton chaque Matador.

Quoiqu'il n'y ait proprement que trois Matadors, qui font Efpadille, Manille & Bafte, le nombre en augmente à mesure que les triomphes qui les fuivent immédiatement, leur font jointes, & il eft payé pour chacun un jetton, tant en gain qu'en. perte.

Le Sans-prendre le paye ordinairement la moitié de ce à quoi eft fixée la vole; ainfi ce fera cinq jettons, que ceux qui perdent doivent payer à celui qui gagne, ou celui qui perd à ceux qui l'ont fait perdre, foit remife ou codille.

Obfervez