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ARTICLE SEPTIEME.

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Des fautes de parler.

L n'eft point permis de parler, en quel que maniere que ce foit au Jeu de Quadrille; pas même dire cela eft Roi; celui qui eft à jouer devant le fçavoir, ou pouvant l'apprendre par les levées déja faites; l'on ne doit pas non plus dire que l'on a coupé à telle ou telle couleur, celui qui eft à jouer ne peut pas même le demander, mais le chercher dans les cartes déja paffées.

Celui qui parleroit fur le Jeu pour encourager fon ami ne pourroit prétendre à la vole.

Celui qui parleroit de maniere à l'en faire defifter, feroit la Bête.

Il n'eft feulement pas permis de dire que l'on a fix mains.

La liberté que chaque Joueur a de voir les levées faites toutes les fois que bon lui femble, ne doit s'entendre que pour les coups où fon tour vient de jouer, n'ayant befoin de fçavoir ce qui a paffè, que lorfque fon tour eft venu de jouer pour se dé

terminer.

On remediera par-là aux abus qui fe commettent affez fouvent, lorfque celui dont le

tour de jouer eft paffé, ou n'eft pas encore venu, compte telle ou telle couleur, puifqu'il détermine par-là celui qui est en suspens, à jouer une carte plûtôt que l'autre ; d'ailleurs outre le préjudice que cela peut porter au Jeu, il n'eft pas de l'honnêteté de le faire.

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A Bête ne fe prefcrit point, on eft en droit de la demander plufieurs coups après, en prouvant que l'on a gagné fur le coup où elle devroit naturellement aller; mais il n'en eft pas de même des méprifes que l'on peut faire en comptant les Bêtes: car, par exemple, fi une Bête qui devroit être de cinquante-fix, n'avoit été com ptée quepour quarante-deux, & que celui qui gagne les eût reçûs, fans demander le furplus de la méprife, il ne feroit pas reçû à y revenir, fi Ye coup d'après étoit joué, pour éviter les embarras où de pareilles vérifications pourroient jetter, outre qu'il n'y auroit pas de la justice, puifqu'il ne rifquoit pas de perdre au-delà de ce qu'il gagne.

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Du Sans-prendre & des Matadors.

LE Sans-prendre & les Matadors doi

vent être demandez avant qu'on aye coupé pour le coup fuivant, autrement ils ne doivent pas être payez.

On a cependant jugé que cette exception étoit à propos pour punir la mauvaise foi de ceux qui, pour faire tomber dans ce cas ceux qui ont droit de les demander, mêlent & font couper avant même qu'on aye penfé à relever les cartes, & par conféquent demandé ce qui doit revenir aux gagnans.

Si celui qui joue Sans-prendre ou avec des Matadors, ou fans Matadors, n'a point reçû d'aucun Joueur ce qui lui revient pour le Jeu, quoique l'on aye coupé, il peut demander, avec le Jeu, le Sans-prendre & les Matadors, s'il en a.

Si celui qui a joué fans prendre ne l'a point demandé, & a lui-même coupé ou donné les cartes, il ne lui eft dû que le

Jeu.

Si celui qui a joué Sans-prendre avec des Matadors, demande par mégarde l'un pour l'autre, il ne lui fera rien payé, s'il ne fe reprend avant que l'on aye coupé, ce Jeu

demandant une explication formelle.

Celui qui joue en appellant un Roi, n'eft pas recevable à cette diftinction, parce qu'étant deux à faire leur Jeu, ils peuvent l'un ou l'autre demander ce qui leur eft dû avant que l'on aye coupé, cette loi n'étant que pour ceux qui jouent fans prendre, ou feuls, s'étant appellez.

Celui qui jouant fans prendre montre fon jeu qu'il a fûr, fans nommer la couleur, doit jouer en la couleur qu'un de fes adverfaires nomme; fi ayant repris fes cartes, il laiffe jouer le premier, qui eft en droit en jouant fa premiere carte de nommer la Triomphe qu'il veut, fi l'Hombre n'a pas nommé lui-même auparavant, ou fi étant premier à jouer, il fait à-tout d'Efpadille, ou de Bafte, fans fpecifier fa couleur, ne l'ayant point ci-devant nommée ; ce Jeu, comme il a été déja dit, demandant une entiere explication.

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ARTICLE DIXIE' ME.

Des coups où l'on joue forcé.

Orfque tous les Joueurs ont paffé, celui qui a Efpadille eft obligé de jouer; il eft à préfumer qu'ayant paffé, il ne doit pas avoir beau jeu; la juftice par conféquent ne feroit pas qu'il fût fujet à la loi de

ceux qui jouent de leur bon gré, laquelle les oblige à faire trois mains pour ne pas faire la Bête feuls; c'eft cette raison qui a fait regler, que celui qui joue avec Espadille, ne fait point la Bête feul, quand il ne feroit qu'une main.

ARTICLE ONZIE'ME.

Du Contre, de la Vole & de la Dévole.

E Jeu de Quadrille étant un Jeu à la Françoife , peut, ce femble, admettre le Contre que l'on a voulu établir à l'Hombre à l'inftar du Jeu de la Bête; ceux donc qui le voudront admettre suivront la regle fuivante.

Celui qui voudroit jouer fans prendre & s'engager à la vole, feroit reçû à jouer au préjudice de celui qui feroit à parler avant lui, & qui voudroit jouer fimplement fans prendre.

,

Celui qui auroit joué fans prendre s'étant engagé à la vole, & ne la feroit pas, payeroit à chacun le droit de la vole manquée ne feroit payé ni du Sans-prendre, ni des Matadors, s'il en avoit, ni de la Confolation, il ne tireroit pas même le Devant, & les Bêtes qui iroient au Jeu; mais il ne feroit pas la Bête, à moins qu'il ne perdît le » Jeu, auquel cas il payeroit tout ce qui fe

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