L'INDE. de ceux qui font voifins de la Chine. Je commence par le Tim-pou-ling. Famille de TING. Lien, fils de Tim-pou-ling. Il eft reconnu Roi de Siuen, fils de Tim-pou-ling.Li-huon eft régent du Royaume pendant la minorité de ce Prince qu'il L'an 980 les Chinois font battus par Li-huon.. Li-huon. L'an 986 Li-huon eft reconnu Roi par L'an 993 Li- huon eft confirmé dans fon Li-kum-yun. L'an 1028 ce Prince va ravager la 63 Royaume le nom de Ta-yue. Li-kien-te. L'an 1075 & 1076 il fait la guerre 64 aux Chinois. Il eft battu proche le fleuve Fou lang-kiang & plufieurs de fes villes fe rendent aux Chinois. L'an 1079 on lui remet fes places. Li-yam-kuon, fils de Li-kien-te, regne 8 ans. Li-tien-tço, fils d'Yam-kuon. Il envoie plufieurs 65 ne laiffa qu'une fille, nommée Tchao-tching, Famille de TCHIN. Tchin-ge-tchao. L'an 1236 il eft reconnu Roi de L'an 1257 la capitale du Gan-nan eft pillée par les Mogols, & le Roi fe fauve dans une ifle. 66 9 1212 Tchin-goei-hoam, ou Kuam-pim. L'an 1262 après! 67 L'INDE. Lie-tai-ki- eft reconnu en cette qualité par l'Empereur Tchin-ge-hoei, fils de Tchin-goei-hoam. L'an 1284 il fait la guerre dans le pays de Tchin-ge-tçun, fils de Tchin-ge-tan. Tchin-ye-tfi. L'an 1312 il va à la cour des Mo- 68 Tchin-ge-feou, regnoit en 1331. Tchin-tuon, regnoit en 1335. Les Hiftoriens Chinois ne nous apprennent plus rien des Rois de ce pays, & il eft difficile d'en faire la liaison avec ce que nous trouvons dans nos Voyageurs. On fçait qu'en 1596 il s'éleva une nouvelle Famille appellée Tring. Au refte, les noms de ces Princes font mis ici fuivant la prononciation Chinoise qui differe un peu de celle du Tonquin. Cette derniere ne m'eft pas connue. XVII. Royaume de TCHEN-TCHING, ou de COCHINCHINE. La partie méridionale du Tonquin étoit appellée anciennement par les Chinois Tchen-tching. Ce nom eft encore un de ceux que porte la capitale de la Cochinchine. Les peuples de Tchen-tching ont eu rarement commerce avec les Chinois. Auffi ces derniers ont-ils peu de connoiffance des Rois de ce pays, ils indiquent feulement quelques ambaffades, & ils nomment plufieurs Rois. Voici ceux dont les Hifto, que j'ai confultés, parlent. riens Che-li-in-to-puen, l'an 961 envoie des préfens à l'Empereur Tai-tçong des Song. Sie-li-in-to-puen, l'an 966 envoie des préfens au même Empereur. Je pense que ce n'est que le même Prince. Ces deux noms ont trop de reffemblance. Po-moei yue-ho-hin-nai, l'an 972 envoie des préfens aux Chinois. Yam-po-chi-li-liu-to-puen-mo-ti-po, l'an 1008 envoie des préfens aux Chinois. Yam-po-mo-tie, l'an 1019 eft reconnu Roi de Tchen-tching par les Tfeou-chi-lan-pa fon fils, l'an 1155 eft fait Roi de Tchen-tching. L'an 1171 il fait des courfes dans la Chine. L'an 1280 les peuples de Tchen-tching fe foumettent à Kublaikhan. Po-yeou-pou-la-tche-ou, l'an 1282 eft en guerre avec Kublai-khan. Telles font les foibles connoiffances que les Chinois nous donnent de cette contrée. Ces Royaumes pouvoient s'étendre anciennement beaucoup plus que ceux qui portent aujourd'hui le même nom; ainfi je ne prétens pas borner le pays de Tchen-tching à la Cochinchine feule, il pouvoit s'étendre jufques dans les Royaumes voisins. Si l'on doit ajouter foi à nos relations, il paroît que la Cochinchine n'a été démembrée du Tonquin que depuis l'an 1575, mais il est difficile d'avoir quelque chofe de certain fur des pays fi éloignés, dont les nations voisines, telles que la Chinoise, ne parlent que rarement, & dont les Hiftoriens nationaux nous font inconnus. Il en eft de même du Royaume de Mien ou de Pegou, & des autres qui avoient leurs Rois particuliers. Les Chinois parlent encore d'un Royaume de Fou-nan, qui eft une ifle à l'Occident de Siam, & qui étoit en commerce avec les Indiens du Tien-tço ou du Mogol. Ils nous apprennent qu'anciennement ce pays étoit gouverné par une Reine nommée Ye-lieou, qu'un étranger appellé Hoenhoei, fe rendit par mer dans ce pays, époufa la Reine & s'empara du Royaume. L'an 227 de J. C. il envoya des préfens aux Chinois. L'an 243 on parle d'un Roi nommé Fan-tchen, qui envoya également des Ambassadeurs aux Chinois. L'an 434 ce pays étoit gouverné par un Roi appellé Te-li-po-mo, & l'an 503 par Kiao-tchin-ju-touye-po mo. Ces deux Princes envoyerent plufieurs fois des Ambaffadeurs à la Chine. XVIII. Royaume de NAN-TCHAO, ou de TA-LI. L'INDE. Lie-tai-kis fu. Il y avoit dans la province de Yun-nan, du tems des Ven-hienHan, des barbares appellés Gnai-lao, gouvernés par leurs tum-kao. Kam-mo. L'INDE. Chefs qui envoyoient des Ambaffadeurs aux Chinois. Quelquefois auffi ils firent des courfes dans la Chine. Tchao, dans la langue de ces peuples, fignifie un Roi, comme ce même mot fignifie encore dans la langue Siamoife la même chose. Anciennement ils avoient fix Chefs qui portoient ce titre. Celui qui demeuroit le plus au Midi, étoit appellé Mum-che-long, & il portoit le titre de Nan-tchao, c'està-dire, de Roi du Midi. C'eft de lui que defcendent les Princes dont il s'agit ici. Ils regnerent fur une partie du Yunnan & du Sfe-tchuen. Mum-che long demeuroit originairement à l'Occident de Tiao-tcheou, au Sud-Eft fon pays étoit borné par le Tonquin, au Nord-Ouest par les Toufan. Dans la fuite fes defcendans devinrent très-puissans, & il eft fouvent parlé d'eux dans l'Hiftoire Chinoise. 'Mum-che-long. Si-nou-lo, fils de Mum-che-long. Il envoya des Yen-ko, ou Lo-tching, petit-fils de Si-nou-lo, en- An du Après Cycle. Cycle. J. C. 58 Ko-lo-fong, fils de Pi-lo-ko. L'an 751 il eft battu Tçin-ko-kiuen, fils de Y-meou-tçin. Kiuen-long-tching, fils de Tçin-ko-kiuen, tué à Kiuen-li, frere de Kiuen-long-tching. Fong-yeou, frere de Kiuen-li. L'an 829 il fait le 60 |