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certaine étendue, ne deviennent utiles que pour les endroits où elles font placées. J'ai cru donner à mon Ouvrage une plus grande utilité, en les réuniffant toutes dans un même volume, où elles forment le tableau de l'Hiftoire générale de l'Afie. Suivant ce plan, j'en ai rapporté plufieurs qui font en quelque façon étrangères à cet Ouvrage, mais qu'il étoit néceffaire de joindre pour faire voir la fucceffion non interrompue de tous les Princes qui ont regné dans un même Empire. J'ai divifé ce Volume, que l'on pourroit regarder comme un Ouvrage particulier, par Nations, & je suis exactement chacune de ces Nations dans tous les pays où elles fe font établies. Ainfi lorfqu'une Nation Tartare a poffédé la Chine, j'indique à la fuite des Dynafties Chinoifes la place que cette Dynaftie Tartare doit occuper, & je renvois, pour le détail & la fuite chronologique des Princes, à l'article de la Tartarie. Par-là on apperçoit d'un coup d'œil l'étendue & la difperfion des Peuples. J'ai commencé par l'Empire de la Chine comme le plus ancien. De-là je fuis paffé aux Dynasties Coréennes, Japonoises, Tibétanes, Indiennes ; Tartares, Arabes & Perfanes. J'ai cru devoir omettre ces petits Royaumes Grecs, & autres, de l'Asie mineure, sur la durée desquels nos Chronologistes font fi partagés. On les trouve dans une foule de Livres qui font entre les mains de tout le monde. Mais je n'ai point négligé tout ce qui regarde les établissemens des Francs dans la Syrie, qu'ils ont enlevée aux Turcs & aux Arabes. Par-là nous

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avons une connoiffance exacte de tous les Princes de l'Orient, qui regnoient du tems de nos Croifades.

que

Pour éviter la sécheresse qui accompagne ordinairement des Tables, j'ai ajouté en peu de mots un précis hiftorique fur l'établissement & la deftruction de chaque Dynastie. Dans les Regnes célebres je me suis attaché à indiquer quelques événemens qui fervent à faire voir combien les Nations les plus éloignées ont eu entre elles des liaisons, nous ne foupçonnions point qu'elles euffent. C'est ce que j'ai obfervé pour les Chinois à l'égard des Romains, des Perfes, des Arabes, & des autres Nations Occidentales. En rapportant les Dynasties Arabes, j'ai également fait mention de quelques expéditions que ces Princes ont faites dans l'Afrique, l'Espagne & l'Empire Grec. On verra par-là combien il eft important de recourir aux Historiens Orientaux pour avoir une parfaite connoiffance de l'Histoire du bas Empire. Je n'ai pas recueilli cependant toutes ces expéditions; le travail eût exigé encore plufieurs années, il devenoit même étranger à mon plan. Je fouhaite que ce que j'ai rapporté faffe naître à d'autres le dessein de dépouiller tous ces précieux Manufcrits qui sont à la Bibliotheque du Roi.

Au refte, je ne me flatte point d'avoir donné à cet Ouvrage toute la perfection dont il peut être susceptible; mais j'efpere que les difficultés que j'ai rencontrées dans l'exécution, & l'utilité qui résulte de ce travail, feront oublier les défauts qui

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ont på m'échapper, ou auxquels il m'a été impoffible de remédier. J'ai raffemblé le plus grand nombre de matériaux qu'il m'a été poffible; après un examen attentif je les ai employés. Il eût été avantageux pour moi de trouver des corps d'Histoire de toutes ces Dynasties, je me ferois alors borné à les traduire ; mais il m'a fallu lire fouvent un Manufcrit, pour y rencontrer un feul événement; d'autres m'en ont fourni plufieurs, qui étoient entiérement détachés les uns des autres, & c'eft en les rapprochant que je fuis parvenu à donner quelque forme à cet Ouvrage. Je ne doute point qu'on ne puiffe y faire dans la fuite des additions. De nouveaux Livres Chinois, ou d'autres Manufcrits Arabes, qui ne font point venus à ma connoissance, fourniront de plus grands détails.

Je finis, en avertiffant que par-tout où les Ecrivains Arabes ne m'ont point indiqué le mois dans lequel un Prince eft mort, l'année de l'Hegire peut répondre à deux années de J. C. Par exemple, l'année 294, qui correspond à l'an 9c6 de J. C. commençant au mois d'Octobre, elle embrasse une partie de l'année 907; ainsi un événement indiqué à l'an 294, peut être arrivé l'an 906, ou l'an 907. Lorfque j'ai fçu le mois de l'Hegire, j'ai déterminé l'année de J. C. plus précisément. Cette difficulté m'a obligé de mettre à la tête de cet Ouvrage la Table des années de l'Hegire, dreffée par le fçavant Gravius. J'ai confidéré de plus qu'on étoit fouvent arrêté pour fçavoir à quelle année de J. C. répond une année de l'He

gire, & beaucoup de gens ignorent que Gravius a fait imprimer cette Table dans l'Ouvrage Persan qu'Ouloug beg a compofé fur les Epoques des Orientaux. Une Table de cette efpece ne peut être mieux placée qu'à la tête de toutes les Dynasties Orientales, & perfonne ne va la chercher dans un Livre Perfan.

VLS

EXTRAIT

EXTRAIT DES REGISTRES

DE L'ACADEMIE ROYALE DES INSCRIPTIONS

ET BELLES-LETTRES.

Du Mardi 22. Avril 1755.

EJOURD'HUI M. l'Abbé DU RESNEL, M. l'Abbé BARTHE

CE

LEMY, M. CAPPERONNIER & M. D'ANVILLE, Commiffaires nommés par l'Académie pour l'examen d'un Manufcrit qui a pour titre: Hiftoire des Huns, des Turcs, des Hongrois, des Mogols, & des Tartares, &c. leurs migrations, leurs conquêtes & leurs établissemens dans l'Afie, l'Europe & l'Afrique, avant & depuis J. C. jufqu'à present ; Ouvrage tiré des Livres Chinois & des Manufcrits Orientaux de la Bibliotheque du Roi, par M. DEGUIGNES, Académicien Associé, ont falt leur rapport, & ont dit : « Que cet Ouvrage leur avoit paru d'autant plus digne de voir le jour, qu'on y trouve l'Hiftoire fuivie & détaillée d'un Peuple qui a fubfifté avec éclat pendant plus de deux mille ans, dont cependant nous n'avions eu jufqu'ici qu'une connoif> fance très-confufe, & qu'on étoit obligé de chercher avec plus de travail que de fruit dans une infinité d'Auteurs, prefque toujours mal, & jamais pleinement extraits. A la faveur des Ecrivains Orientaux, & particuliérement des Hiftoriens Chinois, M. DEGUIGNES eft parvenu à remonter jufqu'à l'origine des Huns. Il fait connoître les différentes Hordes, ou Tribus, dans lefquelles ils fe font partagés. Il les fuit dans les pays immenfes qu'ils ont parcourus les armes à » la main, raconte les établissemens qu'ils y ont formés, & montre par quelles révolutions ces Peuples, qui dans la fuite ont porté le nom de Turcs, ont contribué à la deftruction de l'Empire Romain, ravagé la France, l'Italie, la Germanie, & tous les pays du Nord, ruiné l'Empire des Khalifs, & poffédé la Terre-Sainte; événemens qui lient l'Histoire des Huns avec celle de prefque toutes les Nations, & qui fervent même quelquefois à l'éclaircir. M, DEGUIGNES a raffemblé dans cet Ouvrage des détails très-intéreffans fur les mœurs, » la religion, le commerce des différens Peuples fortis des Huns, & fur les pays qu'ils ont fucceffivement habités, pays dont quelquesuns nous étoient auffi peu connus que ces Peuples même. Nous » croyons donc que cette Hiftoire ne peut être que très-bien reçue des Sçavans, & qu'elle doit non-feulement faire honneur à l'Académie, mais même à la Nation. »

En conféquence de ce Rapport, enregistré fur le champ, la ComIntrod. Tom. I. Part. I.

d

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