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AN.IS 36,

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Ses apologies & fes traités de conteftations perfonnelles, renfermés dans le neuviéme tome font, lettre apologetique à Dorpius, pour le traité de l'éloge de la folie; apologie contre le Fevre d'Etaples; écrit à Latomus fur les langues; écrit à Clichtoue pour la défense de fon traité du mariage; apologie fur cette verfion des premieres paroles de l'évangile de faint Jean, in principio erat fermo. Trois apologies contre les notes d'Edouard Lée; écrit à Jacques Lopez Stunica fur plufieurs paffages de l'écriture; écrit contre Caranza fur trois paffages de l'écriture & celui-ci, nous reffufciserons tous. Supputation des erreurs de la cenfure de Noël Beda contre Erafme, fur divers paffages de l'écriture; réponse aux notes de Beda; apologie contre les cmportemens de Sutor avec deux additions l'une contre l'antapologie du même, l'autre contre les écrits de Clichtoiie; déclarations contre les theologiens de Paris; apologies fur divers points de doctrine & de difcipline, contenus dans les points de la cenfure contre Eraf me; réponse aux demandes d'un jeune homme fur l'écriture; apologie à des moines d'Efpagne fur des paffages de l'écriture; réponse à l'exhortation d'Albert Pio prince de Carpi, & à fes vingt-quatre livres fur plufieurs points de doctrine & de difcipline. Traité du libre arbitre, & des loix humaines. Deux livres inutiles, Hiper afpiftes, pour la défense de ce traité. Réponse à une lettre de Luther. Réfutation d'un libelle intitulé, conformité du fentiment de Lu ther & d'Erasme touchant la cene. Ecrit contre les Pfeudo-évangeliques fur la réforme. Ecrit aux freres de l'Allemagne. Eponge contre Ulric Hutten. Ecrit contre le fiévreux ou contre Louïs Carvajal. Avis contre le menfonge & la calomI nie. Traité des Antibarbares. Ecrit contre des Geais

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AN.15 36.

que ceux

memoire.

Geais fuperbes. Réponse à Pierre Curius. Nous ne difons rien des ouvrages qui ne concernent point les matieres ecclefiaftiques.

LXXXIX. On ne doit pas omettre avant que de finir Honneurs fon article, les grands honneurs que la ville de Rotter- de Rotterdam à rendu à fa memoire. Elle a dam ont voulu premierement que la inaifon où ce grand rendus à fa homme étoit né, fut décorée d'une infcription qui apprît à tout le monde cette glorieuse prérogative. En fecond lieu, que le college ou l'on enfeigne le grec, le latin & la rhetorique portât le nom d'Erafme que l'on voit écrit au frontifpice. Enfin elle fit ériger en 1549. une ftatue de bois à l'honneur de ce fçavant. On y en mit une de pierre en 1557. mais les Efpagnols l'aïant renversée en 1572. le magiftrat en fit faire une autre de bronze qui fut posée l'an 1622. La populace de Rotterdam s'étanc Loulevée en 1672. ôta cette ftatuë de la place publique, prétendant que les honneurs qu'on lui rendoit étoient défendus. On délibera même de la fondre les habitans de Bâle firent tous leurs efforts pour l'empêcher, & chargerent leurs correfpondans en Hollande de l'acheter à quelque prix que ce fut. Mais les feditieux aiant changé de fentiment, convinrent entr'eux qu'il ne falloit ni la fondre ni la vendre, mais la remettre en fa place. Ce qui fut executé peu de tems après, & la statue y fubfifte encore; elle eft dans la grande place de la ville, au bord d'un canal, fur un piédeftal orné d'infcriptions & entourré d'un baluftre de fer.

XC.

quelques

La faculté de theologie de Paris cenfura cette Cenfure de année treize propofitions qui lui furent adreffées propof- par le chapitre de l'église du Mans. La 1a. étoit tions par la conçue en ces termes. Quand on demande parfaculté de don à Dieu de fes pechez, il les pardonne & theologie à la peine & quant à la coulpe. J'entens, de Paris. quant

quand

quand d'auffi bonne affection on demande pardon de la peine, comme de la coulpe, parce D' Argentre AN.15 36. que c'eft plus de remettre la coulpe que la collectio, jupeine. La faculté dit que la propofition ainfi di .de novis énoncée en termes generaux eft heretique, ten-erroribm. t. dante à détruire le purgatoire & la priere pour feq. 2.p.128& les morts, qu'elle abolit les œuvres fatisfactoires. La ze, quand le pere & la mere proposent de faire baptifer leur enfant, & font des prieres pour lui, fi par accident il meurt fans bap tême, je ne voudrois pas dire qu'il fut damné, parce que Dieu eft plein de mifericorde, & ne fe lie point par les loix qu'il a établies. La cenfure dit que Dieu eft tellement mifericordieux, qu'il eft jufte en même-tems, & ne laiffe pas les pechez impunis, & qu'ainfi c'eft par un jufte décret qu'il punit de la damnation les enfans qui meurent fans baptême; ce qui eft conforme à l'écriture & aux faints peres. C'est pourquoi la propofition eft temeraire, im pie, oppofée à la loi divine. La 3*. il ne faut pas entre les Chrétiens établir des reglemens humains, parce qu'ils font reglez par la doArine évangelique : cette propofition eft here. tique, dit la cenfure, & anéantit la police chrétienne en voulant ôter la vigueur des loix humaines: Elle eft auffi contraire à l'écriture, &. n'a été puisée que dans les erreurs des Aëtiens, des Vaudois & de Luther. La 4°. c'eft judaïfer que de prêcher & d'observer les dix comman demens de Dieu; ce que j'entens quand on ne prêche point les articles concernant JE S U S. CHRIST, Cette propofition eft condamnée comme fauffe & contraire à l'évangile, où J BSUS-CHRIST enfeigne que pour obtenir la vie éternelle il faut obferver les commandemens, lefquels n'excluent pas ce qui concerne JESUS. CHRIST. La s. dans la Chrétienté il y a plus

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de judaïfine que de Chriftianifme. La cenfure dit que cette propofition, en tant qu'elle défigne que les faintes loix de l'églife appartiennent au judaïsme, eft fauffe, impie, ennemie de la religion, ouvertement lutherienne & fchifmatique. La 6. le falut de l'ame ne confifte pas dans les ceremonies, & on ne gagneroit pas le paradis par elles. Cette propofition eft cenfurée comme impie, fchifmatique, conforme aux erreurs de Wiclef & de Luther, parce que les ceremonies contribuent à la pieté, au culte divin, à la pureté de l'ame, & à faire accomplir plus facilement les préceptes. La 7°.comme un double vaut fon prix, & un écrit fon prix, auffi les ceremonies valent leur prix. La cenfure dit que cette propofition rélativement à la précedente dont elle eft la fuite, semble ne tendre qu'à infpirer du mépris pour les ceremonies, La 8. du tems de JESUS-CHRIST, on ne difoit point d'heures, aïez fi vous voulez un breviaire mais ne le dites pas. Cette propofition, dit la faculté, enfeignant que les heures canoniales ne doivent point être recitées, & qu'elles ne fervent de rien aux fidéles, ne tend qu'à introduire un fchifme dans l'églife, elle eft heretique & conforme aux erreurs de Wiclef & de Luther; parce qu'il eft certain que l'église infpirée par le Saint-Efprit a établi ces heures qui viennent de JESUS-CHRIST, des apôtres & de leurs premiers fucceffeurs. La 9. c'eft bien fait de prier les faints; mais nous n'y fommes pas obligez, & il fuffit de s'adref fer à Dieu. Cette propofition eft cenfurée com me fauffe, impie, qui prive les Chrétiens d'un grand avantage, tirée de l'herefie de Vigilance, des Vaudois & de Luther, enfin oppofée à la tradition de l'église fondée fur l'écriture fainte. La 10, nous devons prier Dieu pour faint Ju

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Mans.

lien, mais c'est feulement pour accelerer le dernier jugement, & faire plûtôt reprendre à ce Cle AN.IS 36. Saint fon corps glorieux. Cette propofition eft patron de qualifiée fauffe, injurieuse aux faints, & avan-Pégife cacée avec temerité & fcandale. La 11. la fainte thedrale de Vierge mere de JESUS-CHRIST n'a pas merité de le porter en fon fein. Cette propofition est traitée d'erronée, de scandaleufe, d'injurieufe à la très-fainte mere de Dieu, de contraire à l'ufage de l'églife, & déja condamnée par la faculté. La 12. la vierge Marie portant JESUS-CHRIST dans fon fein étoit comme un vafe rempli de pierres précieuses, qui ne demeure plus que vafe dès qu'elles en font dehors. Ainfi la Vierge dès qu'elle eut mis JESUS-CHRIST au monde, n'étoit pas plus qu'une autre femme. La cenfure condamne cette propofition, comme heretique, & remplie de blafphêmes contre JESUS-CHRIST, & fa fainte mere; la fainte Vierge mere de Dieu aïant toûjours été Vierge, très-pure, pleine de grace, reine du ciel, benite entre toutes les femmes, devant & après fon enfantement, en forte qu'aucune ne l'a égalée. La 13. il y en a qui croïent que Joachim eft le pere de la Viege, non; & faint Auguftin tient le contraire. Cette propofi tion eft fauffe, dit la cenfure, & on ne l'appuïe de l'autorité de faint Auguftin, que parce qu'on entend mal ce faint docteur. Cette cenfure fut rendue dans une affemblée generale aux Mathurins le feptiéme Mars 1536.

XCI. Calvin pus

Cependant le zele de la faculté de theologie à condamner les erreurs qui s'élevoient dans le ble fon liroïaume, n'arrêta pas l'herefie qui y prenoit de vre de l'injour en jour de nouvelles racines. Calvin eut ftitution. la hardieffe non-feulement de publier fon livre Spon. hift.' de l'inftitution, dont la preface eft dattée de de Geneve Bâle du premier d'Août 1536. mais encore de

liv. 3•

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