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faut fuir; & exhorte les fidéles à ne pas defefperer de leur falut, s'ils n'ont point atteint ce AN1536. haut degré de perfection, pourvû qu'ils avancent tous les jours dans la pieté & dans la juftice. Dans le feptiéme, il dit, que la marque pour connoître fi l'on ne s'écarte pas de la juftice, eft de voir fi l'homme renonçant à foimême, se donne entierement à Dieu, & il explique le renouvellement de vie, dont parle faint Paul dans l'épître à Tite. Dans le huitiéme, il traite de l'utilité des croix, comme une 11. Tit. 11. partie de ce renoncement à soi-même, & propose l'exemple de JESUS-CHRIST. Dans le neuvième, il dit, que le principal avantage qu'on tire de la croix, eft qu'on méprife la vie prefente, & qu'on defire la future, dont on fait le fujet de fes méditations; il fait la defcription d'une ame qui tremble aux appro ches de la mort, & propofe les remedes pour éviter cette crainte. Dans le dixième, il mon tre l'ufage qu'on doit faire de la vie prefente, & dit, qu'il faut éviter l'intemperance & l'impatience, & propofe les remedes contre ces maux. Dans le onziéine, il traite de la justi fication de la foi, qu'il éleve infinement au dessus de la justification des œuvres, & refute le fentiment d'Ofiander, qui admettoit une ju ftice effentielle. Dans le douzième, il dit, que la méditation de la justice de Dieu, renverse la ju ftice imaginaire des œuvres, qui n'eft, dit-il, qu'une hypocrifie & une vaine opinion, capable d'établir la confiance en fes propres mé. rites & l'orgueil. Dans le treizième, il remar que deux chofes dans la juftification gratuite, la gloire de Dieu & la tranquillité de la con fcience. Dans le quatorziéme, il explique les commencemens de la juftification, qu'il fait confifter dans la feule foi, & dans l'imputa

tion

AN.1536.

XCVI. Quatriéme

livre.

tion gratuite de la juftice de JESUS-CHRIST, & refute enfuite le fentiment des theologiens catholiques. Dans la quinzième, il s'éleve contre les mérites qu'il prétend détruire, & la louange de Dieu, en nous rendant justes, & la certitude du falut. Dans le feizième, il propose la doctrine des Catholiques, touchant la juftification, & le mérite des bonnes œuvres, & tâche de refuter leurs preuves. Dans le dixfeptième, il s'applique à concilier les promeffes de la loi avec celles de l'évangile. Dans le dix-huitième, il explique fuivant fon fyfteme, en quel fens la vie éternelle eft appellée récompenfe, & comment Dieu rendra à chacun selon fes œuvres. Dans le dix-neuviéme, il traite de la liberté Chrétienne. Dans le vingtième, de la priere, & de l'oraifon dominicale. Dans le vingt-uniéme, de la prédestination éternelle. Dans le vingt-deuxième, il établit ce qu'il penfe là-deffus par l'autorité de l'écriture fainte, & refute les Catholiques. Dans le vingttroifiéme, il tâche de faire paffer pour calomnies ce que les Catholiques difent contre fes erreurs fur la prédeftination. Dans le vingtquatrième, il montre que les élûs font prédeftinez par la vocation de Dieu, & les réprouvez damnez, parce qu'ils font des vales de colere deftinez à une perte éternelle. Dans le vingt cinquième, il traite de la refurrection dernie re des uns & des autres, où il refute les er reurs des Athées, des Saducéens & des Chiliaftes.

Dans le quatrième livre, il parle des moïens dont Dieu fe fert pour nous attirer, & nous conferver dans la focieté avec JESUS-CHRIST. Et parce que le Saint Efprit n'unit pas tous les hommes à lui, & ne leur donne pas la foi, & que ceux qu'il favorife de ces avantages,

font

autres,

font attirez par certains moïens, il fe fert pour AN.1536. cela de la prédication de l'évangile, de l'usage des facremens, & du gouvernement de toute la difcipline. C'eft pourquoi en fuivant toûjours l'ordre du fymbole, il parle de l'église univer felle, que le Saint-Efprit a fanctifiée & incor. porée en JESUS-CHRIST, d'où decoule la remiffion des pechez, & le rétablissement au droit à la vie éternelle. Ainfi Calvin dans les quatorze premiers chapitres de ce livre, traite de l'églife, de fes marques, de la communion des Saints, il refute les Novatiens, les Anabaptistes, & il compare la veritable église avec la fauffe, & cette derniere ne manque pas d'être celle des Orthodoxes qu'il appelle Papiftes. Il traite de la hierarchie, des pafteurs, des miniftres, de leur élection & de leur devoir, de leur ordination, & de leur vocation, de l'état de l'ancienne églife, & de la maniere dont elle étoit gouvernée avant ce qu'il appelle le papif me, qui a entierement renverfé cet ancien gou vernement. Il traite de la primauté du fiege de Rome, contre lequel il répand ici toute la bile, pour lui refufer un titre fi bien établi dans l'écriture & dans les faints Peres. Il décrit l'ori gine & le progrès de l'autorité pontificale, & comment les papes fe font peu peu élevez à cette grandeur, qui a, dit-il, opprimé la liber té de l'églife. Il vient enfuite à la puiffance de l'églife, quant aux dogmes de la foi, & prétend que les papes par une licence effrenée, fe font attribuez ce droit pour corrompre la faine doctrine. Il parle des conciles & de leur autorité, qu'il tâche d'affoiblir autant qu'il peut, en relevant les prétendues erreurs & contradictions de quelques uns, & prétendant qu'ils ne font pas toûjours infpirez du Saint-Efprit. Il traite de la puiffance de l'églife pour faire

des

AN.1536.

des loix, des traditions, des conftitutions des papes, des ceremonies. En établissant la juris diction de l'églife, fa neceffité, fon origine & fes parties, il prétend que les papes en ont abufé, & il refute le droit des deux glaives. Il entre dans le détail de la difcipline de l'églife, dont le principal usage eft dans les cenfures & dans l'excommunication. Il traite des vœux, qu'il appelle tyrannie, n'en reconnoiffant point d'autres que ceux du baptême.

Enfuite Calvin entre dans le traité des facremens, qu'il définit un fymbole exterieur, par lequel Dieu imprime en nos confciences, les promeffes de fa bienveillance envers nous, pour foutenir la foibleffe de nôtre foi : par ces fymboles, nous rendons témoignage de nôtre pieté envers Dieu, en prefence des anges & des hommes. Il n'en reconnoît que deux qui font le baptême & la céne. Il dit que le premier eft un figne de nôtre initiation dans la focieté de l'églife, afin qu'entez en JESUS-CHRIST, nous foïons mis au nombre des enfans de Dieu. Il parle des fins du baptême, de fon ufage, de la dignité ou de l'indignité du miniftre. Il prétend que les enfans qui meurent fans baptême, ne font point exclus du roïaume du ciel, pourvû qu'il n'y ait ni mépris, ni negligence. Il fait voir la conformité du baptême des enfans avec l'inftitution de JEUS-CHRIST & la nature du figne. Parlant de la céne, il montre ce que nous y recevons, & nous ver. rons dans la fuite combien il varie fur cet ar ticle. Il parle de la meffe, qu'il traite d'abo mination & d'impieté, en voulant montrer què par elle la céne de JESUS-CHRIST n'eft pas feulement profanée, mais encore anéantie. Il tâche de prouver que les cinq autres facremens font fauffement ainfi nommez, & traite

en

en particulier de la confirmation, de la penitence, de l'extrême-onction, de l'ordre & du AN.15 36. mariage, qu'il ne qualifie que de fimples ce

remonies.

Enfin il eft parlé du gouvernement politique, de fa neceffité, de fa dignité, de fon ufage contre les fureurs des Anabaptiftes; & le tout eft divifé en trois parties dans la premiere defquelles il traite des fonctions des magiftrats, de leur autorité, de leur vocation dans la feconde des trois formes de gouvernement civil: dans la troifiéme, du devoir du magiftrat, par rapport à la pieté & à la juftice, des récompenfes, des châtimens, de la défense des innocens, de la punition des coupables, des loix, de leur utilité, de leur neceffité, du peuple & jufqu'où il doit porter fon obéïflance.

Cet ouvrage eft plein d'erreurs; car outre XCVII que Calvin ne veut ni culte ni invocation des Erreurs Saints, ni chef vifible de l'église, ni hierarchie, avancées ni évêques, ni prêtres, ni meffes, ni vœux, dans fon in par Calvin ni fêtes, ni images, ni croix, ni benedictions, ftitution. ni aucune de ces facrées ceremonies dont l'ancienne églife s'eft toûjours fervie pour celebrer Poffice divin avec bienféance, & pour impri mer dans l'efprit des fidéles une devotion refpectueule, pour honorer Dieu dans fes redoutables myfteres; il a encore beaucoup erré fur d'autres matieres plus abftraites, qui sont infi. nement importantes pour la religion, & qui roulent principalement fur deux points, la jufti. fication & l'euchariftie.

Pour la juftification, il s'attache à la justice xcvitr. imputative, qui eft comme le fondement de la Sur la junouvelle reforme, & à laquelle il ajoûta trois ftification articles, qui n'avoient pas été reconnus par de du faLuther. 1°. Il étend la certitude jufqu'au falutut. éternel, c'est-à-dire, qu'au lieu que Luther

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& la certi

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