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AN.1539.

Panvin, de

Sleidan. 1.6.

& lui avoit donné l'évêché de Trente qu'il gouverna pendant vingt-cinq années. Après la mort de ce prince, Cleft s'attâcha à Ferdinand Rom. pont. d'Autriche frere de Charles V. qui le fit grand Aubery vie chancelier de Bohême & de Hongrie, & fon des cardin. premier fecretaire. Il fut auffi envoïé à Boulogne pour affifter au couronnement de Charles V. & s'acquitta avec honneur de plufieurs ambaffades. En 1526. il fe trouva à la diéte de Spire, & l'empereur lui procura le chapeau de cardinal que lui donna le pape Clement VII. en 1530. Cette nouvelle dignité contribua à le rendre plus confiderable en Allemagne, où il s'oppofa avec beaucoup de zele & de vigueur aux deffeins des Proteftans. Il mourut d'apoplexie en dînant le vingt-huitiéme de Juillet. de cette année âgé de cinquante-cinq ans, & fut enterré dans la cathedrale de Trente. L'on a quelques lettres de lui à Naufea, à Jean Faber & d'autres. Erafme lui dédia quelquesuns de fes ouvrages.

Ciacon. ib.

Le fecond Laurent Campege, recommanda- XXXI. ble par la vertu & par fa fcience, étoit de Mort du Boulogne en Italie, fils de Jean Campegi fça cardinal vant jurifconfulte, & fut lui-même profeffeur Campege en droit à Padouë. Après la mort de fa fem-, ut fuprà t. 3 me étant entré dans l'état ecclefiaftique, il eutp. 384des emplois confiderables, & contribua beau coup à la reduction de la ville de Boulogne. Jules II. lui donna un office d'auditeur de Rote, le nomma à l'évêché de Feltri, & enfuite l'envoïa nonce en Allemagne. Leon X. le créa cardinal le premier de Juillet 1517. fous le titre de faint Thomas, qu'il changea depuis pour celui de fainte Marie de delà le Tibre, & pour les évêchez d'Albe, de Paleftrine & de Sabine. Il revint à Rome dans le mois de Janvier Is 18, & l'année d'après on l'envoïa legat em

AN.1539

XXXIII.

Angleterre afin d'y lever les decimes pour la guerre contre les Turcs; il y obtint l'évêché de Salisbury Pan 1524. Sous le pontificat du pape Clement VII. il fut envoïé legat en Allemagne pour s'opposer aux Lutheriens, & tâcher de ramener Luther, mais ce fut fans fuccès, & il fe contenta de faire des ordonnances pour la reforme des mœurs. En 1528. il fut encore envoïé legat en Angleterre pour être juge du divorce d'Henri VIII. Il fe trouva au couronnement de Charles V. d'où étant repaffé en Allemagne en qualité de légat, il affifta à la diéte d'Ausbourg. Il mourut à Rome le dix-neuviéme de Juillet 1539.

Le troifiéme fut Jacques Simonette d'une Mort du famille noble de Milan, fils de Jean Simonetta eardinal fecretaire de François Sforce duc de Milan, & Simonette, de Catherine Barbarera d'une grande naissance. Ciacon.ut Il fut fi bien inftruit dans les lettres, qu'étant Supra to. 3.p.

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fort jeune, il compofa un traité des referves des benefices qui fut enfuite augmenté par Paul Granutius. Jules II. informé de fon merite le fit avocat confiftorial en 1505. & enfuite auditeur de Rote. Ce fut en cette, qualité qu'il affifta au concile de Latran. Leon X. Penyoïa à Florence pour appaifer les troubles qui s'étoient élevez dans cette ville. Clement VII. lui donna l'évêché de Pefaro en la place de Paris de Graffis; & Paul III. le créa cardinal ke vingtiéme de Mai 1535. & le nomma un de ceux qui devoient regler les matieres qu'on devoit traiter dans le concile indiqué à Vicenze. Il eut l'évêché de Peroufe dont il fe demit enfuite en faveur de François Bernardin fon necu avec l'agrement du pape. Il mourut le premier de Novembre 1539. & fut enterré dans P'églife de la Trinité dans laquelle il avoit fait barir une chapelle magnifique,

En

Petreius bibl

apparat.

159.

Environ trois mois avant la mort de ce cardinal, AN.1539c'eft-à-dire, le troifiéme d'Août, les Chartreux XXXII. perdirent un auteur celebre par fa pieté & par les Mort de écrits. Ce fut Jean-Jufte Lanfpergius ou de Lanf- Jean Lansperg, ainfi nommé du lieu de fa naiffance en perg. Baviere. Il fit fes études à Cologne, & s'en. Carth. gagea dans l'ordre monaftique chez les Char- Dorlandus treux, où il fut prieur d'une maifon proche in chron. de Juliers. Il vint mourir à Cologne dans la Poffevin in trentiéme année de fa profeffion religieufe. "Dupintom Comme il étoit fort appliqué à la meditation 14. in 4. & à la priere, il eft furprenant qu'il ait pû 16. fieclep composer un fi grand nombre d'ouvrages moraux & fpirituels: car on a de lui deux volu mes in folio imprimez à Cologne en 1535.qui contiennent les traitez fuivans. Manuel de la milice Chrétienne. Entretien de JESUS-CHRIST avec l'ame fidéle; cet ouvrage a été traduir en françois dans le fiecle paflé, & imprimé à Paris. Exercices & prieres pour les malades. Deux livres de lettres. D'autres exercices fpirituels. Une vie de notre Seigneur. La flêche de l'amour divin. Differentes hymnes. Des méditations foliloques. Cinquante fix homelies fur la paffion de JESUS-CHRIST. Dé monftration de la religion évangelique. Dialogue entre un Lutherien & un moine. Miroir de la vie Chrétienne; & des fermons pro noncez dans des chapitres, outre des paraphra fes fur les épîtres & les évangiles de toute Pannée, avec des fermons pour chaque Dimanche ouvrage, qui fut imprimé auffi à Cologne en 1545. & en 155. & a Anvers en 1575. Tous res ouvrages ont été recueillis en cinq volumes in 4°. & imprimez plus corretement à Cologne en 1693. Lanfpergius travailla auffi avec beaucoup de zele à retirer ceux qui étoient engagez dans les nouvelles opi

L 6

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nions

nions de Luther, ou à empêcher que ceux qui AN.1539 pouvoient être feduits ou qui avoient quelque penchant à les fuivre, ne devinffent la proïe de ces ennemis de l'églife.

XXXIV.

de Faris

cenfure

d'Erafme.

cem. p. 10. &to. 2. P.

130.

La faculté de theologie de Paris fit auffi quelLa faculté ques cenfures dans cette année. Le dernier de theologie Janvier les livres de Melanchton lui aïant été prefentez par le docteur Merlin, elle en ordonle manuel na la fuppreffion, & le même jour à la requête du foldat de meffire Louis Guillard évêque de Chartres, Chrétien fur le rapport des commiffaires nommez pour D'Argentré l'examen d'un livre d'Erasme intitulé: Manuel collect. judic du foldat Chrétien; La faculté jugea qu'il falloit de nov.error. fupprimer cet ouvrage comme pernicieux à la to. 1.ad cal-religion Chrétienne. Elle condamna encore un autre livre intitulé inftruction des jeunes gens, par Melanchton, pour regler leurs études, publiée par Hengeuderphe, avec des additions fur la doctrine & l'inftruction des enfans, par Bronsfelfius. Après en avoir rapporté quelques propofitions qu'elle jugea capables de détourner les jeunes gens de la maniere ordinaire d'étudier, elle opina qu'il falloit fupprimer ces ouvrages comme pernicieux à la jeuneffe. Le même jour la faculté aflemblée chez les Mathurins après la meffe du Saint-Ffprit, dit fon avis fur une difficulté qui s'étoit élevée à l'occafion d'Erafme touchant la regle du tiers ordre de faint Auguftin. C'étoit à la requête des Chanoines reguliers de faint Victor. Erafme difoit, qu'il y avoit lieu de douter fi du tems de S.Auguftin les moines faifoient des voeux. La faculté entreprit d'examiner certe queftion, & conclut contre Erafme que les moines de ce temsla faifoient des vœux, que la propofition d'Erafme étoit fcandaleufe & la contraire veritable. En Ecoffe le roi Jacques V. voulant fermer Le roi d'E-F'entrée à l'herefie dans fes états, poursuivoit

XXXV.

coffe fait ..

ANK 39.

in hifi. Som

39.edit.

avec zéle tous ceux qui debitoient les nouvelles erreurs. Un chanoine regulier, deux reli- mettre Bugieux de l'ordre de faint Dominique, & un chanan en Cordelier qui avoient quitté leur habit, & quiprifon. enfeignoient le Lutheranifme, furent puris de Buchanan mort ; quelques laïques furent compris dans ce tiếp. 524. fupplice ce qui arriva fur la fin de Février. Jacob. LainBeaucoup d'autres furent mis en prison, & par-gausin vit.. mi eux fe trouva George Buchanan homme Calvini p. d'efprit, poëte, hiftorien, mais d'une famille Par in 2qui n'étoit rien moins que riche & aifée. 1685. Son oncle maternel l'envoïa à Paris ou il paf- Barnet hift fa deux ans, après lefquels il fut contraint de la refor. 1. par la mifere & par fon peu de fanté, de 3. P. 427► retourner en Ecoffe. Il alla étudier en logi que à faint André fous le bon vieillard Jean Major, qui le mena en France où il pafla cinq ans, & s'y trouvant aux prifes avec la mauvaife fortune, il fut contraint de regenter la grammaire à Paris dans le college de fainte Barbe. Il le fit pendant près de trois ans ; mais ennuïé de ce mêtier, un jeune comte appellé Gilberd Kennede ou Kedned le ramena dans fon païs, où Jacques V. le prit pour precepteur de fon fils naturel, qui fut dans la fuite le fameux Jacques comte de Murray. Buchanan s'attira bien-tôt de fâcheufes affaires par fes vers fatyriques, fur-tout par ceux qu'il fir contre les Cordeliers, d'abord par fon propre mouvement, & enfuite par les ordres du roi d'Ecoffe, qui foupçonnoit ces religieux d'être entrez dans une confpiration contre fa perfonne. Le cardinal David Beton archevêque de faint André fe rendit le protecteur de ces religieux, & porta leurs plaintes au roi, & les ordres furent donnez pour arrêter Buchanan comme fufpect des nouvelles herefies. Buchanan le fçûr, Buchanan & fongea à fe retirer, mais il fut découvert in vitâ sxã,

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