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parfait, que ceux qui aujourd'hui regrettoient
la perte du premier, trouvaflent dans le fecond AN.1536.
dequoi s'en dédommager.

reur s'a

Ferron, in

liv. 7.

Comme l'empereur voïoit fon armée ferrée XXXII. L'empe de près & fort maltraitée par les païfans & les montagnards qui fortans des bois où ils fe te- vance vers noient cachez, & aïant rompu les paffages les Aix. plus étroits, faifoient de tems en tems un grand Frane. I. carnage des foldats qui s'écartoient du gros des Belcarins troupes, ce prince commença à s'appercevoir lib. 21. qu'il s'étoit laiffé trop légerement engager dans Du Bellay, cette entreprise. Il ne laiffa pas de faire avancer fon armée vers Brignoles, où il s'arrêta quatre jours, jufqu'à ce que tous fes gens fuffent arrivez. Delà il alla à faint Maximin, & enfuite à Aix vers le milieu du mois d'Août : mais il ne voulut pas entrer dans cette ville, parce qu'elle étoit fi déferte & fi dépourvûë de tour, que cette conquête ne lui auroit fervi de rien, les habitans eux-mêmes l'aïant réduite en cet état, parce qu'on ne pouvoit la défendre; il fe campa donc fous cette ville où les vivres commencerent à lui manquer, enforte qu'à peine trouvoit-on du pain pour fa table. Le mauvais air du païs, joint à cette difette, caufa en peu de tems toutes fortes de maladies contagieufes qui faifoient mourir dans un feul jour des centaines de foldats, & en obligeoient une infinité d'autres à deferter.

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XXXIII.

Il fe pre

vant Mar

Cependant comme l'empereur voïoit que fon honneur étoit intereffé à ne pas fe retirer fans avoir fait quelque exploit, il refolut d'af fente defieger Marseille. Il choifit pour ce fiege trois feille pour mille Efpagnols, quatre mille Italiens, & cinq en faire le mille lanfquenets qu'il envoïa devant la nuit fiege. Du Bellay, du quatorze au quinziéme du mois d'Août ; &1. 7. p. 335. lui-même fuivit deux heures après, accompa-Belar. 1. 2. gné du duc d'Albe, du marquis du Guaft, den. 56. pag. Fer-680.

B 3

Ferdinand Gonfague & du comte de Horn; & AN.1536. laiffant le refte de fes troupes dans un vallon proche de la mer, où elles ne pouvoient pas étre découvertes, il s'avança vers la ville jusqu'à la portée du canon, fe mit derriere quelques mafures de maisons détruites, & fit approcher le marquis du Guaft avec les arquebufiers pour reconnoître l'endroit foible de la place qu'on lui avoit defigné. Ce marquis le reconnut & vit qu'il éroit très-bien fortifié, mais en fe retirant pour aller trouver l'empereur, il fut découvert par ceux de la ville, & effuïa le feu de plufieurs batteries qu'on tiroit inceffamment, & dont le canon tua & bleffa plufieurs de fes gens: ce qui obligea l'empereur de fe retirer dans le vallon, ne jugeant pas à propos de s'expofer pour reconnoître la fituation des lieux. Antoine de la Rochefoucaud feigneur de Barbefieux, commandoit dans cette place, & avoit avec lui les feigneurs de Montpefat, de Villebon, de la Roche-du-Maine, de Boutieres, de Rochechouard, d'Amboife, & beaucoup d'autres officiers de marque, avec une garnison de vaillans foldats au nombre de fix mille hommes.

XXXIV.

& envoie

L'empereur defefperant de réduire la ville Il fe retire de Marfeille, & aïant déja perdu le comte de auparavant Horn, & beaucoup de fes gens dans une for. reconnoî- tie que les affiegez avoient faite, envoïa le mar. quis du Guaft pour reconnoître la ville d'ArDu Bellay. les, & voir fi l'on pourroit plus facilement kiv.7. pag. s'en rendre maître. Mais comme on trouva la 836.338. ville encore mieux fortifiée que Marseille, &

tre la ville

d'Arles.

munie d'une garnifon plus nombreuse, l'empereur ne fongea plus qu'à fe retirer fort confus de n'avoir pû faire aucune expedition. Il alla donc s'embarquer proche de Nice, d'où il fe rendit à Genes.

Les

31

convoque

le le conci

le à Man

rer. memo

10.

Livre cent trente-feptiéme. Les deux cardinaux Carpi & Trivulce, que AN.15 36. le pape avoit envoïez vers l'empereur & le roi XXXV. de France, pour les porter à la paix, furent Le pape chargez de leur remettre la bulle, qu'il venoit de publier pour la convocation du concile ge- par une bulneral à Mantoüe, ainfi qu'il en étoit convenu avec l'empereur, dans le tems que ce prince toue. étoit à Rome. Cette bulle fut dreffée & pu- Sup.n. 13. bliée dans le confiftoire le deuxième de Juin, Pontan. ou le vingt-neuviéme de Mai felon le cardi- rab. lib. 3. nal Pallavicin. Le pape y dit que depuis le Pallavit. commencement de fon pontificat, il n'a rien hift. concil. fouhaité avec plus d'ardeur que de purgerl'éTrid. lib.3. glife des erreurs & des herefies nouvelles, & cap. 19. n. d'y rétablir l'ancienne discipline: que n'aïant Raynald.boc point trouvé de moien pour y réüffir que d'al. ann. 11. 33• fembler un concile general, comme il s'étoit & 34. toûjours pratiqué autrefois en de femblables oc-Sleidan. in Seq. cafions, il en avoit fouvent écrit à l'empereur comm. 1.10. & aux autres rois, dans l'efperance d'obtenir pag. 332. non-feulement cette convocation, mais encore P'union de tous les princes Chrétiens contre les infidéles, la liberté d'un grand nombre de Chré tiens qu'ils tiennent en servitude, & la converfion des autres à la foi. Qu'à cet effet, en vertu du plein-pouvoir que Dieu lui avoit don né, en le chargeant du foin de fon églife, il convoquoit le concile general de toute la Chrétienté pour le vingt-troifiéme de Mai de l'année suivante 1537. à Mantoüe, lieu fertile & commode pour une telle affemblée. Qu'il ordonnoit à tous les évêques & prélats de s'y trouver au jour preferit felon l'obligation du ferment qu'ils ont prêté au faint fiege, & fous les peines énoncées dans les faints canons. Qu'il prioit l'empereur, le roi de France, & tous les autres fouverains & princes, de contribuer au repos & au falut de la Chrétienté, en affiftant

reforme de

Rome.

en perfonne à ce concile, ou du moins en y AN.1536. envoïant leurs ambaffadeurs, comme ces deux monarques l'ont promis à Clement VII. fon predeceffeur & à lui-même, & en obligeant tous les prélats de leurs états à s'y rendre, & y demeurer jufqu'à la fin, pour y déterminer ce qui feroit neceffaire à la reformation de l'églife, à l'extirpation des herefies, & à l'entreprife de la guerre contre les infidéles. Cette bulle fut fignée par le pape & vingt-fix cardinaux. XXXVI. On rapporte encore une autre bulle que Paul Autre bul- III. donna peu de tems après celle-ci, pour rele pour la former la ville & la cour de Rome, qui eft, la cour dedit-il, la capitale de toute la Chrétienté, la fource de la doctrine, des mœurs & de la difcipline, afin qu'aïant purifié fa propre maison, il pût plus aifément purger toutes les autres. Mais comme une fi grande entreprise furpaffoit les forces d'un feul homme, le pape prit pour ajoints les cardinaux d'Oftie, de San-Severino, Ghinucci, & Simonette avec quelques évêques, avec ordre fous de très-rigoureuses peines de leur obéir entierement. Cette congregation s'appliqua auffi-tôt à la reformation de la penitencerie, de la daterie & des mœurs de la cour Romaine; mais ce fut fans fuccès. Le pape nomma auffi des nonces Pallavicin. pour aller vers les princes leur intimer la bulle hift. concil. de convocation de concile. Pierre Vorst évêTrid. lib. 4. que d'Aqui dans le Milanez fut chargé de la porter aux princes Proteftans affemblez à Smalkalde, & devoit être accompagné de Matthias Helt vice-chancellier de l'empereur, pour exhorter les Lutheriens à fe trouver au concile. Pamphile Strafolde fut envoïé en Pologne, Denis Lauriere de Benevent religieux fervite au roi d'Ecoffe; Jean Poggio en Espagne, Rodol phe Carpi évêque de Facnza, qui fut fait cardi

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nal,

21

hoc ann. n.

Paul III.

lib. brev.

ann. 2. P.

496. tom.

13. conc.

nal, fut deputé vers le roi de France, d'autres
à l'empereur, au roi des Romains, en Portugal. AN.1536.
Il parut en même-tems un ouvrage en forme XXXVII.
de memoire du fçavant Jean Faber ou le Fé- Ouvrage
vre évêque de Vienne en Aûtriche, pour prou-ber tou-
de Jean Fa-
ver la neceffité d'un concile, & la maniere dont chant le
on devoit s'y conduire pour en tirer quelque concile.
fruit. Le cardinal Madrucce qu'on appelloit le
cardinal de Trente, prefenta cet écrit à Paul, Raynald.
III. qui en remercia Pauteur par un bref dat- 36. & 37
té de Rome le dixiéme de Septembre de cette
année. Le Févre fait voir dans cet ouvrage,
qu'il n'en eft pas du concile qu'on doit affem-
bler, comme de ceux des premiers hecles, où
il ne s'agiffoit que de quelques erreurs parti- MS. archiv.
culieres en petit nombre; qu'aujourd'hui la Vatic. Sign
foi eft attaquée prefque dans tous fes articles;
que chacun veut abonder dans fon propre fen-
timent; que dans la même famille compofée
de dix perfonnes en Allemagne, chaque per
fonne penfe differemment fur la religion. Il
rapporte enfuite la maniere d'examiner les li-
vres de Luther, de Carloftad, d'Oecolampade
& des autres, & d'en faire des extraits; il
traite encore de l'herefie des Anabaptiftes. Le
Févre écrivit auffi à Jean Morone évêque de
Modene, pour lui reprefenter la neceffité d'af-
fembler au plûtôt le concile, le nombre des
villes & des roiaumes que l'herefie avoit in-
fectez, les progrez infinis, les artifices des he-
retiques, & tout ce qui pouvoit contribuer au
rétabliffement de la religion.

n. 3200.

pag. 244

Herman de Weiden ou Wida archevêque & XXXVIII. électeur de Cologne, donna auffi en affemblant Concile de Cologne. un concile dans fa ville capitale, des preuves Labbe col de fon zele pour la foi catholique qu'il aban-lect conc donna néanmoins dans la fuite pour embraffer tom. 14. TLes nouvelles herefies. Le concile qu'il tint cette Suivo

B5

484.

année"

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