il fut auffi évêque de Gubio, & ambaffadeur ANA44F

Sadolet.in.

card..

de la république de Genes auprès de Leon. X. & lors qu'Octavien fon. frere cut traité avec fuis epift. les François du gouvernement de Genes, il y Aubery danss retourna pour lui fervir de confeil dans Pad. l'hift. des. ministration des affaires publiques. Cortogoli celebre corfaire de Barbarie ravageoit avec vingt galeres toute la côte de Genes, où il avoit même enlevé depuis peu dix-huit navi. res chargez de grains & de marchandises : & les fuccès de ce barbare jettoient dans la derniere confternation tous les marchands de Ge nes; on y refolut d'équiper une armée nava. le, dont on donna. la conduite à Frederic Fregofe il furprit Cortogoli dans le port de Biferte, paffa depuis à Tunis, & à l'ifle de Ger bes, & revint à Genes chargé de gloire & de butin. Cette ville fut pillée en 1522. par les -Efpagnols qui la furprirent dans le tems qu'on traitoit des conditions pour la rendre. Octa vien Fregofe y fut fait prifonnier, & Frederic fe jetta dans un efquif, d'où voulant paffer dans un des vaiffeaux François, qui étoient alors dans le port de Genes, il tomba dans. la mer, & courut: rifque de fe noïer. Le roi. François L le reçut dans fon roïaume avec beaucoup de bonté, & lui donna l'abbaïe de faint Benigne de Dijon où Frederic fe retira.. Comme il avoit appris les langues, & principalement la grecque & l'hebraïque, il s'y ap pliqua à l'étude de l'écriture fainte & aux exercices de pieté. Quelques années après, il revint en Italie, où il fut pourvû de l'évêché de Gubio, & ce ne fut qu'avec violence, à ce qu'on dit, qu'il accepta la dignité de cardinal que le pape Paul III. lui confera le douzième de Decembre 1539. Il mourut à Gubio le vingt-deuziéme de Juillet 1941. & fut enterré dans la

cathe

cathedrale, où on lui érigea un tombeau de AN.1541. marbre avec fa ftatue deffus. On a de lui un traité de la maniere de prier, des meditations fur les pleaumes, 130. & 145. & quelques épîtres à Leon X. à Cortez, à Sadolet & autres. Le cardinal Bembo en rapporte quelques

XVIII.

Mort du cardinal

P. 489.

Aldimari

bift. della

famiglia Carafa

unes.

Vin

Vincent Caraffe noble Napolitain, étoit fils de Fabrice Caraffe & Aurelia Tolomei, & neVincent veu du cardinal Olivier Caraffe qui fir une cefCaraffe. fion de l'archevêché de Naples en fa faveur, Ciacon.ib. ut quoiqu'il fut déja évêque de Rimini. Jules II. fuprà to. 3. eut fouvent deffein de l'élever au cardinalat, Ammirato.parce qu'il le vit bien intentionné pour la cour famil Nea- de Rome dans les tems les plus fâcheux, aufpolit. quels il l'avoit fouvent affiftée de fes biens. Mais Ferdinand le Catholique dans les interrêts duquel il n'étoit pas, s'oppofa toûjours fortement à cette nomination, parce que cent étoit déja trop puiffant pour lui à Naples, & que le cardinalat lui auroit donné plus de crédit & d'autorité. Il affista en qualité d'archevêque au concile de Latran fous Jules II. & Leon X. & après que ce concile fut terminé, il fe retira à Naples, dont il étoit archevêque depuis onze ans, fans y avoir refidé. A fon entrée dans cette ville, il s'éleva une conteftation entre les Napolitains & les feigneurs du fiege de Capoue à qui porteroit le dais, mais Ray-mond de Gardonne viceroi décida le differend & jugea en faveur des derniers. Ainfi Parchevêque fit fon entrée le douziéme de Juin 1518. Quelques années après il alla à Rome où on lui fit beaucoup d'honneurs. Après la mort de Leon X. le facré college dans la vacance du -fiege, le choifit pour être gouverneur de la ville. Enfin s'étant acquis la bienveillance de Clement VII. qui le fit entrer dans fa maifon,

از

il fut fait cardinal le vingt-uniéme de Novembre 1527. dans le tems que ce pape étoit prifonnier dans le château faint Ange, & fa nomination fut enfuite confirmée par un bref, afin qu'elle ne fut pas contestée. Paul III. en 1540. le laiffa à Rome en qualité de legat à Latere, lorfque fa fainteté alla à Plaisance. Il mourut à Naples le vingt-neuviéme de Septembre.

AN.1541.

XIX.

Merlin..

Entre les auteurs ecclefiaftiques morts dans cette même année, l'on compte Jacques Mer- Mort du lin du diocéfe de Limoges, docteur en theo- docteur logie de la faculté de Paris. Après avoir été Jacques pendant quelques années curé de la paroiffe de Dup'n biMontmartre, il fut nommé à un canonicat de bliot.des aut.. Nôtre-Dame de Paris, & choisi en 1525. pour ecclef. t. 14.. remplir la place de grand penitencier. Son zele Voyez traité l'aïant porté à parler contre les perfonnes de de l'étude des la cour, foupçonnées de favorifer les nouvel-conciles & de les erreurs; François I. le fit arrêter prifonnier tions, impri

ap

4.P. 160.

leurs colle

dans le château du Louvre le neuvième d'Avril me Paris 1527. & il n'en fortit que deux ans après à laen 1724.in priere des chanoines de Paris, encore ne fut-4-p. 197.dr fuiv. ce que pour être envoïé en exil à Nantes. L'églife de Paris écrivit une lettre en fa faveur à l'églife de Nantes ; & le roi s'étant enfin paifé lui permit de revenir à Paris dans le mois de Juin 1530. A fon retour il fut fait grand vicaire de l'évêque de Paris, curé & archiprê tre de la Magdelaine. Cet auteur eft le premier qui en publiant les ouvrages d'Origene, ait entrepris de le défendre par une apologie qu'il a mife à la tête de l'édition qu'il en a donnée. Il eft auffi le premier qui ait travaillé à donner une collection de tous les conciles, dont il y a eu trois éditions, deux à Paris en 1524. & 1535. & l'autre à Cologne en 1530. Mer lin a auffi publié les œuvres de Richard de faint

Victor en 1518. de Pierre de Blois en 1519. AN.1541.& de Durand de faint Pourçain en 1515. avec fix homelies fur ces paroles de faint Luc ch. 1. L'ange Gabriël fut enveié à une Vierge, &c. imprimées à Paris en 1538.

fur la col

conciles.

XX. Ce qui le porta à publier la collection des Jugement conciles, fut le defir d'appaifer les conteftalection destions qui commençoient à divifer l'églife. Comme il étoit extrémement zelé pour le bien de la religion catholique, il entreprit cet ouvrage & le divifa en deux tomes, qu'il dedia à Etien ne & François Poncher l'un archevêque de Sens, l'autre évêque de Paris, qui lui avoient fourni des manufcrits pour y travailler. Le premier volume contient la compilation des conciles & des lettres decretales des papes par 1 Ifidore. Le fecond renferme les actes du premier & du fe cond concile de Conftantinople, & des conciles de Conftance & de Bafle; on trouve dans la feconde édition une augmentation de la bulle d'or de Charles IV. empereur & de celle de Pie V. qui défend d'appeller au futur concile. Tout ce qu'il a fait, a été de ramaffer les conciles avec leurs actes; mais ce n'eft pas affez; il falloir les conferer pour corriger les textes defectueux & retrancher un nombre infini de fautes qui fe rencontrent dans les manufcrits, Merlin ne l'a pas diffimulé, puisqu'il dit dans fa preface que le lecteur pourra trouver de mau vaifes interpretations. La forme qu'il a donnée à fa collection est toute fimple: il avoit deffein de rapporter ce qui regarde les actes des conciles & des papes qu'Ifidore de Seville a recueilli en un volume; il l'execute dans le premier tome, mais il n'y donne que la verfion. latine des fix premiers conciles generaux & des fix conciles provinciaux d'Ancyre, de Neocefarée, de Gangres, de Sardique, d'Antioche

&

& de Laodicée. Il y a inferé la donation de AN.154.1 Conftantin qui n'a aucune autorité; on n'y trouve point le cinquième concile general tenu Pan 53. fur l'affaire des trois chapitres. En un mot l'ouvrage eft peu confiderable, quoiqu'on lui ait obligation d'avoir excité par fon exemple beaucoup d'auteurs à nous donner des collections plus amples & plus exactes.

XXI.

Mort de

Le fçavant Sanctes Pagninus de Lucques religieux de l'ordre de faint Dominique, avoit Sanctes une grande connoiffance des langues orienta. Pagninus. les, de l'hebraïque, de l'arabique & de celle Sixtus Sedes Chaldéens. Il fit en latin une traduction enfis in bibliotheca fa de toute la bible, ce que perfonne jufqu'alors era. n'avoit bien executé depuis faint Jerôme. Nous Leand. Al avons encore de lui une introduction pourberti dest.. étudier l'écriture fainte, fous le titre d'Ifagoge vir. illuft.. ad facras litteras, & un tréfor de la langue Dominic.. fainte avec quelques autres ouvrages rapportez par Sixte de Sienne. Pagnin mourut à Lion le vingt-quatrième d'Août de cette année 1541. & fut enterré dans le chœur de l'églife des Jacobins de cette ville.

Ital. & de

Le cinquième de Janvier 1541. la faculté de XXII. theologie de Paris reçur des plaintes fur un La faculté fermon prêché par Jean Barenthon religieux de theolo Auguftin, dans l'églife de S. Severin le jour de les plaintes. gie reçoit S. Eftienne, dans lequel le prédicateur avoit dit du fermon que les Saints ne faifoient point de miracles, d'un Auen repetant jufqu'à trois fois : Oui je vous le dis, guftin. D'Argentre les Saints ne font point de miracles. On man- in collect ju da le religieux qui expliqua fa propofition, en dic. tom. I. difant que les Saints ne faifoient pas de mira-in append.. cles par eux-mêmes, mais par la grace & lap. 10. 2.col.. vertu que Dieu leur donne. La faculté contente de cette explication, conclut qu'on obligeroit le prédicateur à déclarer dans son sermon du jour des rois qu'il avoit dit & avancé une

que

pro