Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Arine de l'églife, & l'invocation des Saints. Enfin dans le cinquiéme livre fous le titre de AN-1541. confolation chrétienne, on avoit extrait cette propofition, dont voici les termes. Cette commemoration des faints martyrs n'eft par nous faite à autre fin qu'à ce que nous foïons amenez & faits hardis pour endurer les femblables maux qu'ils ont endurez. Ladite commemoration eft mêlée de fuperftition & de folie, de laquelle font mûs tous ceux qui les celebrent & honorent, à ce qu'ils ne souffrent les maux que les Saints nous enfeignent par exemple devoir par nous être foufferts & endurez patiemment. Cette propofition eft qualifiée de vaine infenfée, contraire à la pieté catholique qui celebre les fêtes des faints martyrs afin d'honorer Dieu & fes Saints, d'obtenir par leurs merites & par leurs prieres la remisfion de nos pechez, acquerir la devotion & la pratique des vertus, pour être un jour participans de leur bonheur. Ce livre contient encore plufieurs autres impietez & herefies.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

XXV. Ouvrages

de Cochlée

an. p. 303.

Cochlée continuoit toûjours d'exercer la plume & fon zele contre les Lutheriens. Il s'étoit rendu à Ratisbonne dans le tems du colloque contre les & de la diete, & il y publia trois écrits l'un le Lutheriens. dix-huitiéme de Juin par lequel il justifie les Cobl, in Catholiques de ce qu'ils vouloicnt qu'on atten- act.& fcript. dît la décision du futur concile, touchant les Luther. hoc articles accordez & débattus fans rien regler auparavant. Le fecond eft une lettre touchant une conference particuliere qu'il avoit euë avec l'électeur de Brandebourg, qui roule fur trois points, fçavoir; fur Péglife, fur le facrifice de ja mefle, & fur l'invocation des Saints. Le troifiéme eft une traduction d'un fragment d'un commentaire Grec fur le canon de la messe -touchant la confecration.

Dès

Dès le commencement de l'année fuivante

AN.:542. il arriva une affez grande conteftation

XXVI. 1542.

Naum

bourg.

Seg.

ge de epif. Neoburp Melchior

Adam in vita theol. German.

Contefta-entre les Catholiques, & les Proteftans au futions au fu-jet de l'évêché de Naumbourg, qui étoit vajet de l'é- quant par la mort de fon évêque. Les chanoivêché de nes avoient élû en fa place Jules Phlug, qui étoit un des theologiens de la diete de RatisSleidan in bonne pour les Catholiques, & qui s'étoit accomm. 1. 14.quis beaucoup de reputation par fes ouvrages, p.455.& particulierement par fon livre de l'inftitution Paul. Lan- de l'homme chrétien qu'il écrivit contre Luther. Mais le prince électeur de Saxe contestant aux chanoines de Naumbourg le droit de nommer à l'évêché, parce que cette ville étoit dans la Milnie province de Saxe dont il étoit fouverain, dépofa Phlug & donna ce ficge à Nicolas Amftorff, ou Amsford miniftre Lutherien & theologien de Wittemberg, qui fut reçû & inftallé évêque par Luther dans le mois de Janvier 1542. & qui depuis compofa en langue vulgaire un écrit touchant fa nomination, où il foutient que le troupeau de JESUS-CHRIST ne doit point être confié aux foins d'un homme ennemi de la faine doctrine. Phlug étant ainfi exclus compofa de fon côté plufieurs petits ouvrages qu'il adreffa aux états de l'empire, pour leur faire voir la juftice de fon droit & le tort qu'on lui faifoit. Le prince de Saxe y répondit, & prétendit prouver par un long dif cours les droits de fa maison qui étoient trèsanciens, & dans le nombre des raifons qu'il alleguoit pour ne pas fouffrir que Phlug fut évêque de Naumbourg, il fe fondoit fur celleci, que Phlug étoit ouvertement oppofé à la confeffion d'Ausbourg.

XXVII.

L'empereur après la défaite de Ferdinand fon L'empe-frere en Hongrie, avoit publié une diete à Spire voque une pour le mois de Janvier de cette année, vou

reur con

lant

AN.154.2.

lant que le roi des Romains y préfidât en sa place, & qu'il eût pour adjoints Hugues de diete à SpiMontfort, & Jean de Naves, afin qu'on y dé- re. liberât fur la tenue du concile, fur la reforme Sleidan. du clergé d'Allemagne, & fur les fecours qu'il fap. 1. 14. falloit accorder pour la guerre contre les Turcs.p. 456. L'ouverture toutefois ne s'en fit que le neuvié- Cochlaus in actu & me de Février; l'électeur de Brandebourg, FreScript. Luderic comte Palatin, Albert de Mekelbourg, theri hoc an. Erneft de Bade s'y trouverent avec les évêquesp. 303. de Maïence, de Wormes, de Spire, de Con- Belcar. in comm. 1 23. ftance & de Hildesheim; les autres y avoient, ・n.7.&g envoïez leurs deputez. Le pape y eut auffi fon legat qui fut Jean Moron évêque de Modene, qu'il chargea de travailler à la reforme du clergé d'Allemagne, fur le projet propofé à la diete de Ratisbonne par le cardinal Contarin, en forte toutefois qu'il parut fuivre en cela les intentions du clergé même, de promettre un fecours mediocre pour la guerre contre le Turc, & par rapport au concile de remontrer que le pape voulant y affifter en perfonne, & fon âge & fa fanté ne lui permettant pas d'entreprendre un long voïage, il ne pouvoit pas choisir une ville éloignée de l'Italie; que d'ailleurs il étoit à craindre que fi on le tenoit en Allemagne on ne put traiter en paix & d'une maniere tranquille, des affaires de religion dans un païs plein de troubles & de divifions, où les efprits étoient fi échauffez fur ce fujet, qu'il étoit plus à propos de l'affembler dans une des villes d'Italie comme Mantoüe, Ferrare, Boulogne ou Plaifance.

du roi des

Tous les princes & états fe trouvant affem- XXVIIL blez, Ferdinand qui préfidoit en l'abfence de Difcours l'empereur y fit un difcours dans lequel il mon- Romains à tra la diligence dont ce prince avoit ufé jufques cette diete. à prefent pour appaifer les divifions fur la reliQ

Tome XXVIII.

gion

AN.1542.

fupra.

gion & rétablir le bon ordre dans l'empire. Que tous ces differends n'aïant pû être terminez -Sleidan. ut dans la précedente diéte il avoit été obligé pour Pallav. 1. des raifons très-preffantes, de paffer en Italie, 4. n. 7. où il s'étoit entretenu avec le pape du conBelcarcile & de la guerre contre les Turcs, & avoit 23.7.8. engagé Paul III. à envoïer fon légat à cette diéte. Que delà il s'étoit embarqué avec fon armée navale pour l'Afrique dans le deffein de fe rendre maître d'Alger, mais que la tempête aïant renversé tous fes projets il avoit été obligé de revenir en Espagne pour prendre de nouvelles mefures par mer & par terre contre les ennemis de l'empire; & parce que Soliman s'eft faifi de Bude & de Peft depuis peu, 'cette diéte, ajoûta-t-il, n'a été convoquée que pour déliberer fur cette affaire. Il'entra enfuite dansle détail de ce que les Aûtrichiens, les Hongrois, les Bohemiens, & les peuples qui leur étoient affociez avec le clergé & les feigneurs, pourroient fournir, & les exhorta à défendre l'empire eu égard aux dangers qui le menaçoient; fans quoi, dit-il, il faut fe préparer à une ruine entiere, fi l'on ne s'efforce pas de repouffer l'ennemi.

XXIX.

ambaffa

Le roi de France avoit envoie à cette diéte Olivier des ambassadeurs, à la tête defquels étoit Frandeur du roiçois Olivier, qui fit le quatorziéme de Février de France un long difcours, dans lequel, pour juftifier la à Spire. bonne volonté du roi à l'égard de l'Allemagne Sleidan. ib.il dit, que s'il avoit envoie des ambaffadeurs nt fupra. à Soliman, c'étoit pour le détourner de venir 14-P-455 en Hongrie, fur la nouvelle qu'il s'en approBelcar. in choit avec une puiffante armée ; que pour toute reconnoiffance, on avoit maltraité ses ambaffadeurs, on avoit rompu les treves, on avoit violé le droit des gens, & il ajoûta, que le roi fon maître fçachant qu'on devoit déliberer dans certe diéte fur les fecours qu'on devoit

comm.1.23.

four

[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors]

fournir contre les Turcs, il n'avoit pû fe dif
penfer de leur déclarer fon avis dans une affai- ANS42.
re de fi grande importance ; qu'il les prioit donc
de l'écouter avec patience, n'étant pas poffi
ble de renfermer en peu de mots ce qui con
cernoit cette matiere; il montra ensuite, en
premier lieu qu'avant que d'entreprendre la
guerre contre le Turc, il falloit que tous les
princes d'Allemagne fuffent d'accord ensemble,
& qu'ils ne devoient pas efperer de fecours des
étrangers pendant qu'ils feroient divifez en-
tr'eux. Il expofa les raifons de ceux qui vous
loient cette guerre, & il les réfuta enfuite,
toûjours fondé fur les inimitiez & les diffen-
tions entre les princes. Il fit voir que les Ro-
mains n'avoient étendu leur empire que par la
défunion des autres peuples; qu'il en étoit de
même des Turcs, qui fortis d'une nation ob
fcure de Scythie fe font plus accrûs qu'aucun
état de l'Europe & de l'Afie par les divifions
des autres; d'où il conclut que pour mainte
nir la liberté commune, il faut s'accorder fur
la religion & ne pas s'imaginer que les prin-
ces étant toûjours divifez, les étrangers s'inte
reffent pour eux; que c'eft le fentiment du roi
de France qu'ils voudront bien favorablement
interpreter comme venant d'un prince qui leur
eft allié & ami.

diete n'eft

Ce difcours de l'ambaffadeur François ne fut XXX. pas pris en bonne part dans la diéte compo. Son diffée d'Allemands, dont la plupart époufant les cours à la interêts de Charles V. n'étoient pas favorables pas bien à la France. D'ailleurs il fembloit affez que reçû. François I. avoit deffein d'abandonner la Hon- Belcar. ib. grie aux incurfions des Turcs, afin que l'em-. 9. pereur occupé à la défense de l'empire aban- Pallav.hift. donnât les affaires d'Italie, & n'y envoïât point. 4. c. 17. d'armée. De plus le marquis du Guaft faifin. 8.p.418. Q2

d'une

conc. Trid.

« AnteriorContinuar »