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AN.1542.

ecumenique & general, pour être commencé à la Touffaint, puis continué & achevé; y appellant tous les patriarches, archevêques, évêques, abbez, & tous autres qui de droit ou par privilege, ont voix déliberative dans les conciles generaux leur enjoignant en vertu de la fainte obéiifance, & du ferment qu'ils lui ont prêté, auffi bien qu'au faint fiege, & fous les peines portées dans les canons contre les defobéiffans, de s'y trouver en perfonne, & en cas qu'ils euffent quelque empêchement legitime, d'en juftifier, & d'y envoïer leurs procureurs; priant L'empereur, le roi très-Chrétien, & les autres rois, ducs & princes, d'y vouloir auffi affifter, ou du moins d'y envoïer leurs ambassadeurs gens de vertu & de mérite, & tous les évêques leurs fujets. A quoi il invitoit encore plus expreflément les prelats & princes d'Allemagne puifque c'étoit principalement à leur occafion que le concile étoit convoqué & dans une ville qu'ils avoient defirée, afin que l'on pût traiter avec plus de fuccès les affaires de la religion Chrétienne, la réformation des mœurs, l'union & la concorde des princes & des peuples, & les moiens de s'oppofer aux entreprises des barbares & des infideles. Donné à Rome le deuxiéme des calendes de Juin.

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Charles V. aïant reçû un exemplaire de cette XXXVII. bulle, répondit au pape le vingt-cinquième, Lettre de d'Août pour le feliciter fur la convocation du l'empereur au pape fur concile, & lui témoigner la joie qu'il en ref-la convocafentoit. Mais il fema fa réponse de plaintes tion du aigres & ameres contre le roi de France, qui concile. ne venoient gueres au fujet fur lequel il écrivoit, fi ce n'eft qu'on y voit qu'il en prend p. 476. occafion de s'élever au-deffus de François I. vantant beaucoup les fervices qu'il prétendoit avoir zendus à l'églife, & s'efforçant au contraire de

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Sleidan, in

comm.l. 14

AN.15 42. lui avoit beaucoup nuit. montrer que le roi de France, loin de la fervir

de France

Sleidan, l.

14. P. 470. &471.

XXXVIII. Les actions de François 1. fi oppofées à ces Edits du roi vaines plaintes, faifoient affez l'apologie de ce contre les prince pour qu'il dût fe mettre peu en peine Lutheriens, d'y repliquer auffi pendant que Charles le décrioit fur fon pretendu défaut de zéle pour le bien de l'églife, chaque jour il donnoit quel que marque nouvelle de fon attention, à empêcher dans fon roïaume le progrès des nouvelles erreurs. Son parlement venoit de faire défenfes aux imprimeurs & libraires fous de trèsgroffes peines, d'imprimer & vendre aucuns livres cenfurez & fufpects, & nommément les livres de l'inftitution Chrétienne de Jean Calvin. Et lui-même le feptiéme de Juillet, à la priere de l'inquifiteur de la foi, venoit d'ordonner d'avertir le peuple dans les fermons & les inftrutions, d'être attaché à la foi de l'églife, & de déferer ceux qu'ils connoîtroient pour Lutheriens, & dans des fentimens contraires à la religion. I enjoignit aux curez & vicaires de s'informer s'il n'y en avoit point dans leurs paroifles qui niaffent le purgatoire, qui cruffent que Phomme n'étoit par juftifié pas fes bonnes œuvres, qu'il falloit invoquer Dieu feul & non pas les Saints, que le culte des images étoit idolâtrie, que les Saints ne faifoient point de miracles, que les céremonies de l'église ne fervoient de rien, que fes loix n'obligeoient perfonne, que la connoiffance de l'évangile étoit neceffaire indifferemment à tous, que l'écriture fainte fe devoit lire en langue vulgaire, qu'il ne convenoit pas de prier Dieu en latin, que le prêtre ne remet pas les pechez par le facrement de penitence, étant feulement le miniftre de Dieu, qui feul les remet › que l'é glife n'a pas le pouvoir d'obliger fous peine de peché

peché mortel, qu'il eft permis en tout tems de manger de la chair. Enfin il commanda à fes parlemens de proceder contre ceux qui auroient des livres heretiques, & qui tiendroient des affemblées fecretes, ordonnant à la Sorbonne d'en faire une exacte recherche, afin qu'on les punit. Le même jour que cet édit fut publié, on fit une proceffion generale, dans laquelle la châffe de fainte Genevieve fut por tée folemnellement, & il y eut quelques heretiques de brûlez.

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col. 20

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Dans le même tems le curé de fainte Croix XXXIX. de la cité à Paris, nommé François Landry Procedufut foupçonné de favorifer les nouvelles er- le curé de reurs, parce qu'il ne difoit jamais de meffe, fainte Croix alleguant pour excufe qu'il ne pouvoir boire de la cité. de vin. La faculté de theologie informée d'ail- Sleidan. us leurs des fentimens erronez qu'il debitoit oufupra. 14. en chaire ou autre part, le manda & voulut 472. D' Argen lui faire approuver & figner un formulaire tré coll. jd de doctrine qui contenoit les articles fuivans, t. 1. que le facrifice de la mefle a été inftitué par pend. p. 10. JESUS CHRIST, & qu'il eft utile aux vivans & aux morts; qu'on doit prier les Saints, afin qu'ils foient nos avocats & nos intercel feurs auprès de JESUS-CHRIST; que la fubftance du pain & du vin est changée au Corps & au Sang de JESUS-CHRIST dans la confecration; qu'il n'eft permis qu'aux prêtres de confacrer & de communier fous les deux efpeces qu'on doit obferver les vœux monaftiques; que les ames font foulagées en purgatoire par les prieres, les jeûnes & d'autres bonnes œuvres que les loix de l'églife obligent touchant le jeûne & l'abftinence des viandes en certains jours qu'il y a un feul fouverain évêque & pape dans l'églife, auquel on eft obligé d'obéir de droit divin; qu'il y a beam

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beaucoup de chofes qu'on doit neceffairemefit AN.1542. croire, quoiqu'elles ne foient pas marquées dans les faintes écritures; que la peine du purgatoire eft remife par les indulgences du pape; que les prêtres, quelques indignes qu'ils foient, ne laiffent pas de confacrer le Corps de JESUS-CHRIST; qu'il faut confeffer tous fes pechez mortels au prêtre & recevoir de lui l'abfolution; que l'homme a fon libre arbitre pour bien & mal faire, & pour se relever du peché par la penitence'; que la remiffion des pechez ne s'obtient pas par la feule foi, mais auffi par la charité & par une vraie pénitence que l'églife & les conciles legiti mement affemblez font infaillibles; qu'il appartient à l'églife d'expliquer & d'interprêter l'écriture fainte. Le curé lut tous ces articles & demanda à les examîner à loifir,' ce qu'on lui accorda; mais quelques jours après il dit pour toute réponse que tout ce que l'églife enfeignoit fur ces matieres étoit faint & catholique, & il refufa de figner les articles qui lui avoient éré prefentez, ce qui ne fatisfit pas la faculté. Mais elle ne put rien obtenir de plus pour lors.

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envoie fon.

XL Quoique François I. qui favorifoit en tout le François zele de la faculté, montrât affez par cette atapologie autention particuliere que les plaintes de l'empepape contrereur n'étoient pas fondées, il crut néanmoins P'empereur.qu'il devoit y répondre d'une maniere plus exPallav. preffe; c'eft ce qu'il fit dans une apologie qu'il bift. conc. envoïa au pape, & dans laquelle il reproche Trid. 1.5 beaucoup de chofes à l'empereur, & en par. ticulier le fac de Rome & la prifon du pape Clement VII. & après avoir rapporté l'origine de leurs querelles dont il rejette toute la faute für Charles V, il conclut qu'on ne pouvoit lui imputer d'avoir ni empêché ni retardé la cele. bration du concile, d'où il ne lui revenoit

f. I. n. I.

aucun

aucun avantage. Que bien loin de faire à la religion l'injure qu'on lui imputoit, il avoit, AN.1542. à l'imitation de les ancêtres, emploïé tous les foins à la conferver; témoins les édits rigoureux qu'il avoit faits, & l'execution qui s'en faifoit tous les jours dans fon roïaume. Qu'il prioit donc le pape, de n'ajoûter aucune foi aux calomnies de l'empereur, & de compter fur lui comme fur un prince entierement de. Youé au service du faint fiege..

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XLI.

pape

veut accor

France.

Sleidan. in

Le pape voulant agir en pere commun dans cette occafion à l'exemple de fes predeceffeurs, Le nomma deux legats, les cardinaux Contarin der l'em& Sadolet, pour fe rendre aux cours de ces pereur & deux princes, & travailler à leur reconciliation le roi de parfaite, en les obligeant à quitter leurs inimitiez particulieres en faveur de la caufe pu- comm.1.15. blique, de peur que leur difcorde ne fût un obftacle à la tenue du concile & au rétablif. Spont. ad P. 479; fement de la religion Catholique dans les pais hunc an. t. infectez des erreurs de Luther. Mais 12. & 13. de peu tems après cette nomination Contarin étant mort, le pape lui fubftitua Michel de Sylvie cardinal évêque de Vifeu en Portugal au grand étonnement de la cour de Rome qui fçavoit que l'empereur auquel ce cardinal étoit en voié, n'avoit pas beaucoup d'eftime pour lui, auffi ne réuffit-il pas dans fa legation, non plus que Sadolet auprès du roi de France parce que la guerre étoit déja declarée entre ces deux princes.

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Dans le tems que Henri VIII, paroiffoit le XLII. plus content de fon nouveau mariage avec Ca-informe Cranmer therine Howard, Cranmer archevêque de Can- Henri VIII. torbery vint troubler fa joie par le rapport qu'il de la vie lilui fit de la vie licentieufe & débauchée de cet- centieufe te princeffe. Pendant que le roi étoit à Yorck, Burnet hift. un nommé Laffels vint réveler à ce prélat de la ref.

de la reine.

qu'il /. 3. p. 428.

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