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clefiaftique & fut fait évêque de Venafre dans AN.1543. le roïaume de Naples ; quelque-tems après Clement VII, le fit cardinal diacre avec le titre de faint George au voile d'or, lui confia l'adminiftration de plufieurs églifes, & le nomma archevêque de Bari. En 1530. il fut envoïé legat à Genes, fonction dont il s'acquitta avec beaucoup de fageffe, aiant donné dans toutes les occafions des preuves de fon attachement à cette republique, & de fon zéle la religion. Il y mourut le vingt-feptiéme de Novembre de l'an 1543. & il fut enterré par les foins de fes propres enfans qui étoient au nombre de trois, Luc, Jean-Baptifte & Antoine. On trouve encore quelques lettres du cardinal Cortez à Grimaldi, où l'on voit Peftime qu'on faifoit de fon integrité & de la fincerité avec laquelle il déclaroit fes fentimens, en ne manquant point à la prudence chrétienne. On rapporte qu'il avoit été encore évêque d'Albenga.

VIII.

Mort de Joffe Clich

Le Mire de

Scriptor.
fac. 16.
Dupin. bibl.

des aut. to.

Quelques auteurs ecclefiaftiques moururent auffi dans cette année. On compte parmi eux touë. Joffe Clichtoue qui étoit de Nieuport en FlanValere An-dres, & qui a paffé pour un des plus fameux dré in bib controverfiftes de fon ficcle. Après avoir étudié Belg à Louvain avec affez de fuccès, il vint à Paris, où il fit fon cours de philofophie fous Jacques le Fevre d'Etaples dans le college du cardinal le Moine, & la theologie enfuite; enforte 14. in 4. p. qu'au mois de Decembre 1506, il merita d'être reçû comme docteur de la maifon de Navarre: il avoit enfeigné la philofophie, & il fut tiré du college pour être auprès des neveux du car dinal d'Amboife, qu'il dirigea dans leurs étu des, il revint au college de Navarre en 1513. mais il n'y demeura pas long-tems, arant été appellé en Flandres pour être curé de faint Jacques de Tournay, & dans la fuite on le fit

162.

chanoine

chanoine de l'églife de Chartres. Il prêchoit avec beaucoup d'éloquence, quoique la voix ne fut AN.1543. pas forte, & fa vie étoit auffi exemplaire que Les prédications édifiantes. Il eft le premier des theologiens de Paris qui'ait écrit contre Luther. Louïs Gaillard évêque de Chartres qui avoit été fon difciple, & l'avoit fait chanoine dans fon églife, lui procura enfuite le doïenné de faint André dans la même ville, où il mourut un Lundi vingt-deuxième de Septembre 1543. Son corps fut enterré dans la même églife de faint André, où l'on voit fon épitaphe. Il ordonna par fon teftament que tous les biens feroient emploïez à élever dans les études un certain nombre de jeunes gens de Nieuport.

de cet au

teur.

Poffevin in

Nous avons un grand nombre d'ouvrages de IX. fa compofition, comme l'éclairciffement eccle- Ouvrages fiaftique, Elucidatorium ecclefiafticum, la défense, de l'églife, Propugnaculum ecclefia, l'anti-Lu- Dupin at ther en trois livres, un traité du sacrement defuprà. l'euchariftie, un autre du facrifice de la meffe, bib un autre de la vie & des mœurs des prêtres," un traité du culte des Saints, une preface du traité de le Fevre d'Etaples fur les trois Magdeleines, avec une apologie de cet ouvrage, deux livres de la pureté de la Vierge, un de fes douleurs à la paffion, de fon affiftance à la croix, de fon affomption & de fon annoncia tion, un traité de la neceffité du peché d'Adam; un écrit intitulé la doctrine de bien mourir, differens traitez de la nobleffe, des devoirs des rois, de la guerre & de la paix, & de l'é tat monaftique, un éloge des apôtres & des hommes apoftoliques, les éloges du patriarche Jofeph, de David, de Tobie, un recueil de fermons & plus de cent homelies fur differens fujets qui renferment les évangiles de l'année, les fêtes des Saints, des difcours pour inftruire

les

AN 543 U

X.

de la dé

fense du

Sens.

les fidéles & pour des fynodes. Il y a encore 'une expofition fur une partie de l'évangile de faint Jean tiré de faint Chryfoftome & de faint Auguftin pour fuppléer aux quatre livres qui manquent de faint Cyrile d'Alexandrie fur cet évangile, qui a été imprimé avec la verfion de ce commentaire en 1511. Il donna les fermons de faint Cefaire d'Arles, & un commentaire fur faint Jean Damafcene, fans parler de ses ouvrages de philofophie qui font en grand nombre.

Comme il avoit eu beaucoup de part au conSon traité cile de Sens tenu à Paris, il compofa une défenfe de la doctrine de ce concile, qu'il dedia concile de au roi François I. fous le titre d'abregé des veritez qui regardent la foi contre les affertions erronées de Luther. L'ouvrage contient vingt-cinq chapitres, dont le premier traite de l'infailli bilité de l'églife dans la foi & dans la doctrine des mœurs; le fecond de fa vifibilité; le troifiéme de l'infaillibilité des conciles; le quatriéme de l'autorité de l'église fur le fens des livres de l'écriture fainte. Le cinquiéme des articles qu'on doit croire, & qui ne font pas exprimez dans l'écriture. Le fixiéme & le feptiéme, du pouvoir qu'a l'église d'établir des loix qui obligent fur peine de peché mortel. Le huitième, de fes loix fur le jeûne & l'abstinence. Le neuviéme, du célibat des prêtres. Le dixiéme, des vœux monaftiques. Le onzième, de la communion fous les deux efpeces. Le douzième, de Pexcommunication. Le treiziéme, fi l'église peut livrer les heretiques au bras feculier. Le quator ziéme, des biens temporels que poffede l'églife. Le quinziéme, des facremens de la loi nouvelle, & particulierement du mariage, contre Luther. Le feizième, des ordres mineurs dans l'églife. Le dix-feptième, de l'eucharistie comme facrifice, Le dix-huitiéme, des trois parties

de

de la penitence. Le dix-neuviéme, du purga- AN.1543. toire & de l'utilité des fuffrages pour les morts. Le vingtiéme, de la douleur qu'on doit avoir de la mort de JESUS-CHRIST. Le vingtuniéme, de l'invocation des Saints. Le vingtdeuxième, de l'ufage & du culte des images. Le vingt-troifiéme, de la liberté de l'homme à l'égard du bien & du mal. Le vingt-quatrième des préceptes & des confeils évangeliques. Le vingtcinquième enfin, de la foi jointe avec les bonnes œuvres pour le falut. A l'égard de la li berté, il croit que l'on a toûjours le fecours de Dieu avec lequel on peut faire le bien, ou du moins quelque grace pour le demander. Il foutient que la prédeftination & la reprobation negative ne dépendent point des actions de P'homme, mais de la pure volonté de Dieu.

XI.

Son anti-Luther eft divifé en trois parties, dont la premiere refute la prétendue liberté Son anti chrétienne & évangelique de Luther. La fe- Luther. conde établit le facrifice de la meffe que cet herefiarque vouloit abolir. Il l'attaque en ce qu'il difoit, que tous les Chrétiens étoient prêtres. La troifiéme prend la défense des vœux monaftiques. Il paroît croire dans la premiere partie, que faint Denis l'Areopagite eft auteur des livres qu'on lui attribuë, & qu'il est l'apôtre de Paris & de la France, ce qu'on ne croit plus aujourd'hui. Il y prouve que les conciles generaux font infaillibles, & qu'on doit s'en tenir à leurs decrets fur peine de damnation. Dans la feconde il explique les differens ordres de la hierarchie ecclefiaftique, & foutient P'ufage des meffes privées, le facrifice de la meffe, & répond aux objections de Luther. Il y parle de la communion à jeûn, des paroles de la confecration qu'on doit, dit-il, reciter fecretement, des heures canoniales, du pur

gatoire,

gatoire, de la priere pour les morts & de AN.1543-Putilité des univerfitez. Enfin dans la troifié

me il justifie les vœux & la vie monaftique, & par occafion il refute beaucoup d'erreurs de Luther.

XII. Dans la défense de l'églife contre les LutheSa défenferiens qu'il intitule, Propugnaculum ecclefia, fon de l'églife principal but eft d'y foutenir l'ancien ufage de

contre les

Lutheriens.celebrer la messe, la continence & le celibat

kius.

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des prêtres, la loi des jeûnes & de l'abstinence. Il y prouve l'antiquité du rite de la meffe, quant à fa fubftance, par un grand nombre de témoignages, & il juftifie en partie toutes les ceremonies qu'on y obferve. Il parle auffi de la communion fous les deux efpeces. En trai. tant le celibat des prêtres, il dit, que le pape Sirice eft le premier qui ait fait une loi qui les y oblige; il ajoûte, que cette loi n'a pas été reçue d'abord dans toutes les églifes, & foutient qu'aujourd'hui le vœu de continence eft attaché à la reception des ordres facrez. Il répond auffi à toutes les objections qu'on peut faire contre cette doctrine. Enfin il attaque Erafme fur l'éloge que cet auteur fait du ma riage. Pour le dernier livre, il traite de la pratique des jeûnes & de l'abftinence des viandes foutenue par un grand nombre de paffages & d'exemples. Toutes ces queftions font traitées avec beaucoup d'érudition & de folidité, d'un ftile fort moderé; mais on y trouve peu de critique qui n'étoit pas encore affez bien connuë de fon tems.

XIII. Le second auteur ecclefiaftique mort dans cet Mort de te année, eft le celebre Jean Eckius de Souabe, Jean Ec- où il nâquit l'an 1486. il fut docteur en theoBellarmin, logie & profeffeur dans l'univerfité d'Ingolstad, de fcript. ec- & s'eft rendu fameux par fes Souvrages de conclefiaft troverses & par les difputes contre Luther, Car

loftad,

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