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expliquéra au peuple les ceremonies de la conAN.1536. fecration des églifes & des autels, & on lui fera connoître qu'elles ne font point judaïques, comme quelques-uns le difent, mais faintes & inftituées par le pape Sylveftre. 13°. Que l'on fera entendre aux fidéles que lorfqu'ils offriront fur ces autels, qu'ils prieront Dieu dans ces temples, qu'ils recevront le Sang de JESUS. CHRIST dans ces calices avec une confcience pure, ils recevront du ciel toutes fortes de confolations & l'onction de la grace. 14°. Qu'on benit les cloches, parce qu'elles font confacrées à un faint ufage & qu'elles deviennent les trompettes de l'églife militante, pour animer les fidéles à s'unir enfemble par la priere, pour chaffer le demon leur ennemi, qui fe mêle dans lés tempêtes & les orages dans le deffein de nuire aux Chrétiens. 15°. Que fi l'on reconci lie les églifes, lorfqu'elles ont été pollues, ce n'eft pas qu'elles puiflen être veritablement foüillées, puifque c'eft le lieu où tous les Chrétiens font lavez de leurs fouillures; mais elles font reconciliées par des afperfions & des prieres, pour donner de l'horreur à ceux qui y ont commis des crimes, & leur faire entendre que fi un licu inanimé qui ne peut par lui même être coupable d'aucun crime, eft lavé & purifié; ils doivent à plus forte raison se laver & fe purifier de leurs crimes, étant les temples du Dieu vivant. 160. Il eft dit qu'il faut éviter dans les ceremonies tout ce qui tend à la fuperftition, & qui peut dégenerer en abus. 170. Il faut inftruire le peuple afin qu'il faffe plus d'attention aux chofes fignifiées qu'aux fignes mêmes. Le 18. article parle des cas auxquels on doit reconcilier les églifes. Le 19e. dit que cette reconciliation doit fe faire gratuitement en païant feulement au grand vicaire les frais de fon

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voïage. Le 20. parle des exemptions ecclefia-
ftiques par lesquelles les clercs ne païent aucun
tribut aux princes, & les églifes fervent d'azile
aux criminels. 21°. Le concile remet au foin
des évêques, de corriger les abus qui fe font
introduits dans les confrairies, dont l'ufage
étant faint d'abord, eft devenu dans la fuite
une occafion de débauche & de cabale.

AN.1936.

La dixième partie concerne la difcipline mo- XLVIII. naftique, & eft comprise en dix-neuf articles. De la difci1o. Il eft dit que quoique la vie monaftique, naftique. pline motelle qu'elle eft aujourd'hui, foit differente de Collect. conc. celle qui a commencé peu de tems après les tom. 14. ?. apôtres, néanmoins elle peut contribuer beau- 551.& feq. coup à acquerir la perfection évangelique, fi ceux qui l'embraffent fuivent exactement fes regles. 2°. Parce qu'il eft difficile de pratiquer ces regles avec toute l'exactitude que la fainteté de cette profeffion demande, on enjoint aux fupe. rieurs de bien examiner les fujets qui veulent embraffer l'état monaftique, & fur tout les filles. 3°. On doit foigneufement avertir les parens de ne point forcer les enfans à fe faire religieux, de peur qu'ils ne tombent dans la peine des profelytes faits par les foins des pharifiens. 4°. Celui qui entre dans un monaftere doit le faire fans aucun interêt, dans la feule vûë d'y servir Dieu, & d'y travailler à fon falut. 50. Il doit y avoir en chaque monaftere un homme de bien & fçavant, qui inftruise les autres à mediter jour & nuit la loi de Dieu. 6o. Il est neceffaire qu'il y ait auffi un predicateur. Le 7o. permet de faire choix de quelques religieux qu'on en. voïera étudier en theologie dans quelque uni verfité; mais on aura foin, dit le concile, qu'ils demeurent dans des monafteres, & non pas dans des maifons particulieres. 8°. Les religieufes auront deux ou trois fois l'année des confef

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feurs

feurs extraordinaires, auxquels elles pourront ANJ536 découvrir leur confcience, ne pouvant quelque

fois le faire avec confiance au confeffeur or-
dinaire; & on aura foin de faire choix pour
cette fonction de gens reglez, fages & habiles,
qui prendront garde de ne les interroger fur
des pechez dont elles ne s'accufent point, de
peur de leur apprendre ce qu'eiles ne fçavent
pas; ils ne les entendront point en confeffion
dans un lieu particulier, mais en prefence des
autres religieufes, afin d'éviter non-feulement
le mal, mais le foupçon qu'on en pourroit
avoir. 9°. L'entrée de toutes fortes de mona-
fteres eft défendue aux personnes du monde,
parce que par l'abus qui s'en fait, les couvens
des hommes, d'écoles de vertu qu'ils étoient
& d'hofpice pour les pauvres, font devenus des
cabarêts; & les couvens de filles font regardez
comme des lieux de débauche. Le 10e. article
établit la necessité qu'il y a de faire la vifite
dans les monafteres. Le 11. dit qu'on établira
des économes dans ceux où les abbeffes aïant
toute l'autorité & l'adminiftration des revenus,
les emploïent en des dépenfes qui ne convien-
nent nullement à leur état, & refusent aux re-
ligieufes leur neceffaire. Ces économes auront
Padminiftration des biens temporels, & en
rendront compte tous les ans. 12°. On ne re-
cevra à la profeffion religieufe qu'autant de
filles que le monaftere peut en nourrir, & il
faut que la nourriture & la table foient com-
munes. 13. On condamne la coûtume de met-
tre des religieux feuls pour deffervir des cha-
pelles, & on veut que l'évêque les oblige à
retourner dans leur monaftere. 14. On re-
commande de vifiter, & de reformer les mai-
fons des chevaliers hofpitaliers de l'ordre Teu-
tonique, de faint Jean-Baptifte, & de faint

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Antoine, d'y rétablir le fervice divin & l'hofpitalité, d'empêcher que les biens des com- AN.1536. mandeurs décedez, ne foient enlevez par les grands maîtres de l'ordre & tranfportez dans des païs étrangers, & de veiller à ce que ces biens foient emploiez aux neceffitez de l'églife, ou des fucceffeurs, ou aux pauvres des lieux de leurs commanderies. Le 15. ordonne aux moines d'aimer la retraite, de jeûner, de prier, de demeurer dans les lieux où ils ont fait leurs vœux, de ne point courir, & de ne fe point mêler d'affaires feculieres. 16°. On exhorte les religieux & religieufes à s'inftruire des faintes écritures à travailler des mains, & fur tout à s'occuper à transcrire les livres facrez, pour trouver dans ce travail la nourriture de l'ef prit & du corps. 17°. On doit ramener dans leur monaftere les moines vagabonds, & obliger ceux qui ont quitté leur habit de le repren dre. 180. Il est défendu aux religieux & religieufes d'écrire & de recevoir des lettres fans la permiffion de leurs fuperieurs. 190. Il eft dit qu'il feroit très-neceffaire de reformer les chanoineffes feculieres qui ne font point de vœux; parce qu'elles menent une vie un peu trop licentieufe, & fouvent même scandaleuse.

ladreries.

L'onzième partie traite des hôpitaux & con- XLIX. tient fept articles. Le premier fait remarquer Des hôpique les loix des empereurs & des rois, les taux & ma• faints canons & les décrets des papes ont or-Collect, come. donné dans les états l'établiffement des hôpi- tem. 14. P. taux, pour y recevoir & nourrir les étrangers, 555.& seg. les pauvres, les orphelins, les vieillards, les enfans, les fous, les lepreux & les incurables; & le 2°. que comme il eft du devoir des évêques de veiller à la confervation de ceux qui font établis, de rétablir ceux qui font tombez, & de faire en forte qu'on ne neglige rien, pour

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AN.1536. font renfermez, ils doivent s'appliquer à leur ce qui regarde le falut des ames de ceux qui y

faire adminiftrer les facremens, & à leur faire
donner des medecins pour l'ame & pour le
corps. 3°. On ne doit recevoir dans les hôpitaux
que les malades, les infirmes, & les autres
qui ne peuvent pas travailler de leurs mains,
ni gagner autrement leur vie. 4°. Il eft ordon-
né de renfermer les lepreux & ceux qui font
attaquez de quelque mal qui fe peut commu-
niquer, de peur qu'ils n'infectent dans les villes
ceux qui les approcheroient : & fi les revenus
des hôpitaux qui leur font deftinez, ne fuffi-
fent pas pour leur entretien, on fera des quê-
res pour eux plûtôt que de fouffrir que ces
malheureux foient obligez de demander leur
vie & d'être parmi le monde. 5°. Il est défen-
du de recevoir dans les hôpitaux des mendians
qui font en état de travailler, ni de les laiffer
mendier; on doit même les arrêter, & les pu-
nir, parce qu'il eft plus avantageux de refuser
du pain à celui qui aïant faim, neglige de
faire ce qu'il doit, étant affuré de n'en pas
manquer, que de lui en donner, en fe laiffant
furprendre à fa mifere, & par là l'entretenir
dans l'oifiveté. 6o. On condamne l'abus de
certains administrateurs, qui negligeant les
veritables
pauvres,
, entretiennent des revenus des
hôpitaux, certaines perfonnes qu'ils affection-
nent, & leur font paffer leur vie dans l'abon-
dance, & dans une molle oifiveté. 7o. On don-
ne avis aux adminiftrateurs de ne pas imiter la
conduite de Judas en prenant pour eux ce qui
eft deftiné pour les pauvres; c'eft pourquoi
il eft expreflément ordonné, que tous les ans
ces adminiftrateurs des hôpitaux rendront
compte devant le magiftrat en prefence du curé.
La douzième partie qui regarde les écoles,

les

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