1 me, que les monaftercs fupprimez feroient ré- AN.15.36. Les com la confe rence fe rompt. tom. I. liv. 3.P.316. Les commiffaires de Henri qui fçavoient bien LXXVIII. que ce prince ne figneroit pas de femblables pro-miffaires du pofitions, les rejetterent abfolument ce qui roi refufent irrita fi fort les rebelles, que la conference fut leurs derompuë. Le duc de Norfolk fâché que cette af- mandes, & faire prît un train qui faifoit craindre, qu'il ne fallut enfin la décider par les armes, écrivit au roi que le nombre des rebelles augmentant tous Burnet hift. les jours, il étoit dangereux qu'ils ne fiffent de la reform. quelque effort, auquel il feroit difficile de refifter; qu'ainfi pour prévenir le mal qui pourroit ar-fie. river, fon avis étoit, fi le roi le trouvoit à propos, qu'on leur accordât quelques-unes de leurs demandes. Sur cette lettre le roi lui donna pouvoir de leur offrir une amniftie fans exception, & de leur promettre de fa part, que le premier parlement s'affembleroit dans le Nord, où l'on examineroit leurs autres demandes, Mais au même-tems, il lui ordonna de ne fe fervir de ce pouvoir que dans la derniere extrêmité, & lorf qu'il ne verroit plus d'autre ressource pour ter miner l'affaire.. Le duc aïant reçû ce pouvoir, ne jugea pas LXXIX. Les rebel à propos de differer à s'en fervir, puifque c'é-, los accep toit l'unique moien de fe tirer de l'embarras oucent une il fe trouvoit. Ainfi après avoir porté les chefsamnistie. des cement de des rebelles à le contenter des ordres du roi, AN.15.36.Paccommodement fut conclu. L'amnistie qui fut fignée dans le palais de Richemond le neuviéme de Decembre, portoit que le roi pardonnoit aux mécontens ce qu'ils avoient fait contre lui jufqu'à ce jour, pourvû qu'ils fiffent leurs foumiffions au duc de Norfolk, & au comte de Sehrewsbury, & qu'à l'avenir ils vêcuffent en bons & fidéles fujets. Et en mêmetems le roi répondit à leurs plaintes & à leurs demandes, en tâchant de fe justifier de tout ce qu'il avoit fait dans fon roïaume, principalement dans la fuppreffion des monafteres, mais par des raisons fi mauvaises, qu'elles découvroient de plus en plus la haine qu'il portoit à la cour Romaine, & fon irreligion. LXXX. Ce prince ne fut pas fi indulgent à l'égarð Commende Renaud Polus ou de la Pole qu'il perfecu Ja difgrace ta vivement, quoiqu'il fut du fang roïal. Pode Polus. lus avoit commencé à aigrir Henri contre lui Sanderus de dès le tems qu'il étoit à Paris pour s'y perfe fchifm.1.1.ptionner dans les fciences. Car ce prince l'aïant 70.0 71. prié de lui aider à obtenir les décisions des univerfitez de France, touchant la nullité de fon premier mariage avec Catherine, il s'en excufa, ne voulant pas contribuer à un divorce fi injufte. Il ne laiffa pas dans la fuite de retourner en Angleterre, où il affifta comme doïen d'Excefter à la convocation du clergé, qui donna au roi le titre de chef fuprême de l'église Anglicane. Polus fit enfuite le voiage d'Italie, & fejourna quelque tems à Padouë, où il lia un commerce d'amitié avec Bembo, Sadolet & quelques autres beaux efprits qui étoient alors en grande reputation. Tous ces grands hommes lui cedoient pourtant l'avantage de Péloquence, & Polus a paffé pour un des plus ilJuftres orateurs de fon ficcle. La reputation qu'il s'étoit LXXXI. s'étoit acquife, fit naître au roi l'envie de le rappeller, voulant fe fervir de lui dans les af. AN.1536. faires, & recompenfer fon merite qui étoit ge- Le roi le neralement reconnu. Mais Polus chercha toû- rappelle en jours des prétextes pour ne se pas rendre aux Angleterre ordres de ce prince; & comme toutes les rai- & il refufe fons n'étoient pas reçûes à la cour, il écrivit d'y aller. enfin au roi qu'il n'approuvoit point ce qui avoit été fait en Angleterre, foit dans l'affaire du divorce, foit dans la rupture avec la cour de Rome & le pape. Polus com Sanderus de Polus de Henri qui fouhaitoit fort de le gagner & de le mettre dans fes interêts, croïant rendre par là fa caufe moins mauvaife, lui envoïa un écrit qui contenoit fon apologie, & qu'un nommé Samplon avoir compofé. Polus répondit à XXXII. cet ouvrage par un livre intitulé de l'union ec- pofe un clefiaftique, qu'il adreffa au roi même, & qu'il traité de fit imprimer peu de tems après. Dans ce livre, l'union. il cenfure fort ce prince, & declame beaucoup fchifm. l. 1. contre la conduite. Il le preffe de fe remettre p. 70. fous l'obéiffance du faint fiege, & fe fert d'ex-" preffions fort vives: il le compare à Nabu-anione 7. 3o chodonofor, & exhorte l'empereur à tourner ses armes contre ce prince, plûtôt que contre le Turc. Il reproche à Henri qu'il n'avoit pû trouver en Angleterre que des approbateurs mercenaires & intereffez: il n'y avoit pas de doute, lui dit-il, que vôtre cause étant appuïée de vôtre autorité, ne manqueroit pas de défenfeurs; elle en a trouvé auffi; mais qui fontils? Des docteurs moins fenfibles à l'honneur qu'à l'interêt encore ne fe font-ils pas declaré pour vous, fi-tôt que vous l'efperiez ; parce que vôtre cause avoit été condamnée par toutes les écoles d'Angleterre, & qu'on avoit couvert fes protecteurs de divers opprobres. Aussi aucune des univerfitez Angloifes n'auroit em braffé AN.1536. braffé vôtre parti, fans vos menaces, qui le plus fouvent font plus puiffantes fur les efprits, que les prieres. Que fi dans votre roïaume vous avez été contraint d'en venir à ces remedes violens; je laiffe à penfer ce que vous avez pû mettre en ufage dans les païs étrangers. LXXXIII. Henri choqué de cette liberté, ne le fit pas Colere du cependant paroître d'abord, mais il manda à gleterre Polus de fe rendre à Londres pour Péclaircir contre Fo- fur quelques endroits de fon livre, qu'il eftiJus & fon moit beaucoup, mais dans lequel il trouvoit, roi d'An livre. LXXXIV. d'onze car dinaux, par Paul III. dit-il, certaines difficultez, dont il fouhaitoit d'avoir la folution de fa propre bouche. Polus n'eut garde de fe laiffer prendre à un tel piege; & le roi voïant que fes artifices n'avoient eu aucun fuccès, eut recours à la rigueur, le dépouilla de tous les benefices & de toures fes dignitez, & pouffa fa vengeance jufqu'à promettre cinquante mille écus à ceTui qui lui apporteroit fa tête. Mais en mêmetems, il chargea les évêques de refuter le traité de l'union. C'eft ce que firent Stockefley & Tonftat, qui écrivirent à Polus une longue lettre, pour la défenfe de ce qui avoit été fait en Angleterre. Gardiner donna auffi au public dans le même efprit fon livre de la vraie obéiflance, auquel Bonner fit une preface. Le pape voulant dédommager Polus des perCréation tes qu'on lui faifoit fouffrir en Angleterre, le créa cardinal dans la promotion qu'il fit le mercredi vingtiéme de Decembre de cette an née 1536. Cette promotion fut d'onze cardiCiaconius in naux. 1°. Jean Marie de Monti, du mont de vt. pontif. Sanlovin dans le territoire d'Arezzo. Il avoit sem. 3. P. été d'abord auditeur de la chambre apoftoli600. & feq. que, enfuite archevêque de Siponte. Il eut le titre de cardinal prêtre de faint Vital, 20. JeanPierre Caraffe Napolitain, archevêque de Chieti, puis de Naples; il fut prêtre cardinal des ti- AN.15 36. Mort du cardinal Il n'étoit mort cette année que trois cardi. LXXXV. naux avant cette promotion. Le premier eft Louis de Gorrevod de Chailant, fils de Jean Gorrevod de Gorrevod gentilhomme d'une des meilleu.de Chalres maifons de Breffe. Louis fut d'abord évêque lanc de |