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Ciacon, in

de faint Jean de Maurienne, prince du faint AN1536 empire, & abbé d'Ambronay. Leon X aïant vitis pontif. établi en 1515. un évêché à Bourg-en-Breffe som. 3.p. lui en donna l'administration, & enfin fur les 517. inftances de l'empereur Charles V. le pape CleAubery hift. ment VII. le créa cardinal en 1530. & le nomSan-Marth, ma fon légat à latere dans tous les états de Savoie. Il fit differentes fondations pieuses, comShrift. me la collegiale de Pont-de-Vaux, & autres.

des cardin.

in Gall.

& Beton.

Il y en a qui reculent fa mort jusqu'à l'année fuivante. Il fut inhumé dans la cathedrale de faint Jean de Maurienne, avec une inscription qu'on y lit encore aujourd'hui, mais dont la date eft de 1535 parce que ce fut dans cette année que ce cardinal fonda la chapelle où son corps repofe.

par

LXXXVI. Le fecond cardinal mort cette année eft SiMort des gifmond Papadoca noble Napolitain, qui fut cardinaux d'abord évêque de Venufe, enfuite promû au Papadoca cardinalat Clement VII. le vingt-uniéme de Ciacon.ut Novembre 1527. Il fut un des trois cardinaux fup. p. 495. qui s'offrirent en ôtage pour ce pape, lorsqu'il étoit prifonnier dans le château Saint-Ange. Quelques auteurs révoquent en doute fon cardinalat, & prétendent que le pape avoit feulement voulu l'élever à cette dignité, mais que ce prélat content de fon évêché, & le croïant indigne de monter à un plus haut rang, avoit obtenu du pape de n'y être point élevé. Il mourut à l'âge de quatre-vingt ans fept mois & dix jours.

Le troifiéme eft David Beton Ecoffois, mais tout ce que je trouve de ce cardinal, eft qu'il étoit prêtre du titre de faint Etienne in Calie LXXXVII.Monte, & qu'il mourut en 1536. ou 1537. le Mort d'E-vingt-huitième de Mai.

rafme.

Le celebre Erafme mourut auffi à Bâle le douMelchior ziéme de Juillet de cette même année 1536.

Adam in

pità Erafmi.

Né avec un esprit propre à tout, avec un cœur au-deffus de ces vûës intereffées qui ont fi fou- AN.1536. vent porté les plus grands hommes à s'accommoder au tems & à favorifer l'iniquité, il n'a cultivé les talens qu'il avoit reçû du ciel, que pour fe rendre utile au public & aux particuliers, à la religion & à l'état. Toûjours occupé de cet objet, naturellement ennemi de l'igno rance & des illufions qui en font les fuites neceffaires, il s'appliqua dès fa plus tendre jeuneffe à l'étude des langues; il confulta les fçavans de fon tems, il les alla chercher en Fran

ce,

en Italie, en Angleterre, aux Païs-bas, en Allemagne Pantiquité la plus éloignée, les fiecles les plus obfcurs n'eurent rien de caché pour lui. Les philofophes, les orateurs, les hiftoriens, les auteurs facrez & prophanes contribuerent tous à le former. C'eft dans ces four, ces qu'il a puifé ces lumieres, ce goût, cette éloquence, ce jugement folide, & tous ces agré mens qu'on voit répandus dans fes ouvrages.

chard

Cependant jamais docteur catholique ne fut plus noirci & plus maltraité par la medifance, quoique jamais perfonne ne meritât moins de Sentimens Pêtre. Graces à Dieu, l'on eft aujourd'hui re- d'Erafme venu de ces calomnies fi atroces & fi mal fon- par J. Ridées, dont les ennemis & fes envieux ont taché de le diffamer : & ce feroit faire tort à un fiecle auffi éclairé que le nôtre, de croire qu'Erasme eut befoin d'apologie. Si pourtant l'on defire être éclairé fur ce qu'on doit penfer de lui, par rapport aux fentimens qu'il a eus fur la religion, on peut confulter les lettres que les rois, les princes, les évêques, les plus grands hommes & les plus catholiques de fon tems, lui ont écrit, en y joignant tous les papes fous lef quels il a vêcu. Il eft vrai qu'il a parlé affez fortement contre les abus de fon fiecle qui avoient

don

donné lieu à la naiffance de l'heresie de Luther ; ·AN.15 36.& c'eft ce qui lui fit tant d'ennemis. Mais pou voit-on lui faire un crime de s'être élevé conrre des defordres qui deshonoroient l'église & qui donnoient tous les jours tant de partifans & de fectateurs à Luther, & aux autres herctiques de fon tems?

Il conferva les fentimens pour la foi catho lique dans toute leur pureté jusqu'à la mort, qui eut toutes les marques d'une mort chréRelat.hift.tienne. Il fut enterré avec beaucoup d'honneur de Charles & fa memoire eft encore en veneration à Bâle, Patin pag auffi-bien qu'à Rotterdam fa patrie. On mon.

130.

eccl. in 4.

tom. 14. P.

tre dans la premiere ville la maison où il mourut, & l'on y nomme college d'Erasme celui où les profeffeurs en theologie font leurs leçons pendant l'hyver, & où fe tiennent quelquefois les affemblées de l'academie. Le cabinet d'Erafme eft une des plus confiderables raretés de la ville. Les magiftrats l'acheterent l'an 1661. & en donnerent neuf mille écus aux defcendans de Boniface Amerbach qu’Erasme avoit fait fon heritier; nommant pour executeurs de fon teftament Jerôme Frobenius, & Nicolas Epifcopius. Ces magiftrats ont fait enfuite prefent de ce cabinet à l'academie.

LXXXVIII. Toutes les œuvres d'Erafme furent imprimées Ouvrages à Bâle en 1540. en neuf volumes in folio, compofez parErafme. avec une épître dédicatoire compofée par Bea Dupin bi- tus Rhenanus, & adreflée à l'empereur Charbliot.desant les V. Les deux premiers tomes & le quatriéme ne contiennent que des ouvrages de gram. 12.&fui.maire, de rhetorique & de philofophie, qui ne Surius in concernent point les matieres ecclefiaftiques, fi ce n'eft peut-être quelques-uns des colloques, & quelques endroits de l'éloge de la folie : le troifiéme comprend les lettres dont plufieurs ont rapport aux affaires de l'églife; le cin

comm.

Paul Jove

ebg. c. 95.

quiéme

AN.1536.

quiéme les livres de pieté ; le fixiéme la verfion du nouveau teftament avec fes notes; le feptiéme fes paraphrases fur le même nouveau teftament; le huitiéme les traductions de quelques ouvrages des peres Grecs, & le neuviéme ses apologies, qui font un des plus gros volumes; fes lettres furent réimprimées en Angleterre en 1642. avec trois livres d'additions. En 1703. on a fait à Leyde par les foins de Mr. le Clerc, une nouvelle édition des œuvres d'Erasme plus ample que le précedentes, elle eft en onze volumes in folio. On a inferé dans le recueil de fes lettres, plufieurs prefaces très-fçavantes fur divers auteurs ecclefiaftiques & profanes. La premiere de ces prefaces eft fur les œuvres de S. Auguftin dont il fait connoître le caractere & le ftile. Erafine y prétend qu'aucun pere ne peut être comparé à ce faint docteur, foit qu'on confidere la fubtilité avec laquelle il penetroit les chofes les plus obfcures, foit qu'on fafle attention à l'étendue de fa memoire, foit que l'on regarde le fond de fon efprit. Il finit en faifant voir que dans les ouvrages de ce pere, la science eft par tout jointe à la charité. La feconde preface eft fur les œuvres de faint Ambroife, il y trouve le caractere d'un évêque chrétien, qui fait partout paroître une charité vraiment paternelle, & qui fçait joindre enfemble, l'autorité & la douceur épifcopale. La troifiéme eft fur faint Chryfoftome, qu'il appelle un prédicateur plein de douceur, nommé à jufte titre bouche d'or, à caufe de fa fage éloquence & de fon éloquente fageffe. La quatriéme eft fur faint Irenée dont les écrits, dit-il, font pleins de l'ancienne vigueur évangelique. Lacinquiéme fur S.Cyprien; Erafme dit, que ce pere vaut autant lui feul que plufieurs autres, de quelque maniere qu'on le confidere, foit par rapport à fon éloquence,

Tome XXVIII.

E

foit

AN.1536.

foit par rapport à fa doctrine, foit à caufe de fon cœur tout enflammé de la vigueur de l'ef prit de Dieu, foit à caufe de la gloire de fon martyre. L'éloge de faint Cyprien eft fuivi de la vie d'Origene, & du jugement qu'il porte fur fa doctrine, & fes écrits. La fixiéme fur l'édition Grecque de faint Bafile, qu'il appelle le Demofthene chrétien, un orateur celefte qui touche les cœurs par la force de l'efprit faint qui l'animoit & qui parloit par la bouche. La feptiéme eft fur faint Hilaire; Erasme convient que ce pere eft fort obfcur, & ajoûte, que quand il auroit écrit fur des fujets plus aisez à être expofez clairement, il étoit d'un genie à ne pas fe faire entendre plus facilement. Il y a encore des prefaces fur Arnobe, qu'il croit fauffement être le même que le maître de Lactance; fur le livre d'Alger touchant l'eucharistie; sur le commentaire des pfeaumes par Haymon; fur le fermon de faint Chryfoftome touchant faint Babylas, & d'autres.

Les ouvrages de pieté d'Erafme font le ma

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nuel du foldat chrétien; un difcours pour exhorter à embraffer la vertu ; de la vraie theo. logie, une exhortation à l'étude de la philofophie chrétienne, de la maniere de fe confeffer ; explication de quelques pleaumes; de la pureté de l'églife de JESUS-CHRIST; un difcours de la mifericorde; une confultation fur la guerre des Turcs; de la concorde de l'églife; un fymbole ou catechifme; la comparaifon d'une vierge & d'un martyr; un fermon fur l'enfant J ESus; une lettre de confolation à des vierges; une inftruction fur le mariage chrétien; la veuve chrétienne; fon ecclefiafte, dont on a rapporté Panalyse; un difcours de la crainte de JESUSCHRIST; du mépris du monde, & d'autres opufcules de devotion tous compris dans le cinquième tome.'

Ses

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