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veroit pas au même lieu que dans celle d'Eudoxe, c'eftà-dire, de ce que par les longitudes elle ne fe trouveroit pas au même degré que par les afcenfions droites, il ne s'enfuivroit pas qu'Eudoxe fe fut trompé, ni qu'il l'eut placée différemment d'Hipparque. Il eft donc conftant qu'Eudoxe ne reconnoiffoit ni longitudes ni latitudes autres que les afcenfions droites & les déclinaifons.

Mais que dis-je, Eudoxe : Hipparque lui-même ne penfoit point fur cela différemment d'Eudoxe & de Chiron. Soit qu'en réfutant Eudoxe il lui fallut fuppôfer le Syftême dans lequel Eudoxe avoit écrit, foit qu'il ne crut point que l'obliquité de l'écliptique eut été de conféquence pour les étoiles fixes il est très-cèrtain >

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> que dans tout cet Ouvrage fur les Phénoménes d'Aratus lors même qu'il parle de fon chef, il ne reconnoît qu'un feul pôle qui eft celui de l'équateur, & mefure tout par des cèrcles qui paffent par ce pôle & par des cèrcles paralleles à l'équateur. Je doute même qu'en ces tems-là aucun Aftronome en usât autrement. Pour diftinguer par rapport aux étoiles fixes la longitude de l'afcenfion droite, & prendre leurs distances des colures fur l'écliptique, il eut fallu connoître la préceffion des équinoxes, ou le mouvement des étoiles fixes in confequentia Signorum. Il eut fallu favoir fice mouvement vrai ou apparent fe faifoit fur l'axe de l'équateur, ou fur un autre, dans des plans paralleles au plan de l'équateur, ou à celui de l'écliptique. Or c'eft ce qu'on n'avoit point encore éclairci en ces tems-là. A la véríté Hipparque avoit eu quelque connoiffance de ce mouvement, & l'avoit découvèrt le prémier par la comparaison de fes observations avec celles de Timocharis & d'Arif. tille. Il en fit même un Traité que Ptolémée cite quelquefois. Mais on peut douter fi Hipparque n'avoit point compofé fon Ouvrage fur les Phénoménes d'Aratus avant cette découvèrte. Certainement quoiqu'il ait fouvent occafion de parler de ce mouvement vrai ou apparent des étoiles fixes, il n'en dit pas un mot. 2°. Ces prémières vûës n'étoient encore que de legers foupçons. Primus Hipparchus, dit le P. Pétau, Uran. p. 405. collatis inter fe veterum ac fuis cbfervationibus suSPICATUS EST maveri in

confequentia Signorum octavam Sphæram. Ces foupçons ne firent rien changer dans le Systême des étoiles fixes. C'est Ptolémée qui plus de 200. ans après par la comparaifon de fes obsèrvations avec celles d'Hipparque & des autres Anciens ayant vérifié ce mouvement en fit ufage le prémier dans fon Aftronomie.

3°. Quoi qu'Hipparque eut quelque connoiffance de ce mouvement, il ne fçavoit point bien encore fur quel axe il fe faifoit. Car M. il faut bien fe donner de garde de s'en rapporter à Bayle dont vous me faifiez l'honneur de me parler dernièrement, ni même à Gaffendi, que Bayle à traduit en pur Copifte fans examen & fans critique. A les en croire l'un & l'autre, Ptolémée dit dans fon Almageste L. VII. C. 2. & 3. que d'une obsèrvation de Timocharis Hipparque conclut qu'il falloit que les étoiles cuffent un mouvement propre d'occident en orient SUR LES PÔLE'S DE L'ECLPTIQUE. Cependant Ptolémée dit fimplement qu'il SEMBLE qu'Hipparque dans fon Traité du changement des points équinoctiaux & folftitiaux ACCORDE que ce mouvement fe fait fur les pôles du Zodiaque; Videtur confenfiffe. Bien plus; il ajoûte: cependant il en doutoit & difoit lui-même qu'il en doutoit, Ambigebat tamen, ut afferit. Et cela pour deux raifons; la prémière parce qu'il étoit pèrfuadé que les observations faites au tems de Timocharis étoient peu feures, ayant été faites trop gróffiérement; la feconde, parce qu'il n'y avoit point entre Timocharis & lui un espace de tems affez long pour bien juger de ce mouvement. Je n'ai point de Ptolémée Grec, mais voici fes paroles de la traduction de Georges de Trébizonde. Hipparchus etiam ad Zodiaci polos fieri hunc motum CONSENAMBIGEBAT tamen, ut afferit, quoniam nec obfervationes Timocharidos tempore factas certas putabat,quia fimpliciter nimium capta fuerint; nec tempus quod interea fluxit ad perfectam rei hujus intelligentiam fufficiebat. Puifque Hipparque ne favoit point encore fi le mouvement des étoiles fe faifoit fur les pôles de l'écliptique plûtôt que fur ceux de l'équateur, comment eut-il abandonné la méthode ancienne pour déterminer le lieu des aftres fur un mouvement dont il doutoit fi fort & à fi jufte titre ? Ainfi foit

SISSE VIDETUR

pour les raifons que je viens d'expliquer, ou parce qu'il eft beaucoup plus commode de mesurer le mouvement des aftres & déterminer leur lieu fur l'équateur ou fur des paralleles à l'équateur, que fur l'écliptique, depuis même que l'on eut découvert la déclinaison de l'écliptique & le mouvement des étoiles, on ne changea rien pour cela dans l'ancienne Aftronomie, au moins quant aux étoiles fixes. On ne faifoit paffer par les pôles de l'écliptique aucun des cèrcles fur lefquels on mefuroit leur fituation. On prenoit toûjours leur latitude fur des cèrcles tirez des pôles de l'équateur & leur longitude fur les paralleles de l'équateur & fur l'équateur. On ne diftinguoit donc point dans ces Aftres de latitude différente de la déclinaison, ni de longitude différente de l'afcenfion droite.

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4. Enfin quoiqu'il en foit des autres Aftronomes, ou d'Hipparque lui-même dans fes autres Ouvrages il est manifefte que c'eft fa méthode dans ces trois Livres fur les Phénoménes d'Aratus, L. I. C. 1o. pour déterminer la longitude de l'étoile qui eft à l'extrémité de la queuë de la grande Ourfe il dit que dans UN CERCLE PARALLELE A l'EQUATEUR elle eft au 4°. de la Balance. O'zag in an ça τῇ ἐρᾷ τῆς ἄρκτο, ὃς ἔτιν ἔχατον των πρὸς ἀνατολὰς των ζ'. ΚΑΤΑ ΠΑΡΑΛΛΗΛΟΝ ΤΩ, ΙΣΗΜΕΡΙΝΩ, ΚΥΚΛΩ, ἐπέχει χηaar .. L. II. C. 7. déterminant le lieu de l'étoile de la jambe gauche du Bouvier, il dit qu'elle eft plus auftrale que l'EQUATEUR de 27. parties & telles qu'un cèrcle qui paffe par les pôles en contient 360. A'' esu Štos ó ásnę βοριότερος τῇ ἰσημερινό κύκλο μοι. κζ' καὶ νί μέρει μοίρας δίων ἐξιν ỏ Sà i wóræv núna wi. r§. C'est pourquoi, continuiët-il,fi l'on décrit un PARALLELE DE L'EQUATEUR qui paffe par cette étoile, il aura fa circonférence élevée au-deffus de la tèrre de 15. parties moins telles qu'un cèrcle tiré des pôles en contient 24. C'eft-à-dire, que l'arc de ce cercle compris entre l'horifon & ce parallele de l'équateur fera de 225o.- 3 ou de 2240. 57'. Dia ♪ TETO • M γραφόμινος παράλληλος ΤΩ ΙΣΗΜΕΡΙΝΩ, κύκλος δὲ τῇ προγραμμα αστέρος Η υπες της εφορίας έχει τοιέτων τμημάτω

δε λέιπισαν κ' μέρει, ὡς ἔΓγισα, ὅιων ἐςὶν ὁ διὰ τῶν πόλων κύκλος τμημάτων κδ'. I ajoute que cette même étoile fuivant un cercle PARALLELE A L'EQUATEUR eft environ au 1o. de la Balance. Αλλ ̓ ὁ εἰρημένος ἀςτὴρ κειται ὡς καὶ ΠΑΡΑΛΛΗΛΟΝ KYKAON e á MOI. Xnλwv. L. III. C. 16. détèrminant les distances des étoiles & les réduifant en tems pour juger des distances des planétes, & pour connoître l'heure pendant la nuit, il dit que la dèrnière étoile du Chien fe trouve dans un cercle qui paffe par les POLES ( fans fpécifier lefquels) & par les tropiques, &c. Ei usu ev se ofer τροπικών σημείων, καὶ διὰ τῶν πόλων γραφομών κύκλω κείται ἀφὴρ ὁ ἐν ἄκρᾳ τῇ ἐρᾷ τὸ κωνός. Il ne reconnoit donc que ceux de l'équateur, & ne fait nulle attention à ceux de l'écliptique.

De plus il ne parle jamais que d'une forte de pôles, qu'il appelle toûjours abfolument comme Eudoxe, les pôles, ou les pôles du monde, comme il paroît par les endroits

que

viens de rapporter ; ce qu'il fait encore très - fouvent ailleurs ne laiffant jamais échapper un mot qui puiffe faire foupçonner qu'il pensât même à ceux de l'écliptique & qu'il les connût, ou du moins qu'il y eut aucun égard. Enfin j'ai montré cy-deffus qu'Hipparque avoit une raison effentielle de fuivre cette méthode dans cet ouvrage. C'est qu'il refutoit Eudoxe qui conftamment n'admettoit point la déclinaifon de l'écliptique. C'eft donc felon des cèrcles paralleles à l'équateur, & par conféquent felon l'afcenfion droite qu'il faut entendre tout ce qu'il dit, & en particulier que le nœud du filet des poiffons eft au 3o. 30'. du

Belier.

Cela une fois établi & le paffage d'Hipparque pris ainfi dans fon véritable fens, vous en voyez, M. les conféquences. L'étoile du nœud des poiffons felon les longitudes eft occidentale à la prémière étoile du Belier; cela eft vrai, & dans ce fens le Syftême de M. Newton eft incontesta ble, j'en conviens; mais à quoi ce favant homme ne paroît pas avoir fait attention, c'eft que ce n'eft pas felon les longitudes, c'eft felon l'afcenfion droite qu'Hipparque l'en

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tendoit, comme par tout ailleurs, puifqu'il ne connoiffoit point d'autre longitude que l'afcenfion droite. Or selon l'afcenfion droite, le nœud du filet des Poiffons eft orientale à la prémière étoile d'Ariès, comme je l'ai montré ci-deffus ; & elle en étoit éloignée de 2o. 15. 57." 43". D'ailleurs nous favons, & je le

montrerai bien-tôt, que l'oreille d'Ariès

étoit éloignée du colure felon Hipparque de 45.

D'où il fuit que la lucide du noeud des Poiffons l'étoit du colure de

Il eft vrai que ce n'eft pas précisément la diftance de

marquée par Hipparque, & qu'il s'en faut

3o. 0'. 57". 43””.

3o. 15'.

14'. 2.. 17”.

Mais; 1o. je ne fai point au jufte quel eft l'époque d'Hipparque, & l'année pour laquelle fes observations ou fes calculs ont été faits. J'ai choifi le milieu du tems auquel il fleurit; pour peu que j'euffe pris la prémière année qui eft la 158. année avant J. C. nous conviendrions ensemble, ou du moins nous ne différerions que de 1'. 36”. 32””. 2o. Comme je l'ai déja remarqué plus d'une fois, il eft impoffible que les observations des Anciens euffent la précifion & la jufteffe de celles de ces derniers tems, & Hipparque ne calculoit pas comme moi fur les Tables des. prémiers, des plus habiles & des plus célébres, comme des plus éxacts Aftronomes du monde, & n'étoit pas fondé fur des obsèrvations auffi fùres que les leur. Ce qu'il y a de certain, c'eft qu'au témoignage même d'Hipparque la lucide du noeud des Poiffons étant au 3e. degré 15'. du Bélier & à 2o. 15'. 57". 43". de l'oreille du Belier, cette dernière étoile ne pouvoit être éloignée d'un degré du colure ou du commencement d'Ariès, & que par conféquent il ne faut pas l'en éloigner de près de 8. degrez, comme fait M. Newton.

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Au refte, quoique le commencement d'Ariès ne fut point à l'étoile de l'oreille du Belier, comme je l'ai déja remar

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