Années du monde. 4033. 4035. 4040. 4049. 4050. 4051. Les principaux Seigneurs Juifs accusent Archélaüs devant Auguste qui le relégue à Vienne dans les Gaules. La Judée devient Province des Romains, & est attribuée à la Syrie. Auguste meurt le vingt-trois Septembre. Tibère lui succéde. L'Isle Thia l'une des Cyclades fort de la mèr, & fe forme. Saint Jean-Baptiste commence à prêcher. JE'SUS-CHRIST est baptisé par saint Jean le fixiême Janvier felon la Tradition au commencement de sa trentiême année, qui couroit depuis le vingt-cinquiême Décembre précédent, c'est-à-dire depuis treize jours. Jésus chasse les vendeurs du Temple, & célébre sa prémière Pâque à Jérufalem. : Velleïus Paterculus publie cette année que à Jérusalem. A 4052. 4053. Troisiême Pâque de Jésus-Christ. Miracle de la multiplication des cinq pains. JE'SUS-CHRIST ressuscite le Lazare. Il 32.. 33. célébre sa quatriême & dernière Pâque à Vitellius pendant huit mois. Il est tué <sur la fin de l'année. Vefpafien prend les rênes de l'Empire le prémier jour de Juillet. Jérusalem prise par Vespasien & par Tite. Accomplissement des Prophéties de Daniel & de Jésus-Christ sur cette Ville, & fur le Peuple Juif. DISSERTATION SUR L'ABREGE' DE CHRONOLO DE M. NEWTON. A Monsieur l'Abbé CONTI. PREMIÈRE DISSERTATION. Preuves Astronomiques contre ce nouveau Système MONSIEUR, La nouvelle édition de l'Histoire de l'ancien Tefta composée en Anglois par M. Prideaux, paroît enfin quelque tems. M. le Comte Landi m'a fait la grace de m'envoyer le dernier tome. Je n'en ai lû que la valeur d'une page; mais j'en ai affez lû pour comprendre qu'il eût été à souhaiter que cette traduction eût été bien revûë. Dès les prémières lignes j'ai trouvé qu'en parlant d'Auguste, on dit qu'à son dixiême Confulat, outre qu'on fit en sa faveur un Decret du Sénat, qui le dispensoit de toutes les loix de l'Etat, on lui décréta aussi plusieurs autres honneurs que, &c. Cette expression m'a paru fort nouvelle. Je savois bien que l'on décréta une prise de corps, un ajournement, un partage, une tèrre, une maison, un héritage: j'avois entendu souvent, on l'a décreté de prise de corps. Je n'aurois pas même été surpris d'entendre. Il a été décreté de prise de corps contre un tel; & quoi que l'Académie ne l'ait point mis dans son Dictionnaire, je n'ignorois pas qu'on le dit au Palais. J'avois souvent lû, souvent entendu décèrner des honneurs, on lui décèrna les honneurs divins; mais on lui décréta des honneurs, cela, je vous l'avouë, M. me paroît fort extraordinaire & tout à fait nouveau. Sans doute que c'est une faute du Traducteur de Hollande, & ce n'est pas merveille qu'il y soit tombé. Il n'est point surprenant que ces fortes d'Auteurs ne sachent point nôtre langue, qu'ils en confondent les expressions & les termes, & qu'ils en ignorent l'usage. Ce qui surprend c'est que devant être convaincus de leur infuffifance en ce point, non seulement ils écrivent tant en François, & qu'ils s'imaginent bien écrire, mais encore qu'ils composent des Dictionnaires, & qu'ils prétendent nous enseigner nôtre langue. Il y a pourtant quelque chose de plus surprenant encore, c'est que leurs livres étant pleins de fautes si grossiéres, il y ait des gens en France qui se faffent un plaisir de les lire, & qui semblent les estimer. Certainement pour peu qu'il y ait dans celui dont je parle de ces fortes de fleurs & de ces éleganees Bataviques, je mets en fait qu'avant qu'il soit longtems on doutera si jamais cette édition fut faite à Paris, Quoiqu'il en soit au reste; car ce n'est point de cela, M. que je veux vous entretenir aujourd'hui; l'on a imprimé à la fin de cet ouvrage un Abregé de Chronologie qu'on attribuë à M. Newton, & l'on a ajoûté des obfervations d'un habile Académicien fur la Chronologie de M. Neuton. Dans ces observations on annonce au public de la maniere du monde la plus obligeante & la plus polieles Remarques que je fis fur ce nouveau Systême de Chronologie, prèsqu'aussi-tôt après qu'il eût paffé la mèr, comme vous vous en fouvenez, M. & avant que qui que ce soit l'eût traduit ou l'eût vû; on l'infinuë, l'on avoue qu'on a vu mon écrit, & l'on tâche même de prévenir le foupçon qui pourroit naître qu'on s'en est servi. Mais quand on l'eût fait, qui pourroit s'en plaindre? Le P. Sirmond l'a dit en un sujet pareil, & il est vrai. Les Muses font Sœurs; elles vivent en bonne intelligence, & tous leurs biens sont communs. d'un Pour moi, quoique j'eusse fait mes Remarques il y a fix ans, ou même plus, comme vous le sçavez, Monfieur; vous m'êtes témoin de l'exactitude avec laquelle j'ai tenu la parole que je vous avois donnée, & avec quel fcrupule j'ai observé jusqu'au bout la religion du fecret, & ee qui se doit à l'illustre Aureur, dont cet Abregé Chronologique porte le nom. Mais puisque l'Ouvrage est maintenant public, & mes Remarques annoncées sans ma participation, & fans même que j'aye l'honneur de connoître, ni d'avoir jamais vû l'Auteur qui les annonce, que des perfonnes de considération jugent que je puis, & que je dois même les laisser paroître, je me rends à leurs instances: & je vais vous les tracer ici en quatre Differtations. La première contiendra les Preuves Astronomiques, qui détruisent ce nouveau Systeme. La seconde, exposera les Preuves Historiques. Celles que j'ai tirées des médailles, feront la matière de la troisiême. Et la quatrième, réfutera les changemens que M. Newton fait à la durée de la Génération, des Regnes & des Suc• ceffions, & justifiera les Anciens fur ce point. Y J'ai l'honneur de vous les adresser, Monfieur, non feulement pour profiter de la prémière occafion que j'aye de vous témoigner ma juste reconnoissance de toutes les bontés dont vous voulez bien m'honorer; mais bien plus encore pour les foumettre à vos lumières. Il est peu de gens de condition à qui j'osasse présenter un Livre où il entre G des citations Grecques & quelques calculs Aftronomiques. Mais en vous l'offrant, Monfieur, je n'ai point de précautions à prendre de ce côté-là, & j'aurois bien plus à craindre que les choses, que je prends la liberté de vous présenter, ne fussent trop communes & trop peu fingulières pour vous, que d'appréhender qu'elles ne fussent trop abftruses & trop épineuses. Tout ce qu'il y a de plus fecret & de plus difficile dans les Sciences vous est familier. Tout ce que la Philosophie ancienne & nouvelle, la Geometrie, l'Algébre, l'Astronomie & toutes les parties des Mathématiques, tout ce que la Critique la plus fine & la plus perçante, tout ce que l'Histoire, la Chronologie, tout ce que l'Antiquité la plus ténébreuse ont de plus profond & de plus fublime, ou de plus mystérieux & de plus caché, un génie supérieur vous l'a fait pénétrer; & rien n'a échappé à vos recherches & à vos connoissances. Mais ce qu'il y a de plus surprenant, c'est que par un accord auffi beau qu'il est râre, tout cela se trouve joint en vous à un goût exquis pour tout ce que dans la bonne Antiquité, Rome & Athènes ont produit de plus poli, de plus élégant & de plus ingénieux; de forte que vous sçavez non seulement en faire un discernement juste & judicieux; mais encore en imiter & en égaler toutes les beautez, fans que les abstractions & la sécheresse des Sciences fublimes que vous cultivez, diminuent rien des graces & de la délicatesse, ou du feu, de l'élévation & de la noblesse que demandent les beaux Arts dans les différens genres d'écrire qui leur sont propres, & dans lefquels vous excellez. Soyez donc, Monfieur, au moins à mon êgard, l'arbitre d'un différend qui ne peut être que très-utile à la Chronologie & à l'Histoire. Quelque jugement que vous en portiez, il n'y a qu'à profiter pour moi. Si vous approuvez mes sentimens, je me confirmerai dans la verité que je crois deffendre. Si vous les condamnez, je déposerai mon erreur; & je ferai l'un ou l'autre avec une égale promptitude, & une égale docilité. Avant que vous m'euffiez donné connoissance, Monsieur, de la Chronologie de M. Newton, je ne regardo is cet Auteur célébre que comme le prémier Géométre de 1 |