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Torgauts qui habitent dans les plaines aux environs du Jaick. A l'orient de tous ces Calmouks font les Tartares connus fous le nom de Man-tcheou.

La Siberie eft peuplée par plufieurs Hordes venues du midi,& par d'autres peuples dont l'origine eft inconnue.Tels font les Tongous, les Vogoulitz, les Samogedes, les Of tiaks & plufieurs autres dont j'aurai occafion de parler dans la fuite de cet Ouvrage.

Dans la partie occidentale de la grande Tartarie & de la Siberie on trouve plufieurs Nations Tartares qui on embrassé le Mahometifme. On les divife en plufieurs branches.

1. Les Tartares Uzbeks qui habitent au nord-est de la Perse entre le Kharisme & les Etats du Mogol.

2. Les Tartares de Chiva auffi appellés Uzbeks qui demeurent dans le Kharifme aux environs des embouchures des rivieres Amou & Khefil,

3. Les Cara-calpaks qui habitent près de la riviere de Sirr au nord de ceux de Chiva & à l'eft de la mer Cafpienne. 4. Les Tartares de la Cafatchia Orda qui habitent aux environs de la riviere de Jemba au nord-eft de la mer Caf pienne.

5. Les Tartares de Nogai qui habitent entre le Volga & le Jaïck au nord de la mer Cafpienne.

6. Les Tartares Bafchkirs qui habitent vers le pied des montagnes des aigles, à l'eft du Volga.

7. Les Tartares d'Uffa qui habitent dans le Royaume de Cafan au nord des Bafchkirs,

8. Les Tartares de Crimée qui habitent dans la prefqu'Ifle du même nom au nord de la Mer noire.

9. Ajoutons à cela les Tartares de Budziak qui habitent entre le Borysthenes & le Danube, les Tartares Koubans qui habitent proche la riviere de même nom.

Les Circaffes qui font au nord de la Georgie, & les Dagheftans à l'ouest de la mer Cafpienne.

Dans la fuite de cet ouvrage ou trouvera les mœurs de tous ces différens peuples que les anciens ont connus fous le nom de Scythes. Ils font en général habiles à tirer de l'arc, & font plus redoutables lorfqu'ils prennent la

fuite que lorfqu'ils attendent de pied ferme. Dans ces feintes déroutes ils s'arrêtent de tems en tems pour faire des décharges fur l'ennemi qui peu accoutumé à cette maniere de combattre eft souvent vaincu. Ils font grands cavaliers, les chevaux font toutes leurs richeffes, & les cavales leur font d'une auffi grande utilité que les vaches parmi nous. Ils en boivent le lait dont ils font différentes boiffons, quelques-unes très-fortes & capables d'enivrer. Ils en mangent la chair ainfi que celle de mouton. Ils ont recours aux cavales, parce que les vaches ne se laissent pas traire auffi-tôt qu'on a ôté le veau.

Tous ces Tartares s'enivrent jufqu'à perdre la raison; ceux qui fuivent la religion de Mahomet font plus retenus. Les préceptes de l'Alcoran à cet égard ont affez de force dans leur efprit, mais ils fe dédommagent fur le tabac. Ils fument d'une maniere fi étrange que la fumée qu'ils avallent les fait tomber dans des convulfions capables de faire périr les plus robuftes, mais qui leurs deviênnent falutaires à cause des mauvaises nourritures qu'elles leur font rejetter.

Difperfés dans les campagnes fous leurs tentes, ils font tous divifés par Tribus qui ont chacune leur chef, & chacun connoît fa tribu par une tradition qui fe conferve dans fa famille. Ils font grands voleurs, grands magiciens, ou au moins font-ils bien-aife qu'on le croye. Ce que nous difons ici regarde les Tartares en général; ailleurs nous donnerons les détails qui appartiennent à chacun des peu ples qui ont porté ce nom.

Fin de la Defcription.

HISTOIRE

HISTOIRE

GENER A LE

DES HUNS

LIVRE PREMIER.

HISTOIRE DES ANCIENS HUNS.

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'ORIGINE des Huns dont j'entreprens de donner l'Hiftoire va fe perdre dans les fiécles les plus reculés de l'Antiquité. Les feuls monumens Chinois-nous laiffent entrevoir de tems en tems quelques veftiges de cette nation barbare, qui fervent à former une chaîne, à la faveur de laquelle on remonte infenfiblement jusques aux tems voifsins de la difperfion générale des Peuples. Au-delà du déluge univerfel tout eft inconnu aux Chinois, de même qu'aux Nations qui fe font le plus attachées à conferver leur Hiftoire. Moyfe feul nous a rapporté en peu de mots de mots la fuite des générations qui ont précédé le déluge: & c'est une Tome I.

Α

chofe digne d'être remarquée,que les Hiftoires de toutes les Nations s'arrêtent comme de concert vers les tems qui approchent de cette grande catastrophe. Envain l'orgueil des Egyptiens & des Chaldéens s'eft efforcé de nous dérober la vérité en lui fubftituant des fables & en comptant des milliers d'années : les recherches des Sçavans ont fait évanouir toutes ces vaines prétentions. L'Hiftoire des Chinois, ces peuples fi anciens, ne contredit point le récit de Moyfe. Si nous remontons des fiécles préfens à ceux qui font les plus voifins de leur origine; nous voyons d'abord une fuite non interrompue de Monarques, une chronologie éxacte dans la difpofition des événemens:mais à mesure que nous nous éloignons de notre tems, l'Hiftoire de cette Nation devient moins certaine, & plus mêlée de fables: dans une époque plus reculée nous n'appercevons plus que les noms de quelques Monarques qui ont donné des loix à un peuple naiffant, qui l'ont policé, qui ont inventé les arts les plus néceffaires,& qui ont enfin tiré du milieu des forêts des hommes barbares, pour les conduire dans des plaines qu'il falloit défricher. C'eft - là ce que nous pouvons appeller l'origine & le commencement d'une Nation ; & lorfque l'hiftoire de tous les peuples femble s'arrêter vers une même époque, & nous préfenter les hommes comme des barbares qui ne fe font multipliés & qui n'ont été policés que dans la fuite, c'eft nous apprendre qu'il est arrivé alors une espéce de renouvellement du genre humain; c'eft confirmer indirectement le récit de Moyfe. Telle est l'induction que l'on peut tirer de la lecture de l'hiftoire des différents peuples, & particulierement de l'histoire des Chinois, les plus anciens de ceux qui subfiftent à préfent.

Les Huns ne paroiffent pas moins anciens que ces peuples célébres. Il en eft fait mention dans l'Hiftoire dès les premiers tems de la Monarchie Chinoife: ils font donc du nombre de ces Colonies qui abandonnerent les plaines de Sennaar peu de tems après le déluge. Peut-être feroiton tenté de croire que ces deux Nations viennent de la même peuplade.

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