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attaqués qu'ils feront deffaits. Un feul combat termine»ra cette guerre. Si on ne deffend pas Lo-yam, Lieou- La 3:8. Après J. C. devient le maître de tous les pays qui font fitués Licou-yao. yao » au Nord du fleuve Hoam, & tout eft perdu.

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Kuam répondit à ce Prince qu'il valloit encore mieux deffendre Kin - yum & empêcher que cette place actuellement affiégée ne fût prife; que par-là on-abbattroit le courage des foldats des Han & on rétabliroit les affaires. Che-le ordonna au Général Che-kan & à d'autres de fe rassembler à Yum-yam. Che - hou fe faifit en même - tems de la montagne Che - muen, & Che-le à la tête de fes armées se rendit à Tchim-kao (a), où les troupes de Lieou-yao étoient campées. Il ne fut pas longtems fans s'appercevoir qu'elles fe tenoient peu fur leurs gardes. Lieou-yao, diftrait par fes plaisirs, étoit renfermé avec fes Concubines, & veilloit fi peu fur fon armée qu'il ignoroit la marche de Che-le. Plufieurs de fes Officiers avoient eu le malheur de perdre la vie pour avoir voulu l'avertir de fon arrivée. Il ne les écouta que quand on vint lui dire que, les avant-gardes en étoient aux mains avec les Ennemis. Il pâlit à cette nouvelle fit auffi-tôt lever le fiége Kin-yum, & alla fe mettre en bataille à l'Occident du fleuve Lo. Son armée étoit de cent mille hommes & occupoit une efpace de dix li. Pendant qu'il fit ce mouvement, Che - le fe jetta avec quarante mille hommes dans Lo-yam. Chehou attaqua enfuite le centre de l'armée de Lieou - yao, les autres Généraux fondirent fur le refte. Dans le tems qu'on fe deffendoit de part & d'autre avec courage, Che-le fortit de Lo-yam & vint fondre fur les Han qui furent battus de tous côtés & obligés de fe fauver comme ils purent. Lieou-yao encore yvre tomba de cheval & fut pris. Che - le le fit conduire à Yum-tçao, petite ville du pays de Siam-koue (b), où on le panfa de fes bleffures: il voulut exiger de lui qu'il écrivît à fon fils Hi pour l'engager à se soumet

(a) Ville du Honan dans le territoire (b) Dans le Percheli. de Kai-fong-fou.

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tre avec tous les Officiers; mais Lieou-yao les ayant au Après J. C. contraire encouragés à tenir ferme, Che-le le fit mourir. Lieou - yao fut le dernier Roi des Han. Depuis Lieouyuen qui avoit été le Fondateur de cette Dynastie, jufqu'à la mort de ce Prince, on ne compte que vingt-fept ans.

L'an 329.

Tein-chou.

Les troupes des Han ne laifferent pas cependant de faire quelques efforts pour fe remettre de la perte qu'elles venoient de faire. Yn fils de Lieou-yao pilla le pays de Lie-yam (a): enfuite avec le Prince héritier Hi ils entreprirent de deffendre la Province de Tfin-tcheou (b). Un des principaux Miniftres s'efforça par fes difcours d'engager ces Princes à tenir ferme, en leur représentant que, malgré la mort de Lieou - yao, l'Empire étant encore dans fon entier, & les troupes reftant dans le devoir, il étoit important de réunir fes forces pour repouffer l'Ennemi ; finon qu'il n'y avoit pas de tems à perdre, & qu'il falloit fe fauver. Mais le défordre étoit fi grand que ce Miniftre fut mis à mort fur le champ. Hi fe retira dans la ville de Cham-kuei (c): démarche qui acheva de ruiner l'Empire. Un Général à la tête de cent mille hommes fe faifit de Si-gan-fou qui étoit la Capitale des Han & offrit de la remettre à Che-le. Che-fem avec les troupes de Lo-yam vint auffi-tôt en prendre poffeffion. Lieou-yn & quelques autres du parti des Han fortirent de Cham-kuei avec des troupes, dans le deffein de reprendre Si-gan-fou : les garnifons d'un grand nombre de Villes fe joignirent à eux; mais Che-fem ayant détaché Che-li-lung avec vingt mille hommes, Lieou-yn & Hi furent défaits, perdirent cinq mille hommes & fe retirerent à la hâte dans la ville de Cham-kuei : ils y furent battus une seconde fois : toutes leurs troupes fe débanderent; & l'un & l'autre avec trois mille hommes furent faits prifonniers. On les fit auffi-tôt mourir, alors la Dynaftie des Han fut entiérement détruite.

Dans la fuite quelques Hordes defcendues de ces Huns

(a) Proche Nan-king dans le district d'Ho-tcheou.

(b) Dans le Chenfi.

(c) Dans le Chenfi,

Après J. C.

qui s'étoient retirées dans les montagnes du Chenfy, entre Li-che (a) & Gan-tim où elles étoient connues fous le nom de Barbares de Ki ou de Pou-lo-ki, exciterent quelques troubles dans l'Empire, fous le regne de Hiao-mim-ti Empereur des Tartares Topa. Elles avoient pour Chef L'an's25. Lieou-li-ching qui demeuroit dans la vallée de Yun-yam, & qui ofa prendre le titre d'Empereur. Cette nouvelle puiffance fut détruite par les Empereurs de la Dynaftie des Tci du Nord qui regnoient à la Chine, & les chefs de ces barbares n'ont été regardés que comme de fimples rebelles ou des chefs de voleurs, qui n'ont point formé un Empire dont nous foyons obligés de rapporter l'hi

ftoire.

(a) Vers Ta-yuen-fou dans le Chanfi. (b) Aujourd'hui King- tcheou dans le

district de Ping-leam fou dans le Chenfy.

Fin du fecond Livre.

Après J. C.

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RESQUE toutes les Nations Tartares n'ont pas voulu que les Princes qui ont établi dans la Tartarie de puiffans Empires, fuffent nés comme les autres hommes; elles ont eu recours au

merveilleux. Nous l'avons vû plus d'une fois & nous le verrons fouvent dans la fuite de cette Hiftoire. Tantôt c'est une lumiere qui defcend du Ciel, tantôt ce font des tonnerres qui fe font entendre. Une Princesse

étonnée, conçoit dans le moment & met au monde un Après J. C. fils. A la naissance de Che-le, fondateur de la Dynastie des Tchao (a) il parut un de ces phénoménes que l'orgueil & l'ignorance de ces peuples a mis en vogue. Les Tartares croyent qu'une lumiere extraordinaire remplit l'appartement de fa mere. Mais lafffons débiter ces fables aux Chinois & aux Tartares, & attachons-nous à préfenter la vérité de l'hiftoire.

de

Che-le portoit les noms de Chi-long & de Sie; il étoit Tein-chou originaire de la ville de Vou - hiang (b), dans le pays Chang-tang (c). Ses ancêtres, Huns d'origine, n'étoient que de fimples chefs de Hordes. Son pere nommé Ho-tcheou étoit regardé comme un barbare par les barbares mêmes; fa cruauté lui avoit aliéné le cœur des peuples; aucuns ne lui étoient foumis. Son fils Che-le dès l'âge de quatorze ans fit quelques actions qui annonçoient ce qu'il devoit être un jour. Il fuivit les troupes de la Ville où il faifoit fa demeure dans l'expédition qui fe fit alors contre la ville de Lo-yam (d) dans le Honan: on le trouva dès-lors capable de former de ces vaftes deffeins que l'on admire ordinairement, quoiqu'ils ne tendent fouvent qu'au malheur des peuples. On appercevoit déja en lui un homme qui devoit exciter de grands troubles dans l'Empire. Dans un âge plus avancé Che-le fe diftingua par fa force, par fon courage & par fon adreffe à manier les armes. Les Huns l'aimerent à caufe de ces qualités & voulurent qu'il fût à leur tête pour les gouverner. Ils avoient une confiance aveugle. en lui, & il étoit devenu l'espérance de toute la Nation; ils le regardoient comme un homme que le Ciel avoit envoyé pour les délivrer, & se

(a) La Dynaftie des Han qui précéde a porté auffi le nom de Tchao, & pour diftinguer ces deux Dynafties, les Chinois ont donné à la premiere, le nom de Tçien-tchao, c'est-à-dire premiers Tchao, & à celle-ci le nom de Heou-tch o ou feconds Tchao. Pour éviter la confufion dans cet Ouvrage, je me fuis borné à appeller la premiere de ces deux Dynasties

Han, & la feconde Tchao.

(b) Cette ville qui fubfifte encore eft dans le diftrict de Pim-yam-fou dans la Province de Chanfi.

(c) Ce pays avoit pour Capitale Tchangtfe-hien qui eft fituée aux environs de Pim yam-fou dans le Chanfi,

(d) Aujourd'hui Ho-nan-fou.

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