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aut in his etiam veritatem? Et dans fes Confeffions Livre X. Chap. XII. Senfi etiam numeros omnibus corporis fenfibus quos numeramus ; fed illi funt quibus numeramus, nec imagines iftorum funt, ET IDEO VALDE SUNT. Rideat me ifta dicentem qui eos non videt,

بن

ego deleam ridentem me. Et dans fon Livre de l'lmCh. 10. mortalité de l'ame. Ea que intelligit animus, cùm fe avertit à corpore, non funt profectò corporca, ET TAMEN SUNT MA

XIMÆ QUÆ SUNT, NAM EODEM MODO
SEMPER SE SE HABENT. NAM NIHIL
ABSURDIUS dici poteft, quàm ea eße que
oculis videmus, ea non eße qua intelligen-

tia cernimus.

Mr. Arnaud prétend auffi, qu'il n'eft pas neceffaire que l'efprit foit uni à fon objet immediat. Selon lui, c'eft un préjugé; car felon lui, la realité objective n'eft que la modalité de l'ame. Et faint Auguftin continuë: Hac autem qua intelliguntur eodem modo effe habentia, cùm ea intuetur animus, fatis oftendit, SE

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ILLIS ESSE CONJUNCTUM MIRO QUO-
DAM EODEMQUE INCORPORALI MODO,
SCILICET NON LOCALITER. En un mot
il faut que Mr. Arnaud, qui eft fi pro-
digue en citations, ait la memoire du
monde la plus malheureuse, pour avoir

avancé, que faint. Auguftin n'a pas crû qu'on vit en Dieu d'autres veritez que de Morale, & qu'il ne s'eft point expliqué fur la maniere dont on voyoit ces veritez: car il n'y a rien dont faint Auguftin parle tant dans fes ouvrages de Philofophie où il établit fes principes. Je croi que feulement dans fon fecond Livre du Libre Arbitre, depuis le Chapitre VIII. jufques vers la fin, il condamne plus de vingt fois le fentiment de Mr. Arnaud. Chofe étrange! que le chagrin de Mr. Arnaud lui ait fait oublier ce qu'il a traduit autrefois dans les Confeffions de St. Auguftin, & dans le Livre de la veritable Religion.

IX. Afin, Monfieur, que vous découvriez plus clairement la quatriéme & derniere méprife où Mr. Arnaud eft tombé dans une feule periode de fa critique, il faut que je vous la repete encore toute entiere. Ce font ces veritez de Morale, que faint Augustin dit fouvent que nous voyons en Dieu mais comme il ne s'eft. point expliqué fur la maniere dont nous Les voyons, cela ne peut fervir à cet Au- Recherteur, je viens de répondre à tout cela) che de la qui a même été assez fincere, pour ne se chap. 6. point prévaloir de l'autorité de ce Saint, de la 2. parce qu'il n'étoit pas de fon opinion: 3. Livre,

verité,

Part. d

Car nous ne disons pas, dit-il, » que » nous voyons Dieu en voyant les veritez » éternelles, comme le dit S. Augustin » mais en voyant les idées de ces veritez. » Car l'égalité entre les idées, qui est la » verité, n'eft qu'un rapport qui n'est » rien de réel.

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Je réponds à Mr. Arnaud, que je n'ai point la fauffe fincerité qu'il m'attribuë, & que j'ai toûjours crû & foûtenu, que faint Auguftin étoit de mon opinion à l'égard de la maniere dont on voit en Dieu les veritez géometriques & métaphyfiques, auffi-bien que celles de Morale. Mr. Arnaud fe trompe fort d'avoir crû le contraire. Mais il ne prend pas garde à ce qu'il fait, d'apporter le paffage qu'il cite de la Recherche de la verité, pour preuve que je n'ai pas fur cela le même fentiment que St. Auguftin. Car, felon ce paffage même, St. Auguftin prétend, que l'on voit Dieu en quelque maniere, lors qu'on voit les veritez éternelles. Et moi je dis dans ce même paffage, qu'on voit Dieu en quelque maniere, lors qu'on voit les idées de ces veritez. Voilà la difference qui, felon ce paffage de la Recherche de la verité, eft entre le fentiment de faint Auguftin & le mien. Nest-il pas visible, que toute cette dif

ference ne confifte que dans la maniere d'expliquer une même chofe, & que nous convenons faint Auguftin & moi, que l'on voit en Dieu les veritez éternelles ? Pourquoi donc Mr. Arnaud dit-il, que je fuis affez fincere pour ne me point prévaloir de l'autorité de faint Augustin parce qu'il n'étoit pas de mon opinion? Et pourquoi cite-t-il un paffage, qui diť. tout le contraire de ce qu'il prétend prouver? N'est-ce point que lors qu'on renonce à la Raison, qu'on combat (es pouvoirs, qu'on ne la veut point pour fon Maître, qu'on lui fubftituë des modalitez qui ne font que tenebres, ou repréfentatives de fentimens confus, elle nous abandonne à nous-mêmes? Car enfin, Monfieur, combien de méprifes en peu de paroles, & de quelle groffeur seroit un volume, fi j'examinois en particulier tout l'Ouvrage de Mr. Arnaud, qui certainement eft compofé avec la derniere negligence, où il n'y a rien de folide ou de vrai-femblable à dire contre ce fentiment, qu'on voit en Dieu ou dans la Raifon univerfelle toutes les chofes qu'on connoit, ou dont on a des idées claires.

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CHAPITRE XXII.

Réponses au XXI. & XXII, Chapitres: I. E ne croi pas devoir rien répondre à Mr. Arnaud fur fon XXI. Chapitre, où il prétend faire voir, que je me fuis expliqué confufément fur les quatre manieres dont on voit les chofes, fi ce n'eft, que quand on fe met un peu fur le tard à philofopher, on ne prend pas facilement le fens de ceux qui méditent; & que cela même eft moralement impos fible, quand le chagrin eft de la partie. Car je n'ai encore vû perfonne accoûtumé à la meditation, qui ne conçût diftinctement, & fans peine, les quatre manieres dont je dis dans la Recherche de la verité, qu'on qu'on peut connoître les choles. Mais il n'y a rien qu'on ne trouve confus quand on n'a pas l'efprit net, & il ne peut rien venir de bon de ceux que nous n'aimons pas, principalement quand l'imaginations eft excitée, & que les paffions font en mouvement. Car c'est une proprieté effentielle aux paffions, de répandre leur malignité fur les objets qui les excitent, pour la même raifon que les fens attachent aux objets qui les frap

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