élevé à la dignité de Roi d'Armes, G. CAMGuillaume Cecil le pria de travailler DEN. à l'Hiftoire de cette Reine, & lui promit toutes fortes de Mémoires. Camden s'y engagea; mais la mort de Cecil, qui arriva l'année fuivante, rallentit beaucoup l'ardeur avec laquelle il s'étoit donné à cet Ouvrage. Après la mort d'Elizabeth, il fe fentit encore moins animé, & il fe relâcha de plus en plus à l'égard de ce travail, dans l'efperance que parmi tant d'habiles gens qui avoient été comblés des bienfaits. de cette Princeffe, il fe trouveroit quelque autre qui l'entreprendroit. Mais voyant enfin que perfonne n'y fongeoit, il reprit avec ardeur fon premier deffein, qu'il mit auffitôt à exécution. Son Ouvrage fut reçu avec applaudiffement, & il faut avouer qu'on n'eût pû traiter cette matiere avec plus de jugement, de gravité, & d'exactitude, ni avec une plus grande netteté de ftile. Quelques-uns ont prétendu que Roi Jacques avoit fait ôter & ajouter diverfes chofes à la premiere partic en faveur de la Reine d'Ecoffe fa le DEN. G. CAM-mere, & Antoine Wood eft de ce fentiment; mais c'eft une chofe dont on n'apporte aucune preuve. L'envoi qu'il fit à M. Dupuy du fecond volume de fon hiftoire, pourroit à la verité faire naître quelque foupçon à cet égard, fi la crainte feule qu'elle ne fût alterée eût pû avoir part à cet envoi. Mais Camden pouvoit auffi apprehender qu'on ne la fupprimât entierement, ou que quelqu'un ne s'en emparât après fa mort; ce qu'il voulut éviter en la mettant entre les mains de M. Dupuy, qui effectivement la donna au public après la mort de fon Auteur, en la faifant imprimer à Leyde. 9. Sentiment de Guillaume Camden fur la Cour Souveraine du Parlement. (en Anglois) Londres 1658. in-8°.. Avec les fentimens de Jean Doderidge, d'Artus Agard, & de François Tate fur le même fujet. 10. G. Camdeni & Illuftrium Virorum ad G. Camdenum Epiftola ; cum Appendice varii argumenti. Accefferunt Annalium regni Regis Jacobi 1. Apparatus, & Commentarius de Antiquitate, dignitate & officia Comi is Marefcalli Anglia. Premittitur G. CAMG. Camdeni vita. Scriptore Thoma DEN. Smitho S.Th. D. Ecclefia Anglicane Presbytero. Londini 1691. in-4°. Les Lettres de Camden, qui fe trouvent dans ce Recueil, font en fi petit nombre, qu'à fon égard le titre du livre eft prefque honoraire; le plus grand nombre eft des Savans de fon temps, avec qui il étoit en relation, & qui le complimentoient fur fes Ouvrages. Il y en a fort peu qui renferment quelque point de litterature confiderable. Les Annales du Roy Jacques I. s'étendent depuis l'an 1603. qu'il monta fur le Thrône jufqu'en 1623. C'est une espece de Journal dans lequel Camden marquoit chaque jour ce qui arrivoit de confiderable en Angleterre ou ailleurs. Outre les Ouvrages marqués dans le titre de ce Recueil, on y trouve encore des Remarques de Camden fur l'hiftoire de M. de Thou, avec le Teftament de ce dernier. V. Sa vie par Thomas Smith à la tête de fes Lettres, & par Edmond Gibfon devant la traduction Angloife de la defcription de l'Angleterre. Son DEN. G.CAM-éloge par Degoré Whear. Antonii Wood Athena Oxonienfes tom. 1. p. 480. C'est ce que nous avons de plus exact fur Camden, & ce que j'ai fuivi préferablement à tout. Bay le, Dictionnaire. LEY. ANTOINE SHERLEY. A. SHER- Alan 1565. à Wifton dans le Comté de Suffex en Angleterre, de Thomas Sherley Chevalier, & d'Anne Kempe. NTOINE Sherley naquit vers Il fut reçu au commencement de l'année 1579. à Hart-hall, ou l'Ecole du Cerf à Oxford, étant alors âgé de 14 ans ; & après s'y être fait pafBachelier-ès-Arts, à la fin de l'année 1581. il fut élu Membre du Col lege de toutes les Ames, en qualité de parent du Fondateur, par fa Mere. fer Mais il abandonna l'Univerfité, avant que d'avoir reçu le degré de Maître-ès-Arts, & alla dans les Pays-Bas, où il eut quelque Commandement dans les Troupes Angloifes qui y étoient alors. De retour en Angleterre, il s'em- A. SHERbarqua fur une flotte qui partoit LEY. pour l'Amerique. Ce voyage fe fit en 1596. & ne dura pas deux ans. Il eut cependant occafion d'y donner des marques de fa valeur dans les differentes expeditions que les Anglois firent durant cette courfe; & le Comte d'Effex, qui avoit conçu de l'eftime pour lui, lui confera d'abord après fon retour le titre de Chevalier. La Reine Elizabeth l'envoya quelque temps après en Italie, pour foutenir les Ferrarois qui s'étoient foulevés contre le Pape. Mais ayant appris en chemin qu'ils avoient fait leur paix, il renvoya fes gens, & fe rendit à Venife avec Thomas Sherley fon frere, & quelques-uns de fes amis. Il lui vint alors en pensée d'aller chercher fortune en Perfe, & d'y mener des Fondeurs d'Artillerie, dont il favoit qu'on manquoit dans ce Pays. Il partit donc de Venifé en 1598. avec une fuite de quarante perfonnes. Après avoir fejourné deux mois |