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brahim-Chan fils de Nogdi-Beg re- T. SHER vint à fa Cour, jufqu'à ce que fes LEY. amis curent fait fa paix, en repre fentane au Roy que le fils n'étoit point coupable des fautes de fon pere:

Au refte Herbert ajoute que Sherley étant fort âgé & incapable de rendre fervice aur Roy à l'avenir, ce Prince étoit bien aife de s'en défaire, pour ne lui point donner les récom penfes qu'il meritoit.

Ce procedé injufte, ou quelque autre accident mit Sheriey au tombeau environ quinze jours après fon arrivée à Casbin. Il mourut le 23 Juillet 1627 en la 63: année de fon âge, dit Thomas Herbert, qui le connoiffoit parfaitement & il fut enterré fans ceremonie fous le feuil

de la porte de fa Maifon.

L'Ambaffadeur Cotton mourut dix jours après de dyffenterie, foir pour avoir mange trop de fruit, foit pour avoir fouffert trop de chaud & de froid au paffage du Mont Taurus. Le chagrin qu'il eut de l'injustice de Mahomet-Alli-Beg, & du mauvais fuccès de fa Negociation, y contri

T. SHER- bua cauffi beaucoup. Il fue enterré avec pompe par les Armeniens dans leur Cimetiere de Casbin.

LEY.

La Comteffe, de Sherley étoit retournée en Perfe avec fon Mari laiffant leur fils en Angleterre. Lorfque fon Mari mourut, elle étoit: malade de la dyffenterie, & pour comble de difgrace, un Peintre Allemand, Juif, nommé Jean, de concert avec Mahomet-Alli-Beg, lui alla demander une fomme confiderable qu'elle devoit à ce qu'il prétendoit à un certain Flamand; &. fans lui donner le temps de s'expli quer, fit faifir chez elle tout ce qu'on y trouva de meilleur. Cependant il anqua les Diamans qu'on favõit qu'elles avoit Ellèles avoit tirés quelque temps auparavant d'un ma. telas de fatin, fur lequel elle étoit Touchée, & les avoit confiés à M. Hedges Gentilhomme de la fuite de l'Ambaffadeur, qui les lui remit, quand l'orage fut paffés

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Elle retourna en Angleterre avec Thomas Herbert, & fe retira depuis à Rome:

Sherley, dit Herbert, étoit le plus

grand Voyageur de notre temps. Il T. SHERétoit fait à la fatigue, & avoit de LEY. plus éprouvé l'inconftance de la for tune. Il étoit d'un caractere fort franc, & étoit philofophe plutôt par l'effet de fon temperament, que par la force de fon efprit. Il avoit peu d'étude, ce n'étoit pas là fon talent; mais il avoit le genie propre pour les Negociations. Ainfi je n'ai point parlé ici de lui, comme d'un homme de Lettres; mais à caufe du rapport qu'il a avec fon frere, & de la fingularité de fes avantures, que l'on ne trouve point ailleurs que dans des livres qu'on ne lit guéres.

V. Athena Oxonienfes tom. 1. p. 551. Il me paroît qu'on y a confondu ce qui regarde notre Voyageur, & un de fes freres nommé Robert comme lui. Relation du Voyage de Thomas Herbert traduit de l'Anglois par M. de Wicquefort. Paris 1663. in-4°. Il fait mourir Sherley à l'âge de 63 ans & déja caffé, & hors d'état de rendre davantage fervice au Roi de Perfe; & il eft jufte de s'en rapporter à lui, qui le connoiffoit parfaitement. Ainfi ce que difent d'au

LEY...

T. SHER- tres Auteurs comme Govea, Pietro della Valle, & Monnier de fa gran. de jeuneffe, lorfqu'il alla pour la premiere fois aux Indes, eft faux, ou doit s'entendre de fon jeune frere nommé comme lui. Joh. Finetti Philoxenis, on Obfervations fur la Recep tion, & le traitement des Ambaffadeurs Etrangers en Angleterre (en Anglois) Londres 1656. in-8°. Cet Ouvrage renferme plufieurs particularités fin gulieres fur Sherley..

ETIENNE PAVILLON

E. PA- Eris l'an 1632, Son pere, petit-fils

TIENNE Pavillon naquit à Pa

VILLON.

d'un des plus celebres Avocats du Parlement, étoit alors dans une fortune affez confiderable, & par l'alliance que le mariage de fa four lui avoit procuré avec une des plus puif+ fantes familles de la Robbe, il pouvoit raifonnablement fe promettre des établiffemens confiderables & éclatans pour un fils capable des plus grands emplois.

Il ne fe contenta pas de le faire.

inftruire dans toutes les bonnes Let- E. PA tres, il voulut encore lui donner à VILLON. fon entrée dans le monde une édu cation folide, qui lui fervît de guide dans tout le refte de fa vie. Pour cet effet il l'envoya près du fameux Evêque d'Aleth, fon frere..

Ce fut là que le jeune Pavillon prit goût à l'étude de l'Ecriture Sainte & des Peres, dans laquelle il fit de grands progrès, & qui lui donna une facilité merveilleufe pour s'expliquer fur toutes les matieres de la Religion..

A fon retour, il fut pourvû de La Charge d'Avocat General au Parlement de Mets. Quoique fort jeune, il ne tarda gueres à faire connoître les grands talens qu'il avoit pour l'éloquence, & fa capacité dans les affaires. 11. ne fe préfentoit aucune matiere, dont il ne parût inftruit à fond. Le Droit Romain, les Ordonnances de nos Rois, les Conftitutions du Royaume lui é toient préfentes dans toutes les occafions. Il n'étoit pas moins bien inftruit des décifions des Conciles, des Decrets des Papes & des Liber-

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