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Sonnets. Il y en a 24. dont le pre- L. LABE. mier eft Italien. Louise Labé y exprime fes veritables fentimens fur l'amour, quand elle dit à la fin du

18.

Permets m' Amour penfer quelque
folie:

Toujours fuis mal, vivant difcrete

ment:

Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque
faillie.

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Les Ouvrages de cette favante font fuivis des Ecrits de divers Poetes à fa louange. Il y a 24. pieces en differentes fortes de Poefie, dont une eft en Latin, quatre en Italien, & le refte en François. Pour de Gréque, on n'y en voit point, quoique au Verdier dife qu'il y en a.

Je rapporterai ici un endroit de la derniere qui eft extrémement longue, puifqu'elle tient 20 pages. On y verra quelques particularités de fon courage, & une date qui me fera de quelque ufage.

L. LABE'.

Louize ainfi furieufe

En laiffant les habits mols
Des femmes,
& envieuse

De bruit, par les Espagnols
Souvent courut, en grand noise;
Et maint affaut leur donna,
Quand la jeunesse Françoise
Perpignan environna.
La fa force elle deploye
Là de fa lance elle ploye
Le plus hardi affaillant,
Et brave deffus la felle
Ne demontroit rien en elle
Que d'un Chevalier vaillant.

Le Siege de Perpignan se fit en 1542. Louife Labé s'y trouva en habit d'homme, étant encore Pucelle, comme la nomme l'Auteur de la piece que je cite, & avant que d'avoir reffenti les traits de l'amour ; & par confequent à l'âge de quinze ou feize ans; puifque, fuivant fa troifiéme Elegie, que j'ai rapportée, l'amour fe fit fentir à elle, & lui fit abandonner Mars, lorfqu'elle n'avoit pas encore vû feize hyvers. Mais ce fut auffitôt après ce fiege, qu'elle renonça aux exercices de la guerre,

comme

"

comme il paroît encore par la même L. LABE'. Elegie troifiéme, où elle dit que c'étoit déja le treiziéme Eté, que fon cœur avoit été arrêté par l'amour. Car cette Elegie ayant été compofée au plus tard en 1555. queLabé fit l'Epitre dedicatoire des Ouvrages qu'el le vouloit publier, il faut pour trou ver ces 13 ans remonter jusqu'à l'année 1542. qui fut effectivement cel le du fiege de Perpignan. Il s'enfuit de tout cela que Louife Labé avoit près de 29 ans en rs55. & par conLequent étoit née vers l'an 1526.

V. La Bibliotheque Françoife de du Verdier: C'est ce que nous avons de plus étendu fur fon fujet. Celle de la Croix du Maine. Cet Auteur n'en dit que peu de chofes, où cependant il fait deux fautes; la re. en la nommant Louise L'Abé.2. en don nant pour titre à fon Dialogue Le Debat de Folie & d'Honneur, au lieu d'Amour. Hiftoire Litteraire de la Ville de Lyon du P. Colonia. Tom. I' P. 542. Bayle, Dictionnaire.

Cet article eft de M. B. D. L. A.

Tome XXIII

JULES CESAR SCALIGER.

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J. C. TULES Cefar Scaliger ou de l'EfSCALI-calle, naquit le 23. Avril 1684. GER. à Ripa, Château dans le Territoire de Verone, près du Lac de Garde de Benoît Scaliger, qui commanda pendant l'efpace de 17. ans les Troupes de Matthias Roi de Hongrie, dont il étoit parent, fi l'on en croit l'Auteur de la vie de Jules Cefar Scaliger, qui eft Jofeph fon fils, & de Berenice Lodronia fille du Comte Par ris Magnus.

Jofeph Scaliger fon fils a prétendu qu'il defcendoit des Anciens Prin- · ces de Verone, mais cette prétention femble être contredite par les Lettres de Naturalité accordées par François I. en 1 528. à Jules Cefar Scaliger," où l'on n'auroit pas manqué de faire mention d'une femblable origine, fi elle avoit eu quelque fondement, & où il eft appellé fimplement Docteur en Medecine. Il y prend le nom de Julius Cefar de l'Efcalle de Bordoms; nom que M. de la Monnoye prétend

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devoir fe lire de Bordonis, perfuadé J.-C. que l'omiffion d'un point fur l'avant SCALI la derniere lettre a fait lire de Bordoms- GER. Il s'y dit auffi natif de Verone, parce qu'il étoit né dans fon territoire, & que cette ville étoit plus connue en France que le Château de Ripa,

Quelques Auteurs ont attaqué fa Nobleffe, & ont prétendu le rabaiffér, en le faifant paffer pour le fils d'un Maître d'Ecole de Verone, appellé Benoît Burden, lequel étant allé demeurer à Venife, prit le nom de Scaliger, parce qu'il avoit une échelle: pour enfeigne, ou parce qu'il demeuroit dans la rue de l'échelle. M. de Thou veut qu'Auguftin Niphus ait été le premier Auteur de cette fable, & rapporte dans les Memoires de fa vie, que lors qu'il paffa à Padoue Niphus tâcha de lui perfuader cette imagination, qu'il avoit inventée : par piqué contre Jules Cefar Scaliger, & pour fe venger de ce qu'il n'avoit pas fait dans fes ouvrages affezz de cas de Niphus fon Ayeul, & de ce que dans fes difcours ordinaires il lui préferoit Pomponace. Jofeph Sca figer affure cependant que c'eft Mel

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